Maquettes Ferroviaires
et Collections


La Saga Jouef



Le Decauville, cet amour de petit train


Jouef lance en France la vision romantique du petit train avec son Decauville.

La marque au statut maintenant bien établi, peut se permettre le luxe d’explorer de nouvelles « niches » pour se diversifier avec la gamme Decauville HOe. Dans le sillage d’Egger-Bahn, Jouef lance en France ce qui deviendra une nouvelle forme de modélisme ferroviaire ; la voie étroite et toujours à prix raisonnable.

Le catalogue 1968 dans lequel apparaît le Matériel HOe d’Egger-bahn fait maintenant référence au HO 16,5mm et Métrique 9mm, appellation usurpée

Le Decauville de Jouef impulse en France une nouvelle forme de modélisme laissant la place à l’imagination. Ici, les cerfs à l’orée de la forêt bénéficient du petit train qui distrait les chasseurs.

En 1963, Egger-Bahn lance un concept nouveau

« Nouvelle, marque, nouvelle usine, nouveau concept », indique le journal Miniaturbahnen de mars 1963 en parlant de Egger-Bahn, qui vient de présenter le premier chemin de fer industriel à l’échelle HO et à voie étroite. Le concept est en effet génial ! Utiliser pour l’échelle HO de la voie N écartement 9mm qui existe déjà sur le marché depuis 1960 avec l’arrivée des premiers trains d’Arnold Rapido (à l’échelle 1/200 qui est devenue ensuite 1/160). Cet écartement est dénommé HOe pour HO à voie étroite. Transposée au 1/ 87 ième, une voie de 9 mm d’écartement correspond en réel à une voie étroite de 0,60m, écartement peu répandu en France, mais bien plus courant en Allemagne. Sur un plateau de 30cm de large vous pouvez installer un réseau fonctionnel à l’échelle HO en bénéficiant des nombreux accessoires disponibles. Tout au long de ses premiers catalogues, Egger-Bahn prend soin d’expliquer les énormes avantages du HOe en terme d’encombrement, à une époque d’après-guerre où les logements de la reconstruction en immeubles sont peu spacieux. En fait plus que l’encombrement, c’est le romantisme de ce petit train qui va avant tout séduire durablement et créer cette petite révolution qu’est la voie étroite. Une nouvelle forme de modélisme ferroviaire est née.

Le concept génial du HOe qui va séduire Jouef ! Utiliser de la voie N 9mm pour un train au 1 :87ième .

Tout a commencé en 1963 avec le minuscule locotracteur Gmeinder d’Egger-Bahn présenté ici au sein d’une carrière Preiser avec ses personnages en bois.

« L’amour de petit train » sera la surprise de Noël 1966

En cette période de l’avent de ce Noël 1966, le Decauville sera chaleureusement accueilli par Loco Revue.

Revenons en France chez Jouef, la période de l’avent de ce Noël 1966 est marquée par l’apparition de ce petit train à l’échelle HO circulant sur voie de 9 mm, alors qu’il n’avait pas été annoncé comme nouveauté à la foire de Nuremberg la même année. Jouef aime créer des effets de surprise. Ce petit train est bien accueilli par la presse spécialisée, comme en témoigne notamment un article complet sur la nouveauté dans le Loco Revue N° 268 de décembre 1966. Il reprend l’esprit d’Egger-Bahn à la mode Française. Une gamme complète est présentée dès le lancement avec un système de voie possédant des aiguillages électriques. Bien entendu Jouef reste fidèle à sa politique commerciale, et, comme le précise Loco Revue en présentant la nouveauté, « ce chemin de fer Decauville de Jouef se distingue non seulement par son caractère attrayant, mais aussi par son prix défiant toute concurrence ». En effet la boîte complète VO1 avec sa locomotive, trois wagons à bennes basculantes, un circuit de voies, le tout dans un très beau coffret, ne coûte que 30 NF de l’époque, soit moins de 37 de nos euros actuels. Qui dit mieux ?

L’amour de petit train devant la page du catalogue Jouef de 1967. Les chauffeurs sont des voyageurs portant leurs petites valises à la main ! Il est indiqué dans le catalogue Jouef de 1967 que la petite locomotive grimpe bien, jusque 8% de pente avec des wagonnets en remorque. Jouef fournit à ses points de vente un présentoir en plastique moulé permettant de faire la démonstration de cette capacité inattendue à grimper les cotes de son petit train.

Retour vers la carrière avec les wagonnets à bennes.

Petite reconstitution façon vitrine de marchand de jouets en 1967.

L’élément central est la vapeur 020 T Decauville V10


La première (et ce sera la seule) locomotive de conception Jouef du petit train porte la référence V10. C’est la reproduction du type le plus léger des machines à vapeur construites par les établissements Decauville dite « Stéatite » et datant de 1904. C’est une locomotive fabriquée pour les travaux publics au début du XX ième siècle, pesant 3,25 t et roulant sur une voie de 0,5 m d’écartement. La reproduction est fidèle, mis à part l’embiellage qui ne comprend qu’une bielle motrice. Elle est équipée du classique moteur Jouef, ce qui a obligé le constructeur à forcer son échelle qui s’approche plus du 1/60 ième que du 1/87 ième. C’est un point qui rend difficile la cohabitation avec le matériel Egger-Bahn car les volumes ne sont pas les mêmes. Le conducteur est représenté par un personnage extrait de la série des voyageurs réf 692 destinée à garnir les quais de gare. Il porte encore une valise rouge, chose assez inattendue chez un conducteur de locomotive. Il semble perdu dans son immense abri du fait de l’échelle forcée de la carrosserie. Par contre la décoration est très finement exécutée avec une livrée bicolore verte et noire et de magnifiques filets jaunes. La gravure est fine, avec la reproduction des lignes de rivets et l’inscription « Decauville » sur la porte de boîte à fumée. Le nom de la petite vapeur « Stéatite » figure sur les flancs des réservoirs d’eau, de chaque côté de la chaudière.

J'ai composé ce diorama autour de ma Decauville à 15 ans avec les moyens du bord, carton et balsa.

Les illustrations du recueil de plan de réseau de 1968 fait la part belle au Decauville.

Equipé du traditionnel moteur Jouef 12V à 3 pôles et d’une transmission par vis sans fin, le fonctionnement est correct, mais la vitesse qui devrait être limitée à 7km/h à l’échelle est bien supérieure. La taille du moteur a nécessité de forcer l’échelle. Notez des différences de couleurs de roues et l’apparition d’un relief sous le nom Stéatite sur les versions finales.

Livraisons de locomotives sur des wagons « Transports Spéciaux Industriels » tractés par une 140C Jouef améliorée.

Des modèles de wagonnets incontournables


Jouef ne peut pas faire l’impasse sur un incontournable des trains de chantier qu’est le wagonnet à benne basculante. On le trouve encore à l’époque aux quatre coins de la France dans nos carrières et nos sablières. Vendus sous la référence M V20 en boîte de 2 pièces, ils existent en plusieurs variantes de couleurs pour ce qui concerne le châssis et la benne. Un ingénieux système d’engrenage et de crémaillère permet de faire pivoter la benne tout en la déplaçant latéralement pour faire basculer le chargement de sable ou de gravier. A côté des carrières, il y a les scieries à desservir et cette fonction est dévolue à un autre grand classique, le porte-grumes réf V21. Comme c’est la tradition chez Jouef, les troncs sont en bois véritable, maintenus par des petits ressorts qui ont une fâcheuse tendance à se faire la malle. Les châssis des trucks sont noirs avec la gravure des rivets. Contrairement au dessin sur la boîte, ils ne comportent pas d’inscription « Decauville ». Les fourches de couleur rouge apportent une note de gaîté à l’ensemble. Pour son matériel roulant VE, Jouef utilise un attelage composé de manière traditionnelle d’une minuscule boucle en acier embouti fonctionnant sur le même principe que l’attelage HO.

Manœuvre au sein d’une scierie Vosgienne fort bien équipée en matériel Decauville.

Les emballages portent en gros caractères la mention VE.

Une baladeuse pour le trafic voyageur


La baladeuse réf MV 40 apparaît un peu plus tard en 1967. Elle évoque par son style les tramways balnéaires desservant les plages sablonneuses de l’Atlantique comme celui de Royan ou du Cap Ferret. Elle peut aussi symboliser les wagonnets pour voyageurs du petit train forestier d’Abreschviller en Moselle traversant le massif Vosgien. C’est un modèle original et bien français. En guise de bogies, les trucks des porte-grume sont utilisés pour minimiser les investissements. Il est curieux de constater que sur les catalogues et sur les boîtes d’origine, la baladeuse comprend six banquettes pour passagers, alors que les modèles commercialisés n’en comprennent que cinq. Economie de fabrication décidée en dernière minute ou erreur du graphiste ? La baladeuse est sensiblement à l’échelle HO, ce qui fait que derrière la cabine de la 020T, la toiture paraît trop basse.

La baladeuse évoque les tramways balnéaires de bord de mer, tel que celui de Royan ou du Cap Ferret.

La gare de Villeneuve et les bâtiments d’origine André Porte complètent à merveille le Decauville.

Des boîtes de départ attrayantes

A gauche, la première version du très beau coffret V01 de 1966. Des coffrets plus compacts seront produits à partir de 1968 à droite. Les illustrations sont toutes de René Letourneur. La première version du coffret V01 de 1966 est de taille imposante avec sur le couvercle un dessin de la rame circulant depuis la carrière, magnifiquement illustré par René Letourneur, le dessinateur attitré de Jouef à cette époque. Comme de coutume, l’intérieur du couvercle sert de mode d’emploi pour le raccordement du réseau ou pour la mise sur rail du matériel roulant. Elle illustre notamment le positionnement de l’enrailleur qui peut être utilisé sur la voie droite ou courbe ; un exploit, vu le petit rayon de la voie VE. Cet intérieur de boite révèle aussi un secret ; Jouef prévoit de commercialiser une plaque tournante sous la référence V90. A ma connaissance, cette plaque n’a pas été mise en vente. Décidément, le sort de cet accessoire en HOe est maudit, car déjà Egger Bahn l’avait à son catalogue de 1965, sans jamais le diffuser. A partir du Coffret V2 de 1968 comprenant deux baladeuses, le format des coffrets change et se réduit, avec une illustration plus stylisée, commune aux deux coffrets, mais toujours due à René Letourneur.

Un système de voie complet mais rustique

La voie est composée d’un travelage espacé et d’un profilé en acier de 2 mm de hauteur. Ce métal, mauvais conducteur, ne favorise pas le bon fonctionnement du Decauville. L’élément droit mesure 210 mm et un segment de 1/3 est disponible. Le rayon de courbure est de 140 mm, soit un rayon identique à celui d’Egger-Bahn, sans doute dans un souci de standardisation. Il faut quatre éléments courbes pour réaliser un cercle (contre 6 chez Egger). Un coup de pointeau dans le rail permet l’ancrage du profilé au travelage pour constituer des éléments assez robustes.
Par rapport à la voie Egger-Bahn, la position des éclisses est inversée, il faut donc les démonter si l’on veut assurer une transition. En guise de heurtoir, une petite pièce en plastique rouge se clipse sur la voie. Difficile de faire plus simple. Les aiguillages sont tous électriques, la manœuvre manuelle étant possible grâce à un petit levier en tôle emboutie. Ils ne possèdent pas de câbles de raccordement, mais un système d’accrochage à vis comparable à ce que l’on trouve sur les signaux de Jouef. Ils ont un angle de déviation de 30° correspondant aux éléments courbes 1/3. Les deux lames des aiguillages Jouef forment une seule pièce et sont électriquement commutés par simple contact avec le rail d’appui, ce qui est plus qu’aléatoire comme moyen d’alimentation. Bien que cela semble avoir été prévu, il n’y aura aucun développement de cette gamme de voie, Il n’y a même jamais eu de croisement. Cependant, c’est sur la base de sa voie Hoe, Jouef proposera sa voie N avec une géométrie différente, reproduisant en réduction celle de la voie HO. Cette voie, présente dans les catalogue de 1968 à 1972 restera aussi pour bien des amateurs de l’échelle 1/160ième , un espoir déçu car aucun modèle à cette échelle ne sera commercialisé par Jouef.

Les différents éléments de voie Decauville à l’intérieur du coffret VO1 de 1966 donnant les instructions de montage à droite et la page du recueil de plan de réseau de 1968 donnant la géométrie des voies à gauche.


Le butoir à droite est un simple clips de couleur rouge s’emboitant sur la voie.

Le recueil de plan de 1968 fait la part belle au HOe

La nouvelle brochure de plans de réseaux illustrée est éditée par Jouef en 1968 présente des réseaux constitués uniquement de matériel Hoe,

La nouvelle brochure de plans de réseaux illustrée est éditée par Jouef en 1968 présente des réseaux constitués uniquement de matériel Hoe.



Le nombre de pages important où l'on voit apparaître le HOe associé à son grand frère le HO montre les espoirs que la marque plaçait dans ce nouveau produit.

Le Decauville est souvent acquis pour garnir un coin de réseau HO en complément de celui-ci comme ici autour de l'usine de concassage d'origine Pola mais vendue par Jouef en France à cette époque.

Le HOe façon Champagnole n’aura pas de suite

Tous les ingrédients sont donc réunis pour le succès de ce petit train ? Peut-être pas car il arrive très tôt dans l’histoire du modélisme Français, sur un marché qui n’est pas préparé à donner libre court à son imagination avec autant de fantaisie (nous sommes avant mai 68).

La Decauville manœuvre en gare pendant que les ménagères discutent devant la boucherie Sansos.

En 1968, Jouef vient à la rescousse d’Egger-Bahn

En 1966/67 Egger-Bahn commercialise sous la marque Silberpfeil un circuit routier qui n’est autre que le Record 64 de Jouef. Mais dans le domaine du train miniature à voie étroite, Egger Bahn est victime de son succès. Une croissance fulgurante, de trop nombreux modèles, une diffusion trop importante, un mauvais choix de nouveautés et surtout des problèmes de qualité sur les dernières productions font que la marque est en proie à des difficultés financières. En 1967, elle jette l’éponge, les moules et les stocks sont rachetés par Jouef.

< Même si la cohabitation est difficile pour des questions d’échelle, les modèles Egger-Bahn apportent de la diversité au Decauvile de Jouef.

A partir du catalogue Jouef de 1968, une sélection de modèles repris apparait en plus de la gamme Decauville du départ. Les illustrations sont directement reprises de l'ancien catalogue Egger-Bahn. A noter que ce dernier, marqué « Kaiser Friedrich Quelle » a ses inscriptions effacées sur le catalogue Jouef. En réalité, il fut commercialisé au départ sous une forme absolument identique à la version d’origine avec ses inscriptions en allemand.

L'autorail Egger-Bahn Ruhr-Lippe ; un modèle inattendu sur cette petite ligne vosgienne bien française.

Confrontation de deux mondes aux rythmes différents ; le diesel de chantier N° 4 d’Egger-Bahn s’offre ici le luxe de perturber la liaison d’un rallye automobile.

Avec la reprise d’Egger-Bahn, le matériel pour trafic voyageur est varié, la petite gare de Villeneuve y est bien adaptée.

Des productions difficiles à différencier

Jouef adaptera les belles boîtes cristal avec ses inscription Egger-Bahn en lettres dorées. Plusieurs étapes de personnalisation apparaissent. C'est d'abord une simple étiquette avec la référence qui est collée latéralement. Ensuite, un carton à trois faces rouge et blanc est inséré à l'intérieur de la boîte cristal avec le fameux slogan « un amour de petit train ».

< A part l’étiquette V11 sur la boite, ce premier modèle écoulé est 100% identique aux dernières séries d’Egger-Bahn, contrairement à la version initiale à châssis rouge et moteur Nanoperm.

Plusieurs moyens permettent une distinction entre un modèle Jouef et Egger-Bahn ; le sigle E-B toujours gravé sur les flancs de la carrosserie n'est plus doré, la présence d'un moteur Jouef 12V beaucoup plus encombrant à l'intérieur de la cabine, remplace le Minitrix 9V. Souvent, la couleur du plastique de la carrosserie est aussi plus terne. A vous de mener l’enquête avec ces différents indices si vous possédez du matériel HOe de cette époque.

Les modèle Egger-Bahn apporte de la variété aux amateurs français du HOe pour des scènes campagnardes L’auberge des trois Canards a accueilli du beau monde si l’on en juge par les automobiles, alors que le convoi tracté par le diesel de chantier poursuit indifférent sa route.

Le retour du train Far-West, le jouet fétiche de Jouef

La bétaillère réf V23 permet de transporter les bovins sur l’immensité des plaines du nouveau monde.

Dans les années 60, les trains Far-West sont à la mode avec les modèles de Triang ou de Pocher. Les films de western américain de l’époque abreuvent en rêve d’aventure tous les jeunes garçons de cette génération.

La marque propose déjà entre 1956 et 1959 des modèles dits « Far-West », avec une adaptation de la fameuse locomotive à vapeur 020T équipée de chasse-bœufs et d'une cheminée spécifique. Le petit bonhomme Jouef est même coiffé pour la circonstance d'une parure indienne en plumes sur les pages consacrées au modèles Western des catalogues.

Bien que n'étant pas à l'échelle, le train Western de Jouef se trouvait souvent dans les années 50 en compagnie des indiens et des cow-boys Starlux au coeur de sanglantes batailles.

L’intégration du train Far-West que Egger-Bahn avait créé en 1966, permet à Jouef de renouer avec une tradition de jouets associés aux aventures entre Cow Boys et Indiens.

La locomotive est aux couleurs de la compagnie américaine Union Pacific Rail road. Elle utilise la carrosserie de la Steinz. Seuls sont ajoutés le chasse-buffle, la grande lanterne et la cheminée pare-escarbille en laiton tourné. Un tender chargé de bois est spécifique à ce modèle.

Ce train colle à l’actualité du film reprenant le roman de Karl May : Winnetou, mettant en scène l’acteur français Pierre Brice. Début 1966, le producteur Constantin prend des participations dans le capital d’Egger-Bahn, ce qui n’est sans doute pas étranger à la création de cette rame.

La grande boite cristal d'Egger-Bahn comprend en décoration de fond une magnifique illustration de décor américain.

Le dos de la boite fait référence au film et aux acteurs principaux.

En HOe, le train Far-West est vendu par Jouef à partir de 1968 sous la forme d'un coffret joliment décoré par René Letourneur.

Notre train est au cœur des escarmouches lors de la difficile cohabitation entre indiens et conquérants.

les petites villes les échanges et le commerce sont favorisés par notre mini « cheval de fer ».

A l’heure du recyclage, la taille de la halte « Golden River » Jouef âgée de 60 ans s’adapte bien au HOe.

Voilà notre convoi attaqué par les indiens après qu’ils aient créé un éboulement sur la voie. Les pionniers sont surpris alors qu’ils avaient déjà commencé à la dégager avec leurs chevaux.

Le train Western figure en couverture du dépliant Playcraft de 1968 dédié au HOe. Les modèles à Voie Etroite de Jouef ont tous été commercialisés en Angleterre sous cette marque à partir de 1966.

1985: Jouef fait à nouveau renaître son HOe

En 1972 l’ensemble des modèles HOe disparaissent des catalogues Jouef et cette période représente un temps difficile pour les amateurs de HOe. Alors que l'on considére que le petit train Egger-Bahn appartient au passé, Jouef le ressort de l'oubli en 1985.


Publicité en page arrière du Loco Revue d’octobre 1985 dans laquelle Jouef, repris par la CEJI relance son HOe directement sous l’appellation Egger-Bahn, pourtant à font germanique. Des coffrets complets réapparaissent avec les trains bien connus. En 1989 est ajoutés la rame « Ardent Elias ».

La page dite Egger-Bahn du catalogue Jouef de 1987. Les modèles sont cette fois équipés de moteurs japonais, plus silencieux, mais beaucoup trop rapide, qui transforment nos petites locomotives en formule 1.

Le mouvement de la voie étroite est en marche

En 1994, la production est cette fois définitivement arrêtée. Pourtant, avec sa gamme Decauville, Jouef impulse en France le développement d’une forme romantique de modélisme ferroviaire qui aura un bel avenir. Toute une série de mini réseaux apparaissent dans les foyers, tout en ayant recours aux nombreux éléments de décor disponibles pour le HO. La Voie Etroite occupe de nos jours une place importante autour des thèmes de la campagne ou des petites installations. Grâce à cet « amour de petit train » comme le désignait Jouef, plusieurs générations de modélistes ont depuis développé un concept très attachant qui est largement développé de nos jours dans la revue Voie Libre.

Le mouvement de la voie étroite donnera naissance en octobre 1997 à la première revue spécialisée: Voie Libre.

Les modèle Egger-Bahn apportent de la variété aux amateurs français du HOe. Nous sommes avant-guerre et le ramoneur s’apprête à effectuer son travail sans être en sécurité.

En 1968, la révolution de la voie étroite en France est en marche. Jouef l’a lancée avec ses produits comme ce charmant village de création André Porte desservi par le matériel d’origine Egger-Bahn.

Un petit regret, que tous les modèles Egger-Bahn n’aient pas été rediffusés comme cette charmante Orenstein&Koppel.

Terminons ce chapitre comme nous l’avons entamé par une scène hivernale, mais cette fois avec du matériel ex Egger-Bahn. Le petit train amène sur place, directement au bord du lac gelé les patineurs, skieurs ou lugeurs de tous âges. Heureux monde des loisirs favorisé par la voie étroite.