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Si comme moi vous parcouriez les catalogues de la marque dans les années soixante, peut être que la mention « international » affichée sous le sigle de la marque vous a-t-il interrogé. Fleischmann a produit des modèles pour son marché intérieur allemand en priorité, mais également pour l’exportation vers la Suisse, la France, la Hollande ou la Suède. Mais un marché parmi tous les autres a été privilégié pour son potentiel et ses promesses, c’est l’Amérique que Joe Dassin a si bien chantée dans notre jeunesse. A l’époque, de très nombreux GI stationnaient sur le sol allemand sur les bases de la zone d’occupation ouest, et pour le Noël de leurs enfants, ils achetaient de préférence des modèles qui évoquent leur pays d’origine. C’est cette histoire entre Fleischmann et l’Amérique que je vais tenter de vous raconter par deux moyens complémentaires, des extraits de catalogues et un réseau reconstitué avec du matériel d’époque de cette marque servant d’écrin à la collection.
Vue de l’angle du réseau avec un bel ensemble de matériel Fleischmann américain
La couverture du catalogue 1957 affiche clairement les ambitions de la marque vers l’Amérique. Cette illustration servira aussi pour les nombreux coffrets de départ exportés vers les USA. Ce sera la seule couverture d’inspiration américaine sur un catalogue européen de la marque allemande.
Fleischmann est arrivé relativement tardivement sur le marché du HO par rapport à sa grande rivale germanique qu’est Märklin, produisant des modèles à cette échelle depuis 1936. En 1952 est lancée une gamme qui se caractérise par l’utilisation du système 2 rails courant continu, se démarquant ainsi des autres fabricants de trains miniatures mettant en œuvre le système 3 rails alternatif. Cet avantage lui permet d’envisager très tôt d’exporter vers les USA. En effet le pays de l’oncle Sam est la patrie de modélistes artistes, très en avance sur leur époque par rapport aux Européens et qui ne tolèreraient pas la présence d’un troisième rail qui se voit comme « le nez au milieu de la figure » ! Le plus connu de cette génération de modéliste étant le célèbre John Allen qui consacra sa vie à un magnifique réseau, véritable oeuvre d’art. Fort de cet avantage et animé d’un esprit d’entreprise, Fleischmann sort dès 1954 le premier modèle destiné à l’Amérique. Il s’agit d’une Pacifique adaptée de sa 01 allemande, mais avec modification de son moule. Elle possède ainsi un avant spécifique avec son chasse buffles caractéristique, un bisel et un tender nouveau.
Le premier modèle américain apparaît ainsi dans le catalogue de 1954 sous la ref 1365
Nous retrouvons la Pacific qui pointe son chasse buffles sous un château d’eau en bois typique des USA.
Plus tard cette locomotive sera reprise en deux versions, une Pacific 231 ref 1366 et une Mikado 141 ref 1367
A partir de 1954 une série de wagons de marchandises typiquement américains apparaît au catalogue. Les premières versions ont des parois en tôle lithographiée du plus bel effet. Il en existe de deux sortes, les réfrigérants et les « box cars » couverts avec portes réellement coulissantes. Il en existera de nombreuses variantes de décorations. En complément, des plats, tombereaux, trémies, et fourgons de fin de convois (caboose) sont créés en plastique injecté, ce qui finira par constituer un parc marchandise assez complet.
Extrait du catalogue 1961/1962 de la double page des wagons de marchandises américains
Différents wagons de marchandises mis en scène sur le réseau, notamment la série à parois en tôle lithographiée
En 1955 apparaît pour la première fois au catalogue une locomotive diesel de manœuvre (switcher) entièrement conçue pour les USA ce qui est la preuve des grandes ambitions que nourri la marque pour son échelle HO encore naissante. D’abord en livrée noir mat, elle sera déclinée en de nombreuses décorations qui sont aujourd’hui assez recherchées par les amateurs de la marque
Deux versions du diesel Baldwin, références 1340 , en attente de service au dépôt
Les mêmes extraites du catalogue .
Durant les années soixante, Fleischmann réutilisa son moule pour métamorphoser le diesel américain en le remettant à la sauce européenne. Ainsi naquit en 1962 une locomotive française baptisée 040 DG 1 de la SNCF. Pour ce faire, une rambarde est ajoutée sur le côté, des tampons sont ajoutés aux deux extrémités et elle revet la livrée verte à bande jaune des machines de manœuvre de la SNCF. Ce modèle, qui ne représente en rien la véritable 040 DG, sera boudé des amateurs de l’époque. Il ne restera que deux année au catalogue. Le même type de « lifting » sera tenté sur la même base pour une locomotive de manœuvre hollandaise. Avec cette ultime version, le moule de la référence 1340 disparaît définitivement du catalogue en 1964.
Alors qu’une version Santa Fe du diesel ALCO s’apprête à franchir le passage à niveau, au fond, une unité double Union Pacific est stationnée sur le triage
Une ALCO GE 404 du Santa Fe longe le bureau du shériff sous un soleil de plomb
Voici les versions Union Pacific en unité double et New Haven en motrice simple du diesel Alco.
Puis, une gamme complète de voitures US sera développée. Ci-contre le catalogue 1961/62. Elle est composée avec un investissement minimum en outillage. Les voitures en métal de l’Union Pacific sont dérivées des versions allemandes, celles de la compagnie New Haven sont issues des voitures suédoises. Par contre, Fleischmann a investi en 1957 dans des moules spécifiques pour la reproduction en plastique détaillée des voitures à étages « Hi-level » qui équipaient les célèbres trains « El capitain » et « Chief » de la compagnie Santa Fe.
La rame aux couleurs de l’Union Pacific traverse la campagne américaine
Les rames New Hawen et ……
Santa Fe type « Hi-level
La rame aux couleurs de la Southern Pacific fabriquée en exclusivité pour l’importateur américain Penn Line
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