Maquettes Ferroviaires
et Collections

Dioramas à l’échelle du 1/220ième
Le Z français existe, je l’ai rencontré

L’infiniment petit a toujours eu, chez les modélistes, quelque chose de fascinant. Les micros échelles représentent un challenge, qui devient un défi lorsqu’il s’agit de fabriquer soi-même bâtiments et matériels roulants pour reproduire un réseau bien de chez nous. Je m’y suis attaqué, il y a quelques années déjà, et c’est cette aventure que j’ai le plaisir de vous raconter en décrivant le diorama présenté.

Vue latérale du diorama avec une lourde rame marchandise extraite de la gare par une 150Y à tender baignoire.

La magie du tout petit démarre début des années soixante avec Arnold

image C’est la défunte firme Arnold Rapido, pionnière de l’échelle N, qui a démarré cette course à la miniaturisation au tout début des années soixante. J’avais l’âge de huit ans lorsque je feuilletais le catalogue 66/67 qui présentait déjà quelques photos de dioramas forts réalistes et très en avance sur leur époque, qui stimulaient mon imagination d’enfant. Ce constructeur cherchait sans doute à compenser la simplicité de ses modèles par la qualité de ses décors, du modélisme d’atmosphère avant l’heure.

Extrait du catalogue 66/67 présentant la caténaire « caoutchouc » d’Arnold Rapido, une manière simple de justifier la présence de motrices électriques sur un réseau qui n’avait pas d’équivalent en H0 .

Autre extrait de catalogue Arnold, un charmant dépôt mettant en scène les petites 030 américaines. Cette photo m’avait beaucoup fait rêver dans ma jeunesse en me convainquant des possibilités de réalisme pour les petites échelles.

La naissance de l’échelle Z

Après le N et l’échelle du 1/160ième, la surenchère du tout petit se poursuit avec Märklin qui présente en 1972 son écartement Z à l’échelle du 1/220ième. Toujours au chapitre des souvenirs, j’ai encore en mémoire une photo d’un wagon citerne plus petit qu’une pièce d’un franc de l’époque pour présenter dans Loco Revue d’avril 1972 l’article intitulé « Gros plan sur le Mini Club de Märklin ». Etant étudiant à la fin des années 70, je m’équipais petit à petit de matériel en Z avec les salaires de mes jobs d’été. Grâce à la maîtrise de la doyenne des marques de trains miniatures, le fonctionnement était satisfaisant, compte tenu de la prouesse technique que représentait une telle échelle.

Märklin veut faire le plus petit train électrique du monde et lance en 1972 l’échelle Z avec son Mini Club dont les emballages façon teck se démarquaient du reste de la production de la marque.
Cependant, il fallait bien se rendre à l’évidence; le matériel roulant et les bâtiments étaient pratiquement tous d’inspiration fortement germanique (et ils le sont toujours d’ailleurs). Pour faire du Z français, il fallait se résoudre à réaliser ces éléments soi-même.

Comment faire un réseau français en Z

image C’est ainsi que, pour la construction de mon réseau, je me lançais dans la fabrication d’une série de bâtiments en carton, en puisant mon inspiration dans la brochure de référence qu’était à l’époque le livre « Gares et bâtiments ferroviaires en modélisme » d’Alain Pras aux éditions Loco Revue. De nombreux sujets de cette bible y passent ; la guérite type Est, la gare de Moyen, les postes d’aiguillages de Clamecy et de La Rochelle (sur le diorama en version brique) , la maison de garde barrière et la gare de style PLM, etc. Si mon réseau ne reproduisait pas une région spécifique, au moins pouvait il évoquer notre bonne vieille campagne française.

Exemple de réalisation de bâtiment en carton suivant la technique d’A. Pras , le bureau de la scierie Delalams.

Mon premier réseau à l’échelle Z sera terminé en 1984, et moyennant un bon dépoussièrage et la prise de photos de bonne qualité, il fera l’objet d’un prochain article sur ce site.

Votre serviteur aux commandes de son réseau Z au milieu des années 80

Des dioramas pour mettre en valeur quelques pièces

De ce réseau, j’ai extrait quelques unes de mes maquettes pour les placer sur trois dioramas différents, ce qui facilite grandement la prise de photographies à cette échelle, car je suis un amateur dans ce nouvel art. Celui que je vous présente évoque l’entrée d’une petite gare de province, dans les années cinquante. Elle est baptisée Marcy et le diorama comprend, à son extrémité, une halle à marchandises, la première aiguille, le poste d’aiguillage et un portique de signalisation mécanique. La voie ferrée y croise la route départementale.

Vue d’ensemble du diorama avec Aymeric qui joue ici le rôle de King Kong.

Vue de l’extrémité du diorama avec le poste d’aiguillage N°1 à l’entrée de la gare de Marcy. Les tringleries de commandes mécaniques des aiguillages sont reproduites, malgré la petitesse de l’échelle.

Une technique de construction classique, mais minutieuse

Un avantage des constructions en Z est que l’on peut souvent se contenter d’évoquer plus que de reproduire. Ainsi les fenêtres des bâtiments sont en papier photocopié, il n’y a pas besoin de découper les petits bois comme à l’échelle HO. Les inscriptions des wagons sont dessinées à la plume en simulant des ensembles de caractères. Par contre, l’inconvénient est que la vision rapprochée est mise à rude épreuve lors des opérations de découpage ou de collages. Je m’en suis rendu compte avec l’âge, car après un long intermède à l’échelle HO (voir la description de mon réseau dans le N° 709 de Loco Revue), mes travaux actuels sont beaucoup plus laborieux que lors de la construction du réseau initial il y a plus de 20 ans. A cette échelle, on peut se passer de structure lourde, une simple plaque en panneau de bois mesurant 30 X 40 cm supporte le relief du diorama en mousse expansée revêtue d’un flocage classique. Seule différence en Z, la précision est de rigueur pour tailler les talus ou les chemins creux, et le papier de verre obligatoire pour la finition. La voie est la classique Mini Club. Les traverses sont espacées et positionnées de manière irrégulière pour les voies de service. Evidemment, les moteurs d’aiguillage sont à supprimer car ils feraient figure de monstres à cette échelle. Sur le réseau, ils sont déportés sous la table de roulement. Les dimensions trop importantes du profilé de voie apparaissent bien sur les photos, mais c’est le prix à payer pour un fonctionnement correct en Z et concernant ce point, le constructeur allemand ne fait jamais de compromis.

Du matériel roulant spécifique également

Pour les locomotives et les wagons, le même problème se posait que pour les bâtiments. Dans les catalogues de l’époque, en 1984, il n’y avait rien que du purement germain, pas la moindre référence de notre compagnie nationale. Je me suis donc lancé avec prudence dans quelques constructions personnelles. Vous pouvez découvrir l’autorail Picasso constitué d’une carrosserie en plasticarte montée sur un châssis Märklin de loco diesel V200 allongé.

image Sont présentés également une série de couverts STEF, une citerne à lait, des couverts OCEM, des fourgons type M qui fleurent bon les catalogues Hornby Acho de ma jeunesse (toujours cette référence aux souvenirs).

Depuis Märklin a commencé à penser à nous, amateurs français, avec ses vapeurs 150Y et 232TC sorties plus récemment et ses voitures lit et salon CIWL de l’orient express. J’ai acquis également une singulière locomotive électrique CC7100 fabriquée sous la marque Mistral par Stéphane Levaux, il y a de nombreuses années déjà. Je profite de cet article pour saluer l’originalité de cette production avec une carrosserie en résine. Tenter de commercialiser du Z français à cette époque, il fallait oser, qui reprendra le flambeau ?

Vue de l’arrière de la cour des marchandises. Mes gros doigts donnent une idée sans trucage de la petitesse de l’échelle Z. Sur la ligne principale, le trafic est toujours aussi intense avec quelques modèles de construction maison de wagons de marchandise et l’autorail Picasso.

Une série de wagon à bogies TP est actuellement en construction à l’échelle Z en 2007, je vous en parlerai plus tard. Au fond un wagon HO également de construction personnelle sur une inspiration de la marque VB 

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