Maquettes Ferroviaires
et Collections

France Trains, la grande classe à la française


France trains est le premier constructeur qui a offert aux amateurs une gamme complète et à l’échelle de voitures voyageurs françaises, souvent disponibles aux couleurs des anciennes compagnies. Ce sont ces modèles que je vous propose de découvrir dans cette rubrique.

La marque France Trains est fondée en 1967 par Monsieur Albert Millet, un passionné de tout ce qui touche au rail. Son objectif était de mettre à disposition des amateurs tout une gamme de voitures voyageurs françaises couvrant une large période et représentant l’âge d’or des grands express. La marque est d’abord domiciliée au 22 rue JB Potin à Issy les Moulineaux puis à partir de 1974 dans le huitième arrondissement de Paris, 50 rue Berri. Les productions sont très réalistes, à l’échelle exacte, avec des inscriptions fines et réalistes appliquées le plus souvent à l’écran de soie. Elles sont livrables soit en kit déjà décorées, soit tout montées. La firme utilise les talents du célèbre graveur Monsieur René Collard qui a auparavant exercé son art chez SMCF et HOrnby-acHO. Il réalise des prodiges pour l’époque avec un niveau de gravure réellement en avance sur son temps. Après une longue période de gestation sort en 1974 le premier élément moteur, la locomotive électrique 2D2 5507 équipée soit d’un châssis Jouef, soit d’un châssis RMA. Cette première période sera la plus prolifique car hélas, Monsieur Millet est emporté par une maladie en 1974. La firme est cependant reprise par l’ancien chef de production Monsieur Raffin associé à Madame Millet. La fabrication est une nouvelle fois délocalisée au lieu dit « le moulin du Gué Plat » à Pommeuse près de Coulommiers. France Trains disparaît définitivement en 1981. Certaines références réapparaissent sous la marque TRAM, puis les moules des voitures voyageurs sont rachetés par Jouef qui commercialisera quelques modèles, dont les OCME, dans sa série Prestige. L’unique wagon marchandise de la production France Trains sera lui réédité par l’artisan français Train Rousseau, une autre marque Française aujourd’hui disparue.

Le fondateur André Millet et son épouse, qui a poursuivi la production à partir de 1974, sont présents en médaillon en tête de l’éditorial du premier catalogue France Trains édité en 1972.

La gare de Rothau est plongée grâce à France Trains dans une ambiance des années trente aux couleurs pleines de charme.

Un bel échantillon de produits France Trains avec les deux types d’emballage ; les boites cristal en plastique transparent et les boites en carton bleu qui existaient aussi en couleur rouge.

Le premier catalogue édité en 1972 avec la collaboration du RMA présente en couverture le projet de 2CC2 PLM et montre en dernière page les ateliers dirigés de main de maître par René Collard, qui a le rang de Directeur technique chez France Trains.

Le plus de France Trains était de produire des voitures aux couleurs des anciennes compagnies, telles qu’elles étaient décorées avant la création de la SNCF en 1938, comme sur cette image les TY Est

Autre caractéristique des voitures France Trains, une finesse de gravure exceptionnelle pour l’époque et des décorations très fines.

Les voitures France Trains sont des reproductions exactes et à l’échelle comme le prouve ce recueil de diagrammes anciens de la SNCF. Le constructeur n’hésitait pas à fabriquer de nombreux moules pour reproduire chaque type d’une série de voitures, ce n’étaient pas de simples re-décorations.

Réalisées par sérigraphie, les différentes inscriptions sont spécifiques à chaque type de voiture comme les nombreux textes dans de multiples langues des voitures lits CIWL.

L’unique wagon de marchandise France Trains

Sorti en 1967, ce wagon reproduisant un modèle à benne amovible construit par l’usine ARBEL de Douai, est le tout premier modèle France Trains. Il a existé sous différentes décorations ; SGW, STEMI, SCRC, ARBEL, Sellier Leblanc et Simotra. Le wagon tombereau France Trains a été repris plus tard sous la marque Train Rousseau qui l’a commercialisé sous forme de kit comme cet exemplaire sur la photo ci-dessus.

Une publicité pour les tous premiers modèles France Trains produits dans le N°61 de l’indépendant du Rail de novembre 1968. On y retrouve les wagons tombereaux dans les différentes décorations au prix de 25 francs (26 euros actuels) construits ou 19 franc en kit (20 euros actuels). A cette époque, la parité 1 franc = 1 euro actuel était quasi exacte.

Les voitures OCEM à parois lisse

Une rame OCEM tractée par une BB 16500 RMA quitte la gare de Saverne avec une allège postale en tête alors qu’une majestueuse 241P Jouef tractant une rame Pullman entre en gare de Rothau.

L’OCEM (Office Central d’Etude de Matériel de chemin de fer) à été créé en 1913 pour étudier des voitures unifiées et standardisées pour les différentes compagnies ferroviaires françaises de l’époque. Les parois lisses ont été construites à partir de 1930. Cette B 9 myfi de France Trains (B= seconde classe à 9 compartiments) est totalement exacte comme le montre le diagramme de cet authentique recueil de matériel SNCF daté du 31/12/1949 et signé du chef de la DEV.

Les OCEM décrites dans le catalogue France Trains de 1975 .

La gamme des OCEM sur leurs boitages bleus en version avec marquage SNCF de la période 1938 à 1956 ( l’année 1956 marquera la disparition de la 3 ième classe du réseau français) Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du bas à gauche ; se cotoient la 1° classe A8 (ref 221 chez France Trains), 2° classe B9 (ref 222), 3° classe C10 (ref 223), la mixte fourgon C5D (ref 224), la voiture bar B4R (ref 225), et la restaurant CIWL (ref 237).

Les OCEM sont, avec les TY Est les premières voitures produites par France Trains comme le montre cette publicité dans Loco Revue de juin 1969. A noter la 230 F autrichienne Liliput décorée en version française pour les accompagner.

Les voitures Ty EST à portières latérales

La même locomotive 230 F tractant la rame de voitures à portières latérales traversant les Vosges.

Ambiance Est d’avant la seconde guerre mondiale en gare de Rothau.

Publicité dans Loco Revue N°385 de juillet août 1977 pour une seconde série de TY en décoration Est.


En réalité, les TY Est furent transformées et modernisées en voitures B10 tmyfi dite « Bruhat » par la SNCF vers 1956. Seuls les châssis furent réutilisés. La Marque SMCF avait reproduit les voitures « Bruhat » au début des années 60. Point commun entre ces deux productions, le même graveur René Collard qui à deux époques différentes a moulé les deux modèles.

Encore une image de l’ambiance Alsace Lorraine regroupant du matériel des compagnies de l’Est et de l’AL sous la marquise de la gare de Rothau.


Les décorations Est ont des couleurs très seyantes, caractéristiques de la période avant 1838 , date de création de la SNCF. Bordeaux et noir pour la voiture 1° classe, verte ou verte et noir pour les voitures 2° classe, Chamois et noir pour la 3° classe. Ainsi les voyageurs, sans aucun affichage de quai, pouvaient directement se diriger vers les voitures pour lesquelles leurs classes sociales les prédestinaient. Le fourgon Est n’est pas un France Train, c’est une production DAPM plus récente, mais qui complète très bien la rame.

La gamme des TY Est en décoration d’origine dans le catalogue France Trains 1975. Ces voitures étaient aussi disponibles en décoration SNCF, toutes verte et plus classiques ainsi qu’en décoration de la compagnie du Nord, verte à filets jaune avec un nombre de portes réduit. A noter dans le catalogue, l’existence d’une version super-détaillée avec les encadrements de fenêtres décorés (comme illustré en couverture du catalogue 1975 présenté en introduction).


Gros plan sur la finesse de gravure et de décoration de la version 2° classe. Chaque rambarde est en laiton rapporté. Les poignées sont soulignées d’une touche couleur laiton.


Une 151 Est de fabrication Trans-Europ (avec une caisse en laiton montée sur un châssis Fleischmann) tracte une navette d’ouvriers et de travailleurs de la sidérurgie Lorraine qui rentrent au foyer familials après une journée de travail.


Dernière vision d’une rame de TY Est passant devant la reproduction du très spécifique poste d’aiguillage de la gare de Réding sur la ligne Paris Strasbourg. Construit en béton dans les années 30, il est d’une inspiration et d’un style « art déco » de cette époque.


Les voitures Ty ont été déclinées en version Nord comme le modèle à l'arrière plan sur ce cliché. Pour ces versions, la gravure du moule a été totalement reprise du fait de la taille et de la disposition différentes des portes et des fenêtres.


Nous sommes en 1938, juste après la création de la SNCF dans le nord de la France. Si la 131 TA de fabrication Märklin a déjà reçu son immatriculation SNCF, les Ty possèdent encore leurs marquages de la compagnie du Nord. Cet express régional assure la correspondance avec le célèbre train "la Fléche d'Or" de la CIWL avec son fourgon truck à bogies porte conteneurs caractéristique, destiné à assurer la continuité du service avec les ferry boats, via Calais. Cette rame "Fléche d'Or" n'est pas de fabrication France Trains, mais RMA, un autre constructeur français dont je vous raconterai l'histoire sur ce site dans une prochaine rubrique.

Les voitures à rivets apparents

Ce gros plan montre le réalisme stupéfiant des voitures France Trains. Nous sommes en 1970 et France Trains reproduit les doubles rangées de rivets de cette A3 B5 rouge du PLM à la perfection. C’est au talentueux graveur de moules René Collard (Ex SMCF )à qui l’on doit cet exploit. Il faudra attendre 40 ans et les graveurs Chinois de la Marque LS Models pour faire aussi bien. Et encore, les productions actuelles sont trop fragiles à mon goût et avec des décorations qui font trop « plastique » contrairement à celle de France Trains qui sont chic et clean ! A noter un détail caractéristique ; les échelles d’accès aux toits que l’on trouve sur certaines voitures d’avant guerre et qui seront supprimées par la SNCF avec l’arrivée des électrifications pour d’évidentes raisons de sécurité.

Echange de voyageurs entre la rame Express de France Trains et la rame de banlieue RMA , toutes deux aux couleurs du PLM, le fameux brun « van dick » des voitures de première classe.


La compagnie Paris Lyon Marseille desservait avant la création de la SNCF, toute la région sud-est à partir de la gare Paris Lyon. C’était donc un axe prestigieux menant directement des brumes de la capitale au soleil de la côte d’azur comme le montre très joliment cette publicité d’époque. Soleil, palmiers, yachts, voitures de sport, montagne, toutes ces merveilles sont au bout du voyage.

Laissons-nous emporter dans l’un des express du PLM lors des premiers congés payés de 1936. Nous passons le PN 62 devant lequel patientent une traction avant, une Bugatti 57, et un poids lourd Citroen.

Toujours dans le catalogue 1975 qui est une référence pour la marque, la gamme des voitures PLM.

A gauche le fourgon référence 269 en immatriculation SNCF, et la voiture couchettes rouge en immatriculation PLM référence 253. Dans la boite cristal des premières productions, la voiture à rivets apparents A8 rouge et noir en immatriculation PLM référence 251.

En gare de Rothau, la rame PLM au départ, alors qu’une rame Est la surplombe à l’arrière plan.

Gros plan sur la 231C en décoration PLM d’origine Jouef et super-détaillée par le revendeur parisien Carel.

L’express s’ébranle et quitte la gare et passe devant les faubourgs de Saverne.

Publicité dans Loco Revue N° 335 d’octobre 1972 présentant des nouvelles voitures France Trains à rivets apparents en immatriculation Midi et PLM.

L’express pénètre dans le tunnel de l’entrée nord de la gare de Rothau. A l’avant plan, des couverts OCME en décoration PLM de marque RMA et un mono foudre de fabrication Pullman fabriqué à la même époque que les voitures France Trains.

Autre vue de la rame émergeant de la verrière. A l’arrière plan, un autorail ABJ Renault en décoration état d’origine. Ce n’est pas un France Trains (très rares) mais un Electrotren récent.

Sur le pont tournant du dépôt de Saverne, un gros plan mettant en valeur les qualités de la pacific PLM super-détaillée par Carel. Remarquez les très nombreuses tuyauteries rapportées de la 231C et la très belle peinture à filets rouge. Seul l’embiellage Jouef est en décalage, sinon ce serait presque une reproduction du même niveau que la même machine reproduite en laiton par Fulgurex.

Les voitures transatlantiques du réseau de l’ETAT

Départ d’une rame transatlantique de la compagnie de l’Etat vers les ports du Havre ou de Cherbourg pour assurer la correspondance vers un paquebot transatlantique comme le Normandie, à la fin des années 30. Pour marquer les esprits, les OCEM à parois lisses furent revêtues d’une superbe décoration extérieure en deux tons de verts avec un toit blanc. France Trains à magnifiquement reproduit cette livrée.

La gamme des voitures transatlantiques France Trains qui a existé en quatre versions ; première et deuxième classe salon et les mêmes en versions mixtes cuisine + salon. En réalité, les voitures étaient intégrées dans les rames en couplage entre les voitures avec ou sans cuisine, pour que les délicieux repas puissent être servis rapidement dans tout le train pour la satisfaction d’une clientèle riche et exigeante.


Une rame de train transatlantique, cela parait inconcevable, à moins d’inventer des trains sous-marins circulant au fond de l’océan. Ce n’est pourtant pas une rame sortie d’un roman de Jule Verne, elle a bien existé à partir de 1932 par la volonté de la compagnie de l’ETAT qui voulait offrir un train de luxe effectuant la liaison entre Paris et Le Havre ou Cherbourg. Ces trains desservaient les plages côtières ou les correspondances avec les paquebots transatlantiques se devaient d’être du même niveau de confort que ces derniers. A gauche une affiche publicitaire de la compagnie de l’ETAT, à droite, une couverture humoristique dans la vie du rail d’avril 1963 simulant une couverture de l’année 2063 montrant des express sous marins, donc de véritables rames transatlantiques. On peut rester perplexe devant ce beau matériel miniature de l’époque qui a été sacrifié pour ce cliché. A noter le diesel 060 DB HOrnby-acHO surnommé le sous marin, est ici tout à fait dans son élément. Si pour la locomotive diesel on peut souscrire au principe du train sous marin, (ne pas oublier de sortir le schnorkel), le mariage de l’électricité dans la caténaire et de l’eau salée laisse perplexe.

Le catalogue France Trains de 1975 à la page des voitures transatlantique.

Une superbe gravure du peintre du rail Michel Lamarche évoquant les grandes heures du réseau de l’Etat avec le prototype vapeur 241-10 quittant la gare Saint Lazare en tête d’un train « Transatlantique » Paris Cherbourg vers 1932 . Cette locomotive sera reconstruite après guerre pour devenir la future 242 A1 de la SNCF après sa transformation par le maître de la traction vapeur, André Chapelon.

L’indépendant du rail de novembre 1968 annonçant la sortie prochaine des voitures ETAT France Train.

Bien évidement, les rames transatlantiques n’ont jamais connu les Vosges. Mais l’on peut imaginer que nous sommes dans la vallée de la Seine et que nous observons un train se dirigeant vers le Havre pour assurer en 1938 la desserte des côtes normandes et la correspondance avec les paquebots.


La rame transatlantique est ici tractée par une Pacific Etat de Märklin référence 3083 fabriquée de 1977 à 1983. Elle reproduit la 231-981 qui est l’une des seize unités Bavaroises de classe S 3/6 affectées au réseau de l’Etat en 1918 au titre des dommages de guerre.

Gravure de Claude Buret représentant les Pacific ex Bavière S 3/6. C’est environ 5000 locomotives qui seront ainsi ponctionnées outre Rhin suite au traité de Versailles. Souvent hétéroclite et difficile à entretenir faute de pièces de rechange, certaines séries, comme les Pacific Etat 231-981 à 996 ne furent pas exploitées au bout de leurs potentiels et furent mises hors service fin des années 30 (alors que la même série en Allemagne fut retirée du service dans les années soixante). Par contre, ces prélèvements ont certainement précipité le plongeon de l’Allemagne vers la crise économique, et un certain dénommé Hitler a su tirer un grand profit de cette situation comme fondation de son pouvoir absolu. En attendant les Pacific Etat devaient être fort élégantes en tête des rames transatlantiques, avec leurs grandes roues motrices de 1,83m de diamètre totalement dégagées du tablier placé très haut.

Les légendaires voitures CIWL du train bleu

La magnifique troisième édition du catalogue France trains sortie vers 1977 et qui représente une rame CIWL dans un décor enneigé. Il s’agit de l’Orient Express reliant Paris à Istanbul. Cette rame est emblématique de l’âge d’or des grands express européens qu’Albert Millet, fondateur de France Trains appréciait tant. Elle est tractée par une Mountain 241 A de la région Est. L’on se prend à rêver que, si France Trains avait poursuivi son activité, la marque aurait pu reproduire cette imposante machine qui manque beaucoup à mon réseau Est. Cette locomotive faisait partie de ses projets, comme l’atteste le plan quinquennal exposé dans le catalogue 1972.

L’assortiment des voitures CIWL en versions bleu et bleu/crème, de quoi composer toutes sortes de rames de prestige comme l’Orient Express, le Train Bleu, Le Mistral, la Flèche d’Or, le Sud Express et bien d’autres.

Les plaques de quelques uns des plus célèbres des grands express constitués de matériel de la CIWL.

Pochette d’un disque de l’opérette dansée en un acte de Darius Milhaud « le train bleu » La peinture l’illustrant est de Albert Brenet. Cette opérette fut présentée aux Champs Elysées en juin 1924. La date de 1922 correspond au lancement des nouvelles voitures métalliques bleues du fameux train.

Gouache de Jaques Lamarche évoquant le départ du train bleu de la gare de Paris- Lyon en 1929. C’était un train de nuit de prestige de la CIWL (Compagnie Internationale des Wagons Lits) reliant Calais, Paris à la cote d’azur, Nice et San Remo.

Le train bleu, ancien Calais méditerranée express est modernisé en 1922 avec les voitures CIWL métalliques de cette couleur. La SNCF reprend le concept du PLM ; prendre le train le soir à Paris et se réveiller sur la cote d’azur. Le rêve au bout de ses rêves en quelque sorte.

Autre dessin de Jaques Lamarche représentant le train traversant la nuit.

En photo, les scènes de la vie à bord du train bleu durant les différentes étapes du voyage ; le départ à la fenêtre, la cigarette dans le couloir après l’installation, lecture dans la cabine, l’apéritif, plaisir de la bouche dans la voiture restaurant, discussion dans la voiture salon, la nuit en cabine « single », le petit déjeuner, l’arrivé sous la lumière de la côte d’azur.

Publiée dans le Loco Revue N° 343 d’octobre 1973, une publicité présentant l’ensemble des voitures du train bleu qui sont alors disponibles à cette date. La description faite par le journal de ces wagons dans le même numéro est élogieuse et se termine par un « bravo à France Trains pour ces belles reproductions ».

Sur ces couvertures de la Vie du rail, l’on voit à gauche sur le numéro de février 1961 le train bleu passer à Cap Martin Roquebrune longeant la Méditerranée. Il n’est déjà plus tout bleu car des voitures lit type P en inox sont intégrées dans la rame. Sur la couverture de droite datant de décembre 1955, Michèle Morgan dite la princesse du rail dans ce numéro spécial Noël, pointe ses charmes à la fenêtre d’une voiture CIWL.

Le train bleu était composé de plusieurs voitures lits LX à gauche qui furent construites en Angleterre. La restauration était assurée dans deux voitures, une voiture restaurant au fond et une Pullman transformée en salon bar restaurant au premier plan.

A gauche, Coco Chanel était une habituée du train bleu pour rejoindre sa villa sur la côte d’azur. Au centre, une affiche de 1929. Sur la droite, une autre affiche de 1929 destinée aux agences de voyages anglaises. C’était le train des anglais, propriétaires de somptueuses villas sur la côte d’azur. C’était aussi durant les trentes glorieuses, le train qui transportait le tout Paris vers les vacances à une époque ou ni l’autoroute, ni l’aviation ne le concurrençaient.

Autre peinture d’Albert Brenet montrant l’arrivée du train, sa clientèle huppée et la mode des années 20.

Les voitures restaurant 52 places possédaient deux salles et une cuisine. Elles étaient desservies par une brigade de sept personnes dont 4 en cuisine, capable de fournir trois services. Le prix d’un repas était de 1300 francs en 1958, soit 21 euros de nos Euros actuels. Pour ce prix et dans cette ambiance, je n’hésiterais pas une minute. Une fois leurs services terminés, le personnel pouvait se reposer dans des hamacs installés au dessus des tables de la voiture restaurant. Il était ainsi frais et disponible pour servir le petit déjeuner au matin en arrivant sur la Côte d’Azur ou sur Paris, suivant le sens de circulation.

Passage du train bleu au PN 62 tracté par une 2D2 5500, ce qui n’est pas du tout une composition réaliste, c’est juste pour le plaisir des yeux. Les voitures et camions à l’avant plan sont par contre d’époque.

Gros plan sur la voiture salon bar du train bleu. L’application des filets jaunes et des inscriptions étaient parfaitement maitrisé par France Trains, on a du mal à faire mieux même 40 ans plus tard.

Les voitures de la CIWL possédaient de superbes décorations intérieures de style art déco, des marqueteries, des panneaux de cristal signés René Lalique, des moquettes épaisses et de profonds fauteuils bergère en velours. Ci-dessous à droite, une statuette en verre transparent satiné signée R. Lalique offerte aux passagers du train inaugural le 9 décembre 1922. L’une d’elle s’est revendue 34000 francs en 1988.


Le train bleu dessert Canne et les vedettes de cinéma l’empreintent pour se rendre au festival de renommée mondiale. A gauche, les journalistes se pressent à l’arrivée du train en 1958. Notez les nombreux bagages pris en charge par les porteurs de quai, métiers aujourd’hui disparus. A droite Henry Salvador descend du célèbre train en mai 1963 lourdement chargé de nombreuses valises.

Le fourgon 6 portes construit pour le service messagerie de la CIWL en version bleu et crème ref 315 et bleu uni ref 305. C’est que les riches voyageurs emportaient à l’époque un volume important de bagages avec eux. Ils étaient expédiés de porte à porte pour que les clients puissent voyager l’esprit tranquille. Dans la composition du train bleu, le fourgon était souvent au milieu de la rame à l’arrivée à Nice, du fait des nombreuses recompositions au cours du parcours depuis Calais.

Présenté dans le catalogue France Trains de 1975, les voitures lit et restaurant OCEM louées par la CIWL à la SNCF après guerre pour faire face à la pénurie de matériel. Bien que de construction moins prestigieuse, elles étaient peintes en bleu et portaient les inscriptions habituelles de la compagnie.

La voiture lit OCEM ref 236 de France Trains devant sa boite cristal.

Le Loco Revue N° 356 de décembre 1974 présente cette publicité pleine page sur les CIWL pullman bleu et crème, annoncées comme nouveautés de cette fin d’année. Un beau cadeau de noël pour certains amateurs de l’époque. Le prix est de 74 francs soit 53 de nos Euros actuels, ce qui n’est pas une somme négligeable à l’époque. France Trains est du haut de gamme, et les aménagements intérieurs avec les fameuses tables équipées de lampes coûtent cher à la fabrication et au montage. Si l’amateur réalise lui-même l’assemblage, il peut faire tomber le prix à 47 euros actuels moyennant environ deux heures de travail pour un modéliste habile.


Gros plan sur les fameuses lampes présentes sur les tables des Pullmans. Cette voiture a été produite lors de la dernière période de France Trains comme le prouve le tampon sur la boite à droite avec l’adresse au « Moulin du Gué-Plat ». A noter la référence à un Club France Trains sur la notice jointe.

L’envers du décor avec la présence des fameuses petites lampes sur les tables de la voiture salon. A noter, les superbes marqueteries, signature des voitures CIWL d’avant guerre.

Une pullman avec cuisine Ref 312 de France Trains franchit le PN 62.

René Collard a toujours voulu reproduire le Train Bleu. Déjà alors qu’il était chez SMCF dans les années 50, il avait gravé la voiture lit et la voiture restaurant situées à gauche sur ce cliché (moulées en zamac chez ce constructeur). Le fourgon était prévu car illustré sur le coté des boites, mais à ma connaissance, SMCF ne l’a jamais produit. Il faudra attendre les reproductions de France Trains à droite, pour voir enfin le projet de René Collard se concrétiser en permettant à l’amateur de composer toute la rame du train bleu.

Pour le marché Allemand, France Trains à reproduit les voitures lit et restaurant aux couleurs rouges de la Mitropa.

Le matériel moteur France Trains

Tout le matériel moteur France Trains : la CC 65500 sur la boite, La 2D2 5500 sur le catalogue 1977, l’autorail ABJ sur le dépliant des nouveautés qui était complémentaire à ce dernier.

Je ne possède pas de 2D2 France Trains, ceci est un modèle Jouef détaillé avec des pantographes Carmina.

Extrait d’une page publicitaire du RMA publié dans de Loco Revue N°296 de juin 1969 qui propose les premiers modèles France Trains. La collaboration entre les deux marques semble étroite, notamment pour produire la locomotive 2D2 5500 annoncée comme une co-fabrication car il est muni d’un châssis RMA. Mais entre l’annonce publicitaire de 1969 et la sortie du modèle en 1974, le temps a paru long ! Il faut dire que sur cette période, Jouef a sorti le même modèle en grande série, bien plus économique et qu’il a raflé la mise sur le marché français. Dans le catalogue 1972, la raison invoquée pour ce retard est la production d’une ligne aérienne ? Mais celle-ci n’a jamais vu le jour ! Ce même catalogue indique bien que la caisse de la 2D2 est terminée depuis 1969.

La carrosserie de 2D2 France Trains pouvait être vendue montée sur un châssis Jouef comme ici ou sur un châssis RMA.

Publicité mettant en valeur la 2D2 5500 dans le Loco Revue N°377 de novembre 1976.

Gros plan sur la CC 6550 qui était aussi disponible en version d’origine 060 DA en vert plus foncé. La caisse est finement détaillée, mais le châssis est tout simplement un Lima, donc pas à la hauteur d’un modèle de la classe de France Trains.

La 060 DA est décrite en détail dans le numéro 589 de mars 1957. Cette série de 37 unités était la première d’une locomotive diesel de puissance importante. Elle est destinée à remplacer la traction vapeur sur les lignes de ceinture de la région Parisienne.

La CC 65500 France Trains dans une tranchée étroite de mon réseau tractant des wagons à minerais. Pour avoir vu ces locomotives œuvrer pour des trains de travaux il y quelques années, c’est un spectacle très sonore avec les moteurs diesel de cette époque que doivent savourer les campeurs installés sur la droite.

Le catalogue de 1972 présente « le plan quinquennal de construction des locomotives France Trains ». Le programme est alléchant, en plus de la 2D2 5500 et de la CC 65500, on y trouve une BB 101 à 180, une monstrueuse 2CC2 3400 Maurienne et une superbe 241 A région EST pour tracter les voitures pullman de l’Orient Express. Cette dernière locomotive est celle qui manque le plus à mon réseau type AL. Hélas, la disparition prématurée de Monsieur Millet met fin brusquement à ce projet magnifique mais ambitieux.

Cette publicité dans le Loco Revue N° 411 de décembre 1979 montre une 140 C visiblement d’origine Jouef détaillée en version Etat par France Trains. Nous sommes dans la toute dernière période avant la disparition de la marque.

Toutes dernières productions de France Trains, les autorails ABJ étaient des kits en laiton, ce qui est un mode de production nouveau et très artisanal pour notre spécialiste de la gravure plastique que ce constructeur était. La motorisation est un simple bogie moteur d’origine japonaise du fabriquant Tenshodo.