Maquettes Ferroviaires
et Collections

la marque doyenne qui inventa le HO


Chapitre 3 : 1960 - 1964 l’expansion internationale



Après avoir pris une place solide sur le marché Allemand, Märklin a maintenant d’autres ambitions ; conquérir des marchés à l’exportation. L’exportation, cette motivation a toujours été une valeur forte de la firme de Göppingen, dès le début du siècle, même si ses projets ont été contrariés par les deux guerres mondiales. Chaque année, sur la période 1960- 64, c’est un nouveau pays qui est ciblé. L’Italie, l’Autriche , la France, la Belgique, le Danemark, la Suède, la Suisse et le marché infini que constitue l’Amérique. A chaque fois c’est une locomotive spécifique qui est étudiée, associée à un ou plusieurs wagons. Märklin veut aussi se battre sur son marché intérieur face à des marques comme Trix ou Fleischmann. Pour cela, elle va baisser ses prix en rationalisant sa production à tel point qu’en 1962, elle n’arrive plus à suivre, la production ne répond plus à la demande de cette période de forte croissance, et Märklin suspend toute nouveauté cette année là, le temps de reprendre son souffle. Des techniques modernes telles que, les fenêtres encastrées, les inscriptions sérigraphiées, les pantographes fins ou les conduits de lumières sont développés ces années là et perdureront ensuite durant plusieurs décennies. C’est l’histoire que nous vous racontons dans ce troisième chapitre sur Märklin.

Les deux vedettes du début des années 60, la locomotive diesel de manœuvre V60 et l’électrique E41 se croisent sur le passage à niveau électrique dans sa nouvelle décoration bitumée. Märklin consolide sa position sur son propre marché intérieur face à la concurrence de Fleischmann et TRIX avec des techniques nouvelles permettant une plus grande finesse de reproduction.

De manière volontariste, la marque part à la conquête de l’Europe avec des modèles de locomotives assorties à des voitures voyageur à destination des marchés de la France, de l’Italie et de l’Autriche comme réunis sur ce cliché.

Pour l’autre côté de l’atlantique, l’emblématique Diesel F7 fabriquée par Général Motors EMD dans sa décoration « Warbonnet » de la compagnie Atchison Topeka and Santé Fe Railroad est le porte-drapeau de la nouvelle gamme américaine.

Les pays Germaniques comme l’Autriche ou la Suisse sont particulièrement choyés. Ici la BB réf 3036 entre dans la gare de Bergheim produite par Faller à cette époque.

La conquête du marché américain est tardive par rapport à ses concurrents comme Fleischmann ou Rivarossi. Pour s’imposer, les modèles sont particulièrement détaillés. Les investissements y seront toutefois limités, mais repris et développés plus tard dans les années 1990/2000 en fonction d’un cours du dollar plus favorable. On apprécie ici la couleur de la voie M qui se marie parfaitement avec un décor possédant une végétation semi désertique. Dans d’autres cas, cette couleur ne fait pas l’unanimité chez les amateurs.

Un modèle de BB 9200 en version trois rails, une aubaine pour certains adeptes ! Il sera souvent transformé avec une alimentation en courant continu 20V pour prendre sa place sur les réseaux issus du modélisme Français des années cinquante. Il prendra la relève de celui de la marque VB, l’équivalente Français de Märklin au niveau de la qualité, marque hélas disparue. Elle côtoie ici le meilleur du modélisme Français ; bâtiments Cropsy, voies, caténaire et wagons VB, locomotive vapeur TAB, voitures inox SMCF (plus à l’échelle que les Märklin), signaux Disque Rouge, voitures Micronorev et personnages MDM. Hormis la BB Märklin, du modélisme 100% français.

Mais revenons au 100% Allemand de Märklin. Les modèles populaires que sont le diesel V200 et la locomotive à vapeur BR 23 se vendent très bien et deviennent des modèles emblématiques grâce à leurs prix de vente raisonnables.

Les modèles classiques comme la crocodile 3015 ou les wagons de marchandises série 4500 poursuivent leurs carrières au sein de la gamme. La série des wagons zamac à gauche est par contre définitivement oubliée.

Le jeu reste la raison d’être de la firme, choisissant une cible de clientèle intermédiaire entre l’adolescent et l’adulte, préférant un fonctionnement sans faille à une reproduction fidèle. Cela se traduit par un retour à une géométrie de voie « jouet ».

La construction d’un réseau Märklin est un apprentissage technique exigeant pour les jeunes Baby boomer. Il faut en effet de solides notions d’électricité pour réaliser les branchements complexes des signaux ou des aiguilles télécommandées à distance. Et c’est un jeu de patience que d’assembler la caténaire fonctionnelle. Mais posséder son train électrique Märklin c’était faire partie de l’élite et les écoliers de l’époque en tiraient une grande fierté. J’aurais bien aimé faire partie de ce petit cercle de privilégiés, mais comme beaucoup, j’ai du me contenter de mon modeste mais plaisant réseau Jouef. Sur cette photo un réseau sans aucun décor est en cours de montage à même une plaque de contreplaqué, pratique courante dans les familles à des occasions comme la période de Noël par exemple. On notera la densité importante des voies, aiguilles et signaux ce qui au passage arrange bien le constructeur car le prix de vente au m2 d’un tel circuit était loin d’être négligeable. Mais que ne faisait-on pas pour ces têtes blondes !

Un prix d’appel pour démarrer avec Märklin

Au catalogue 1960 apparaît sous la référence 3029 une petite locomotive à vapeur type 030 dite industrielle de conception très simple avec une carrosserie plastique et un embiellage réduit à une simple bielle motrice.

Associé à cette locomotive, Märklin sort des voitures à plateformes d’extrémité réf 4040. Ils seront re-décorés en bleu et beige sous la marque Primex en 1985 et complétés d’un wagon poste à portes coulissantes. La version export pour le Danemark de la vapeur 3029 à l’arrière plan est apparue en 1987.

La locomotive 3029 ne possède pas d’éclairage et son prix très bas permet d’en faire la vedette de coffrets de démarrage avec transformateurs, présentés dans des emballages très attractifs.

Ce coffret est un best seller qui permet d'accéder à bas prix au monde de Märklin.

Cette locomotive a sans doute inspiré Rail Route pour fabriquer ses charmants petits trains non fonctionnels à l’échelle 1/143ième. Cette firme est née en 1962 de la séparation d’un des deux associés créateur du célèbre fabricant d’automobile miniature au 1/43ième Norev ; Emile Veron. Celui-ci voulait se diversifier vers le train miniature et il fonda donc une nouvelle usine et une nouvelle marque. Rail Route deviendra plus tard Majorette lors de son retour vers la production de voitures miniatures. Après la création d’une rame voyageur mistral en 1964, les modèles ferroviaires on disparu de la gamme.

catalogue Rail Route de 1962 joliment illustré qui présente l’ensemble des wagons de marchandises.

Une locomotive électrique moderne : la E 41

La vedette de la couverture du catalogue 1960 est bel et bien la locomotive électrique pour tous services E 41. C’est à cause de ce catalogue 1960, que mon beau frère m’avait offert en vidant la maison de ses parents, que j’ai replongé dans les trains miniatures à l’âge de 25 ans alors que je les avais délaissés le temps de mes études. J’avais l’habitude des catalogues Märklin que mon père nous achetait chaque année, mais là je remontais le temps, et c’était passionnant.

Les motrices E 41 sont exécutées en deux couleurs, verte ref 3037, bleu ref 3034 plutôt affectée au trafic voyageur. Construite par Henschel et BBC entre 1956 et 1971, la Deutsche Bundesbahn en fit l’acquisition de 451 exemplaires. Ces locomotives de puissance limitée étaient affectées plutôt aux trains légers de marchandise et de banlieue. Elles étaient capables de rouler à 120km/h.

Les deux locomotives illustrées dans le catalogue 1960.

Les E 41 possèdent des pantographes fin et souples d’une nouvelle génération. L’éclairage se fait par conduit de lumière ce qui est une innovation en 1960. Ces modèles seront produits jusqu’en 1975 avant de basculer sous les nouvelles couleurs de la DB bleu et beige.


La construction est plutôt économique à l’époque de la main d’ouvre bon marché.Les lignes électriques de la toiture sont juste figurées en relief et peintes. L’on voit ici les phases de construction du châssis et de la décoration de la caisse, toujours par des mains majoritairement féminines dans les ateliers de la marque car elles sont délicates et attentives.

Une belle publicité pour AEG vantant les mérites de la fée électricité, la grande spécialité de ce groupe.

Les E41 ont assuré le trafic en Allemagne depuis la Bavière jusqu’à la côte de la mer du nord. On la voit ici assurer un express desservant la petite gare de Bergheim, sans doute située dans les Alpes. Le bleu de la motrice est parfaitement assorti aux voitures grandes lignes de première classe réf 4027.

Le caractère populaire de ces locomotives, omniprésentes sur le réseau Allemand et son coût de fabrication réduit inciteront Märklin à sortir en 1960 trois types de coffret avec la locomotive E41. Ici est présenté le train express réf 3134.

A part le train express, les deux autres auront une durée de vie limitée à 1962 pour le coffret voyageur 3137 et 1963 pour le coffret marchandise 3237.

De nouvelles voitures : lit CIWL et trafic intérieur

En 1960, Märklin renoue avec les couleurs de la CIWL en sortant une reproduction des voitures lit sous la référence 4029. Elle sera produite jusqu’en 1984.

Les deux nouvelles voitures présentées dans le catalogue 1960 avec la gamme des voitures express : la voiture lit et la voiture allemande pour trafic intérieur.

En reproduisant la rame italienne Märklin en profite pour compléter sa gamme par une re-décoration verte à priori du type B4 ü ref 4037. Ce modèle sera produit jusqu’en 1979.

Les deux types de voiture en gare, la couleur brune deux tons pour l’Italienne et le vert très classique pour l’Allemande.

Ces modèles auront une longue descendance sous la marque Primex qui les utilisera pour une version « jouet » de l’Orient Express en 1988. La rame comprenait une voiture restaurant, et deux voitures pullman dans les couleurs beige et bleu et beige et brune. La locomotive est une P8 décorée aux couleurs (inexactes) de la compagnie du nord. Pour compléter la gamme, une voiture restaurant Mitropa rouge et une voiture teck apparaissent en 1989. Dernier complément, un beau fourgon à bagage CIWL en 1991.

Des modèles pour l’Italie

La maquette de la locomotive électrique E 424 des chemins de fer Italien (FS) reproduit une motrice mise en service à partir de 1943 et utilisée pour la traction des convois léger en service marchandise ou voyageur. Elle est ici illustrée dans le catalogue 1963 qui vante la précision de moulage des bogies.

Avec sa forme d’étrave inversée caractéristique des locomotives électriques italiennes de cette époque et ses couleurs brune, la motrice E424 se prête à la reconstitution d’un décor Méditerranéen, comme ici avec la gare Jouef de Bellerive, en fait un modèle Quick Pola.

< La E 424 des FS reprend les pantographes fins de nouvelle génération. La ligne de toiture est simplifiée. Le volet roulant latéral est caractéristique de cette locomotive avec sa rambarde latérale rapportée.

Correspondance entre deux express composés des voitures Italiennes. Les plaques d’itinéraire Venezia-Firenze-Roma incite fortement à voyager dans notre imagination, comme le dira plus tardivement un slogan commercial de la marque « Märklin, l’autre façon de voyager ».

Avec la locomotive italienne sort en 1960 une voiture voyageur de deuxième classe de type FS Bz 33010. Elle est construite selon la technique traditionnelle en tôle lithographiée. Les couleurs en différentes nuances de bruns sont très élégantes et donnent une touche d’originalité sur les réseaux Märklin des années 60. Ces voitures italiennes disparaitront du catalogue en 1971.

Des boites de construction pour les locomotives aussi

Illustration de catalogue de la V200 proposée en version à monter.

La boite telle que les amateurs courageux la découvraient pour le montage. Même si Märklin fournit le bogie moteur avec sa mécanique déjà assemblée, le montage est bien plus complexe que les wagons, avec notamment les raccordements électriques. Le prix est environ 20% moins cher que le modèle monté.

Deuxième modèle de locomotive vendue en Kit, la motrice E41 illustrée ici sur le catalogue 1960.

Les motrices Suédoise bénéficient de nouvelles voitures

En 1960, Märklin sort de nouvelles voitures Suédoises. Cette fois-ci ce sont des reproductions exactes qui remplacent la re-décoration précédente des voitures à jupe produites de 1957 à 1959.

Les voitures suédoises des SJ ne manquent pas d’allure avec leur robe brune et leur ligne moderne. Elles auront une existence relativement brève car en 1967 elles seront remplacées par des voitures suédoises à carrosserie en plastique, ce qui en fait un modèle Märklin relativement rare et donc coté.

Les flancs sont matricés et la voiture mixte fourgon bénéficie de portes coulissantes. La voiture mixte ½ classe porte la réf 4030 tandis que la 2 classe fourgon porte la réf 4031. Elles complètent avantageusement les locomotives Suédoises 3018 et 3019.

Des wagons surbaissés pour les transports spéciaux

Les deux versions du wagon surbaissé type SSI 53 de la DB, la ref 4618 chargée d’une caisse qui apparaît en 1960, et la ref 4617 chargée d’un transformateur AEG qui est commercialisée à partir de 1961.

Illustration dans le catalogue 1960 d'un nouveau wagon surbaissé porteur d’une caisse ref 4618. Il porte l’inscription Veracruz alors qu’il sera commercialisé avec l’inscription Bahia.

Une pièce métallique au dessus de la caisse permet l’accrochage par le crochet de la grue 7051, voire une préhension par l’électroaimant.

Les surbaissés utilisent le châssis à trois essieux du wagon grue 4611 comme bogie. Une rambarde avec manivelle de serre frein qui tourne réellement est ajoutée. Les premières versions possèdent des inscriptions de boggie en décalcomanie, elles seront ensuite sérigraphiées.

Le surbaissé chargé du transformateur AEG est manœuvré par le diesel V 60 sur un tiroir à l’extrémité de la gare. Au fond, la CC E 94 extrait un train de marchandise lourd.

A la conquête du nouveau monde en 1961

La couverture du catalogue 1961 met superbement en valeur la locomotive diesel américaine de type F7. On la devine traverser les montagnes rocheuses, avec sur la gauche de la voie ferrée, un cow boy à cheval. Tout un programme pour le modéliste qui veut voyager encore plus loin avec Märklin.


Les locomotives de type F7 choisies par Märklin pour s’attaquer au marché américain sont mondialement connues. Elles ont été fabriquées par Général Motors EMD (Electro- Motive Division) entre 1949 et 1953. Une unité F7 possédait une puissance de 1700 Cv, mais il était possible de multiplier la puissance en accouplant plusieurs F7A avec cabine ou F7B unité moteur sans cabine. Les F7A furent produites à 2366 exemplaires alors que les unités sans cabine type F7B totalisent 4483 engins, des chiffres à la mesure de l’Amérique.

Les deux premières décorations de type F7 proposées par Märklin seront celles de la compagnie de Atchison Topeka and Santé Fe Railroad (Ref 3060 et 4060 sans moteur) et New Haven Railroad (ref 3062 et 4062). Les éléments type B sans cabine ne furent produits qu’à partir de 1993 soit plus de 30 ans après.

Les locomotives de type F7 de la compagnie Santé Fe adoptent une livrée avec un schéma de couleur rouge, jaune et argent surnommé « Warbonnet » qui était censé symboliser la coiffe d’un indien avec des plumes ondoyantes. Les F7 étaient au départ destinées au trafic marchandise (F comme freigth) mais équipés d’une chaudière pour le chauffage à la vapeur des voitures, elles se retrouvèrent en tête de trains de luxe comme le « Super Chief » de la Santa Fe qui parcourait les 3584 km de Chicago à Los Angeles en 39 h avec des pointes à 160 Km/h.

Les trains transcontinentaux Américains sont de véritables villes roulantes. A une époque où les avions commerciaux entamaient tout juste leur concurrence qui deviendra mortelle, il fallait plusieurs jours pour traverser le continent. Pour compenser la durée (40 heures entre Chicago et Los Angeles au début des années 50), il fallait un maximum de confort de jour, ou comme ici de nuit. Sur cette image, le California Zephyr traverse le paysage vertigineux des montagnes rocheuses que l’on peut admirer depuis les Vista dôme (voitures panoramiques).

Retour vers la cote Est. Nous somme quelques années plus tard et un camping baptisé Mountain Park à remplacé les prairies à bisons. Une Chevrolet Corvette cabriolet 1957 a amené sa petite caravane. A notez que Märklin en 1961 ne produira que des wagons marchandise pour le marché américain. Il faudra être patient et attendre 1997 pour voir apparaître un assortiment de voitures voyageur ayant la particularité d’avoir leurs caisses réalisées réellement en aluminium dans un profilé extrudé. Les parties en relief comme les portes étant des inserts en plastique rapportés.

_ La même ambiance traduite par des publicités d’époque. La compagnie Santa Fe était à la pointe de la technologie, des voitures panoramiques, (Vista dôme ou dôme cars) apparaissent en 1951. Sur le train Super Chief entre Chicago et Los Angeles. Elles sont équipées de confortables sièges orientables permettant la contemplation des paysages grandioses traversés.

Surnommées « Bulldogs » en raison de leur nez caractéristique, les F7 ont une gueule d’enfer qui marquera leur époque. Ici la version « warbonnet » Santa Fé côtoie une décoration usine de promotion aux couleurs de Général Motors à droite datant des années 40.

La Electro-Motive Division (EMD) de Général Motors a présenté à partir de 1939 le type F aux nombreuses compagnies ferroviaires privées américaines de l’époque. Pour convaincre ses clients potentiels, EMD prêtait des machines à titre de démonstrateur en livrée d’usine comme le modèle gris deux tons de droite aux armes de la GM.

Les locomotives GM sont elles plus fiables que les voitures GM ? Au début des années 50, les « belles américaines » ne sont pas des modèles de fiabilité comme cette limousine qui explose son radiateur d’eau sous les yeux du conducteur de la F7 en décoration « usine ». De la vapeur d’eau s’échappe du capot moteur, mettant dans l’embarras cette famille américaine. Mais le policier et les personnels du dépôt sont déjà accourus pour leur venir en aide.

La F7 aux couleurs de la New Haven Railroad ne sera fabriquée que de 1961 à 1967. Il faudra attendre 1993 pour voir apparaître l’unité B toujours sous la référence 4062.

En action dans les montagnes ; un couplage de F7 A New Haven réf 3062 (motorisé) et 4062 (non motorisé mais éclairé)

C’est plus de 50 compagnies ferroviaires qui en firent l’acquisition, et les F7 étaient dans les années 50/60 partout aux quatre coins de l’Amérique. Ici aux couleurs de la New Haven Railroad illustrée dans le catalogue 1963 qui la met en valeur dans un très beau décor désertique agrémenté de cactus typiquement du sud américain.

Associé à la sortie des locomotives, Märklin s’empresse de sortir deux coffrets composés avec les wagons de marchandise. La version New Haven aura une existence très courte de 1961 à 1962.

Retour au dépôt d’un couplage de F7 aux couleurs de la New Haven Railroad devant un box car aux couleurs de cette même compagnie. L’ambiance est décontractée et les employés jouent aux échecs en attendant les tâches à accomplir. Aux US, le cheval reste omniprésent dans les années 50.

En plus des deux premières versions de 1961, la locomotive diesel F7 de Märklin aura une carrière incroyablement longue sous d’innombrables décorations, sur la base du même moule. On retrouve dans l’ordre chronologique d’apparition les décorations Rio Grande, Southern Pacific, EMD, Santa Fé bleu marchandise et Western Pacific.

Conciliabule à la sortie du tunnel, la F7 Santa Fé sort du tunnel tout éclairage allumé et récupère les instructions auprès du chef de ligne.

Ici à gauche le catalogue 1990 qui montre en couverture le modèle de démonstration de la GM commercialisé cette année là et représenté sortant d’un bloc de zamac. A droite le catalogue export de 2014 qui propose ni plus ni moins qu’une rame Santa Fé Super Chief en série limitée (1500 exemplaires) composée du diesel F7 en unité triple (A-B-B) et de 6 voitures inox. Plus de 50 ans plus tard, même base et même décoration que le modèle de 1961, une belle longévité possible uniquement chez Märklin !

Pour s’attaquer au marché Américain, Märklin choisit de produire une gamme de wagons de marchandise avec cinq modèles présentés dans le catalogue 1961. Les wagons sont réalisés en tôle lithographiée (sauf le tombereau en plastique injecté), technique que Märklin maîtrise et qui permet de réaliser de belles inscriptions en différentes couleurs.

Une rame marchandise Américaine vue ici traversant les Montagnes Rocheuses. Notez que les portes des wagons couverts (box cars) sont coulissantes, ce qui permet au voyageur clandestin que l’on apperçoit ici dans le couvert New Haven d’admirer la beauté du paysage.

La gamme restera immuable durant de nombreuses années, avec un couvert (Box car) en trois décorations, un tombereau (Gondola) et un wagon d’accompagnement pour chef de train (Caboose). A noter que le box car ATSF (Santa Fé) possède deux décorations différentes sur chacune de ses faces comme on le voit en avant et en arrière plan. Le niveau de détail est élevé avec de nombreuses pièces rapportées comme les chemins de toit, les échelles ou les volants de frein.

L’Amérique de toutes les aventures ! Il ce passe quelque chose à l’arrière de ce train de fret. Le box car ATSF (Santa Fé) est l’objet d’une opération de police musclée. Les deux brigands fortement armés qui tentaient de fuir par le toit semblent pris au piège. Nous sommes aux USA, pays où l’arme à feu est banalisé ce qui justifie cette violences inhabituelle pour notre petit monde ferroviaire miniature idéalisé.

La technique de construction en tôle sérigraphiée, permettra ensuite de nombreuses re-décorations comme le set ref 4862 de 1992 visible au fond. Le State of Maine appartenant à un deuxième set USA sorti la même année. La décoration Canadian National est issue d’un set Alaska de deux wagons datant de 1993. Les box car en décorations Chessie Système et Conrail seront vendus à l’unité, respectivement à partir de 1984 et 1989. Le Gondola en décoration Soo Line date lui de 1989. Dans les années 85 à 2000, Märklin redynamise fortement sa gamme US en s’appuyant sur les moules et outillages datant de 1961.

Hormis les décorations nouvelles, de nouveaux types de wagon apparaissent à la fin des années 90 comme des wagons citerne en tôle lithographiée (ici en version Alaska Railroad) ou le réfrigérant aux couleurs de New York Central. Au fond, une F7 en décoration Union Pacific tracte une rame à l’échelle Z.

Initialement produit en décoration ATSF (Santa Fé) ref 4570, le wagon d’accompagnement pour chef de train (Caboose) est de couleur brune, une rare version rouge ATSF sera produite en 1971. Il est composé de faces latérales et de la vigie en tôle lithographiée, de parois d’extrémité en plastique injecté et d’un toit en tôle. Notez la date 1951 gravé au dessus de la porte soulignée de peinture argentée. La caboose en décoration ATSF sera suivie de nombreuses décorations comme la version Southern Pacific ref 4563 de 1984 ou la version Santa Fé rouge ref 4777 de 1989. Le modèle Santa Fé bleu marine fait parti du coffret set USA n° 2 de 1992.

La caboose est très détaillée avec ses échelles, ses rambardes d’extrémité, les volants serre-frein, les chemins en planche rapportés sur le toit et la charmante petite cheminée en métal tournée. A l’extrémité de la rame, le chef de train s’apprête à entrer dans le tunnel.

Une version réfrigérant du box car apparaitra même en 1998 avec ce set aux couleurs de New York Central et Southern. Le gondola Pennsylvania fait parti du set USA N° 2 de 1992.

Le marché américain entrainera plus tard Märklin vers la démesure en reproduisant en 2001 la célèbre Big Boy ; la plus grosse locomotive à vapeur jamais fabriquée dans le monde. C’était une série de 25 machines fabriquées entre 1941 et 1944 par la firme Alco pour l’Union Pacific. Développant 8000Cv et pesant plus de 500t. Ces monstres étaient chargés de la traction de trains de marchandises lourds sur les lignes escarpées (pentes de 17,7%) des montagnes Rocheuses entre Cheyenne dans le Wyoming et Ogden dans l’Utah. Son passage à proximité du Mountain Park Camping ne semble pas émouvoir outre mesure les clients. Mais à l’extrème droite se produit encore un problème sur une voiture américaine à nouveau en panne ! Notez que nous avons sur cette image deux monstres de puissance Américains ; un ferroviaire avec la Big Boy, l’autre routier avec la Cobra 427 bleu, voiture crée au début des années 60 par Carol Chelby et développant environs 500Cv. Ah l’Amérique !

L’Autriche, encore un nouveau pays pour l’exportation

Sommes-nous dans une ville moyenne proche des Alpes en frontière avec l’Autriche et l’Italie ? La BB Autrichienne série 1141 va s’accrocher à sa rame en correspondance avec le train Italien que l’on voit entrer en gare. Les plaques d’itinéraire des voitures annoncent Wien-Salzburg. Notre voyage imaginaire continue. La locomotive Autrichienne de Märklin réf 3036 est apparue en 1961, elle s’apprête à accrocher la voiture voyageur grande ligne réf 4033 de la même nationalité.

A gauche une version de la voiture possédant un vitrage encastré, sortie à partir de 1964. A l’arrière plan le modèle sera repris sur le même moule en 1997 en version plus détaillée et en série unique ref 34587. Les différences sur la nouvelle version sont : les inscriptions sérigraphiées, le sifflet rapporté, les vitrages encastrés et les nouveaux pantographes et ligne de toiture. La carrosserie n’a pas nécessité de reprises.

Couverture arrière du catalogue 1961 présentant la BB autrichienne dans un décor de montagne alpestre. Les locomotives BB de la série 1141 furent mises en service à partir de 1955 pour faire face au développement du trafic voyageur sur les lignes à faible dénivelé.

Le train 3136 comprenant deux voitures autrichiennes et une voiture lit CIWL apparaît en 1961 et ne sera livré que deux années.

Page du catalogue 1963 présentant la BB série 1141 avec une vue de détail et une photo du modèle réel.

Comparaison de la version 1964 ref 3036 à gauche et 1997 ref 34587.

Une rame autrichienne passe à proximité d’un mariage célébré dans une petite église au fond d’une paisible vallée des Alpes. Notez le cerf et la biche qui gambadent joyeusement à flanc de montagne.

Des voitures Suisse simplifiées et mises au goût du jour

La gamme des voitures allégées Suisse suivra une évolution. En 1959 sort une version de couleur rouge de la voiture restaurant ref 4035 et en 1961 une version simplifiée de la voiture voyageur qui perd son coûteux dispositif d’ouverture des portes. Elle est cette fois équipée de porte fixe et apparaît sous la référence 4035.

1962 sera l’unique année ou l’amateur aura le choix entre les voitures à portes coulissantes 4015 et à portes fixes 4038. Le modèle à porte fixe perdurera jusqu’en 1969.

Une rame de voitures allégées s’arrête en gare Faller de Bergheim avec la voiture restaurant rouge.

La voiture rame traverse une vallée encaissée des Alpes où l’on pratique assidument la pêche à la truite. Elle est éclairée car elle a sans doute traversé de nombreux tunnels, chose courante en Suisse.

L’année 1962 sera une année blanche

L’éditorial du catalogue 1962 nous explique gentiment que le constructeur est victime de son succès et que la quantité produite n’arrive pas à suivre la forte demande de la clientèle. Tout le monde en réclame, heureuse époque. Aussi, le catalogue 1962 sera celui d’une année de pause ; aucune nouveauté et beaucoup d’articles supprimés dont certains réapparaitront plus tard.

La lettre aux détaillants annonçant l’absence de nouveautés 1962 et la liste des modèles supprimés. La marque promet toutefois une reprise pour 1963 qui sera bien réelle. Si il n’y a pas de nouveauté, le catalogue lui sera entièrement repris, sans doute pour y effacer les modèles oubliés et pour ne pas laisser paraitre la pause, alors que tous les autres constructeurs de trains miniature présentent une foultitude de modèles nouveaux.

La double couverture du catalogue 1962 met en valeur toutes les productions récentes de Märklin en y intégrant le programme USA sur le pont en arrière plan. L’ambiance de nuit met bien en valeur les éclairages des trains.

Autre atout jeu de la marque, les locomotives qui dégagent de la fumée. Les images de catalogue montrant des deux jeunes gens fascinés par cet effet spectaculaire m'ont beaucoup fait rêver entre 5 et 10 ans. Ce n’est que bien plus tard, vers 30 ans, que j’ai pu mettre en œuvre ce dispositif sur ma toute première locomotive Märklin qui était précisément la Pacific 01 achetée un peu par hasard en visitant la boutique de trains anciens de Laurent de Beauvais, rue Laugier à Paris, alors que j’avais quelques heures à perdre au sortir d’une réunion professionnelle.

La locomotive E 63 réf 3002 abandonne ses pantographes spécifiques à doubles lames en 1962 pour opter pour les pantographes de fin. A noter le bon de garantie de la version d’origine achetée le 24 avril 1959 dans un magasin de Bruxelles. J’avais un peu plus de deux mois d’âge. Qu’est devenu cet acheteur ? Dans tous les cas son acquisition traverse le temps !

En 1963, reprise des affaires avec un flot de nouveautés

Nouvelle double page de couverture sur le catalogue 1966 montrant les 3 nouveautés principales, la locomotive diesel de manœuvre V 60 en version allemande et belge et la BB 9200 de la SNCF ; on note le retour de la rotonde complétant le pont tournant dans une couleur brune nouvelle. Elle avait été supprimée du catalogue en 1962.

La couverture intérieure du catalogue 1963 met en valeur le détail des nouveaux wagons Märklin avec toujours un beau réseau présenté évoquant les jeux en famille et la fusion entre père et fils autour du train électrique.

La V 60 et sa sœur belge inaugurent les techniques d’avenir

Le locotracteur V 60 illustré dans le catalogue de 1963 est la grande nouveauté pour le marché Allemand. Le modèle réel a été construit à 941 exemplaires pour la DB à partir de 1953 par les usines Fried-Krupp à Essen. Il était donc présent sur presque tous les triages d’Allemagne pour en effectuer les manœuvres. Ces locomotives développaient 650Cv et pouvaient rouler à 60 km/h pour assurer exceptionnellement des trafics marchandise régionaux.

En 1963 Märklin présente une reproduction du locotracteur de manœuvre V 60 qui va marquer une réelle évolution technique pour la marque. Tout d’abord c’est le premier engin de traction à posséder des inscriptions sérigraphiées très fines. Ensuite elle est aussi la première à posséder des vitres en plastique transparentes encastrées. La construction de la carrosserie allie le plastique et la tôle découpée pour reconstituer des rambardes fines et solide. Un modèle très fin qui va fortement concurrencer le modèle de Fleischmann, en l’incitant à le reprendre totalement en 1966.

Les deux versions de la V 60 Allemande, celle équipée de l’attelage Telex à gauche réf 3065 et la version normale réf 3064. Vu de dessous on aperçoit la bobine soulevant la languette de découplage.

Les différentes versions du locotracteur avec les deux versions vertes Belges, la réf 3069 fabriquée de 1963 à 1968 et la décoration modernisée vendue de 1979 à 1985 sous la réf 3149 visible à gauche.

Le catalogue 1963 qui présente des photos du modèle réel et de la maquette de la version Belge du locotracteur réf 3069.

Le modèle diesel de manœuvre C série 260 de la SNCB est construit en Belgique d’après les plans UIC semblables à ceux du type V60 allemand. Les inscriptions sont plus réduites et le troisième phare supérieur est bouché par un cabochon, car en réalité, en Belgique il n’existait pas.

Un nouveau modèle pour la France

Après la locomotive Européenne, alias BB 11000 datant de 1955, Märklin s’attaque à nouveau au marché Français , mais cette fois avec un modèle précis et exact, la BB 9200 dont on voit ici deux exemplaires.

La BB 9200 est la reproduction d’une série de 92 machines construites par la Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC) pour les besoins de l’électrification Lyon Méditerranée en courant continu 1500V. Ce type de locomotive est livré à la SNCF à partir de 1957. Le design des BB 9200 du à Paul Arzens avec leurs cabines à glaces panoramiques et leurs enjoliveurs en aluminium moulé symbolise le modernisme face aux locomotives à vapeur.

La pages du catalogue 1964 qui met en valeur les formes très bien reproduites de la BB 9200 réf 3038.

Les deux versions de la BB 9200, celle avec inscriptions moulées en relief fabriquée de 1963 à 1969 à gauche et celle à inscriptions sérigraphies à droite fabriquée jusqu’en 1982.

Au début des années 60, la concurrence entre les marques est vive pour utiliser cette image de modernisme des BB 9200 (1500v continu) ou 1600 (25 Kv alternatif). Ici la motrice Märklin fait face à de multiples modèles bas de gamme de Jouef (boites rouges) et à des modèles de plus haut de gamme comme, la BB 16000 HOrnby-acHo à droite, et la 9200 VB au centre sur la boite beige.

Les deux modèles Français, la BB 9200 et la BB 10 000 plus vieillissante sur un catalogue de la fin des années 60.

La BB 9200 bénéficie régulièrement de publicité avec d’autres modèles Märklin dans des journaux à grande diffusion tel que Paris Match ou comme ici le journal de Spirou en 1964 à côté des biscuits Choc Rem. Comme quoi le train miniature était à cette époque un produit de base de grande diffusion.

La voiture allemande pour trafic de banlieue

La voiture pour trafic de banlieue réf 4043 est, selon la tradition du constructeur, réalisée en tôle lithographiée et emboutie. Ce mode de fabrication se prête particulièrement bien à la reproduction des flancs en acier inox guilloché. Ce mode de décoration consistait à créer au polissage des stries circulaires se superposant. A l’avant plan la première version de 1963 avec entourages de fenêtre découpés, à l’arrière plan la version fabriquée à partir de 1965 avec vitrages encastrés et rambarde d’extrémité rapportée.

La voiture inox 1/2ième classe réf 4043 dessert la banlieue derrière une diesel V200. A l’avant plan, les pêcheurs s’en donnent à cœur joie dans une toute petite rivière qui passe sous la voie ferrée.

Le catalogue 1963 présente la voiture de banlieue reproduisant le type AB 4nb de la DB en version mixte ½ classe.

La E94 une « maquette » de nouvelle génération

En réalité, la première locomotive de ce type a été mise en service en novembre 1940, en plein conflit mondial. C’est essentiellement une locomotive pour trains de marchandise lourds. Elle comprend six moteurs répartis dans les deux bogies qui développent la puissance faramineuse pour une locomotive électrique de l’époque de 4400 Cv. Sa vitesse est limitée à 90 km/h, ce qui pour une locomotive de marchandise est déjà bien. Ce fut une série de 160 machines qui seront construites, mais 46 exemplaires resteront en Autriche à la fin du conflit mondial en 1945. Elles ont été construites par AEG (Allgemeine Elektrizitäts Gesellschaft) associé à SSW (Siemens Schuckert Werke) pour la partie électrique et Krauss Maffeï pour la partie mécanique.

La locomotive électrique E 94 pour trains de marchandise s’affiche fièrement à la une du catalogue Märklin de 1964.

Très fidèlement reproduite avec une carrosserie en zamac moulé, articulé en trois parties, la reproduction de la E 94 aura une très longue descendance jusqu’à nos jours dans les catalogues Märklin. Elle met en œuvre les nouvelles techniques avec l’éclairage à conduit de lumière et les pantographes fins.

Les tous premiers modèles de 1964 disposent d’entourage de tampons souligné d’un liseré blanc. La E 94 dispose d’une ligne de toiture rapportée complète et fine.

En 1951 la firme TRIX a sorti une reproduction de la locomotive E 94 que l’on voit ici sur la couverture du catalogue à l’arrière plan avec la Pacific BR 01.

Ce modèle était très détaillé pour l’époque et très en avance sur son temps. En 1964 il était toujours au catalogue et décliné en version TRIX Express en trois rails et en version TRIX International en deux rails. Il fallait que Märklin réagisse en sortant un modèle supérieur c’est ce qu’il fait en 1964.

Après le diesel de manœuvre V60, elle est la seconde locomotive à posséder des vitrages en plastique transparent encastrés et des inscriptions sérigraphiées.

Très belle image bucolique d’un réseau du célèbre modéliste Allemand Bern Schmitt qui met en vedette la E 94 sur cette couverture du Märklin Magazin N° 3 de 1976. Cette revue est parue en juillet en cette année de soleil et de grande sécheresse, il est donc normal qu’elle mette en avant la fraicheur d’un bain de rivière au pied d’une ligne de chemin de fer au trafic marchandise important. Sur son modèle de E 94, Bern Schmitt à remplacé les pantographes Märklin standards par des Sommerfeld d’un type plus ancien correspondant aux pantographes réels.

Gros coup de pub au milieu du catalogue 1964 pour la puissance de la E 94, à l’instar du modèle réel qui peut emmener un train de 60 wagons citernes. Ce réseau de démonstration en forme d’os à figuré à la foire aux jouets de Nuremberg en 1964. Notez l’alternance entre un wagon citerne gris Aral avant quatre wagons jaune Shell qui permet au public de compter facilement les multiples de 5 pour additionner le nombre de wagons tractés par la locomotive.

Les voitures inox SNCF pour la première fois en plastique

Double innovation pour la voiture inox SNCF, elle possède des vitrages encastrés avec cadre métallisé et surtout, elle est la toute première des voitures voyageur à posséder une carrosserie en plastique injecté. Märklin n’abandonnera pas pour autant tout de suite la tôle comme matériau de base pour les voitures, mais lorsqu’il faut du relief comme ici avec l’acier inox strié, il n’a pas le choix face à une concurrence qui utilise déjà depuis longtemps ce matériau.

Les différentes versions de la voiture inox type A8 myfi de la SNCF. Au premier plan la version réf 4050 sans aménagement intérieur et avec plaque d’itinéraire sérigraphiée qui sera fabriquée de 1964 à 1972. Une variante sans plaque d’itinéraire a existé avec un jeu de décalcomanies. De 1973 à 1986 une version avec aménagement intérieur apparaît sous la référence 4076. Elle est plus « haute sur patte » pour laisser l’espace pour l’éclairage. Notez l’étiquette collée sur la boite pour actualiser le numéro de référence.

Märklin n’est pas la seule marque à proposer les voitures DEV inox au début des années 60. Au deuxième plan et de gauche à droite on retrouve le modèle de VB, de SMCF (entièrement en métal), le modèle Hornby-acHO et le modèle Märklin. Au fond, ce sont deux modèles Jouef datant du milieu des années 50. Ces voitures ont une belle robe étincelante qui tranche avec le matériel en acier ordinaire uniformément vert à l’époque. A l’avant, une rame du Californian Zéphir de Märklin avec des voitures observatoire et panoramique, tractée par une locomotive diesel Alco PAs. Cette rame est sortie chez Märklin bien plus tard à la fin des années 2000.

Un dispositif d’éclairage très réaliste pour les voitures

Pour la voiture inox, Märklin sort un dispositif d’éclairage d’une conception entièrement nouvelle composé d’un corps en plastique transparent diffusant la lumière sur toute la longueur du wagon.

Le dispositif en action, le corps transparent est sectionné sur sa longueur, permettant à la lumière de se répartir. Les ampoules à l’extrémité sont entourées de papier blanc, pour éviter un éclairage trop intense à cet endroit.

Un extrait de la notice d’installation du frotteur et des supports d’ampoules.

Bien que prise de jour, on peut le voir sur cette image que la lumière se répartit sur toute la longueur du wagon inox.

Le réseau culte du catalogue 1964

Le réseau N°15 de la brochure de plan de réseau qui sortira en 1965 présente un beau réseau de démonstration utilisé pour la publicité de Märklin. Cette installation mesurait 4m20 par 1,60m. Elle permettait le fonctionnement automatique de 4 trains pendant les longues heures d’exposition devant un public d’enfants émerveillés.

La page centrale du catalogue 1964 montre le dépôt et la gare de marchandises de ce beau réseau. Cette page m’a fait énormément rêver, et j’ai du passer des heures à la détailler lorsque j’avais 6 ans. Je me rappelle d’avoir interpelé mon père sur cette image pour qu’il m’achète à Noël un train Märklin. La réponse fût sèche et sans appel ; « trop chère et totalement incompatible avec mon train Jouef de l’époque ». J’allais ainsi de longues années contenir ma frustration d’enfant en contemplant les catalogues Märklin en attendant de pouvoir concrétiser mes rêves de nombreuses années plus tard en tant que collectionneur. Comme d’habitude sur les images des catalogues, en arrière-plan, la famille apparaît unie, père et fils autour d’une même valeur, le train électrique.

La deuxième page du catalogue 1964 montre aussi un jeune garçon détailler à son ami la locomotive électrique E 94 qui vient d’être commercialisée et qui entre ici dans la gare très « kitch » de Lidenthal fabriquée par Faller. J’aurais donné cher pour être à sa place.

Sur ce dépliant, le réseau est ici l’objet de toute les discutions entre ces deux messieurs cravatés et sérieux. Un réseau Märklin de cette classe devient une affaire d’adulte, voire d’ingénieur.

On retrouve les deux messieurs en pleine discussion technique à gauche pour illustrer une publicité pour le Märklin dans le RMF de janvier 1965. Ils sont dénommés « hommes illustres » pour bien montrer que les trains miniature ne sont pas qu’une affaire de jeux pour les enfants, et qu’il n’y à pas honte à se passionner pour ce violon d’ingres. La reconnaissance par la société du sérieux de notre hobby était, en 1965, loin d’être une chose acquise. A droite une publicité dans Loco Revue d’octobre 1964 qui reprend l’illustration du catalogue avec le commentaire « il n’est pas nécessaire d’être électronicien pour monter un réseau Märklin » Contrairement au message de cette publicité, je ne suis pas loin de penser que pour monter un réseau comme le N°15, il fallait bien maîtriser le câblage électrique, et pas que cela, il fallait y ajouter des qualités de menuisier et de peintre décorateur, bref toutes ces cordes nécessaires à l’arc d’un modéliste.

De nouveaux wagons de marchandise pour la série 4600

Page du catalogue 1964 regroupant les principales nouveautés de la série 4600 sur la période 1960-1964.

Le très beau couvert Italien prendra la référence 4550 car son châssis est en tôle. Il est par contre d’un niveau de détail digne de la série 4600 avec ses aérations grillagées et la reproduction des glissières de porte rapportées. La version brune sera fabriquée de 1961 à 1970. La version couleur aluminium à toit gris perdurera jusqu’en 1971.

Le wagon couvert Suisse des SBB réf 4604 ici en tête a troqué sa couleur grise pour le brun UIC à partir de 1961.

Le transporteur de ciment type Kds 54 de la DB apparait en 1964 sous la référence 4622. Lui aussi est agrémenté d’une légère patine blanche faite à l’aérographe sur le dessus des silos. De couleur grise uniforme jusqu’en 1968, il apparaitra sous d’autres formes et dans d’autres couleurs ensuite comme la référence 4658 aux couleurs de Franken Zucker à gauche fabriquée de 1967 à 1975.

Le wagon citerne à boggie type Ksl 3504 de la DB apparaît en 1963 en couleur grise sous la référence 4621. A partir de 1964, il est patiné sur sa partie centrale par des traces de mazout. De 1969 à 1972 il est disponible sous la forme d’une surprenante livrée publicitaire pour Märklin de couleur blanche avec une bande rouge et une inscription bleu. Cette dernière version, aux couleurs de la France en quelque sorte, est devenue assez rare.

Le wagon citerne à mazout en tête d’une rame de marchandise derrière une diesel de manœuvre V60 traverse la gare.

La maitrise par Märklin des techniques d’emboutissage de la tôle lui permet de reproduire facilement le wagon couvert à toit coulissant de la DB type SSI 53. La manœuvre du toit apporte un attrait supplémentaire au jeu. Le châssis est en zamac avec des inscriptions en décalcomanie comme sur le modèle illustré ci-dessus et ce jusqu’en 1965, elles seront sérigraphiées ensuite. Ce wagon figurera au catalogue jusqu’en 1993 adoptant en 1972 des inscriptions aux normes Européennes UIC.

La série des wagons porte conteneurs type BTmms 50 se complète avec la référence 4625 à l’avant plan à droite à châssis zamac portant un assortiment de deux conteneurs cylindriques et un conteneur cubique. Les inscriptions des conteneurs cylindriques du système « von haus zu haus » sont maintenant aux couleurs de la société VTG, comme pour la boite de construction réf 4920 fabriquée de 1961 à 1969 et qui comportait des conteneurs de couleur grise. La réf 4520 visible au fond à gauche comportait des inscriptions de la société Bayer.

La locomotive Suisse réf 3015 dite crocodile reste la référence en 1964 pour tracter les belles rames de wagons marchandise de la série 4600, surtout sur un profil de ligne montagneuse comme ici.

Le wagon frigorifique type Tehs 50 de la DB réf 4620 à droite apparaît en 1963 et sera produit dans sa décoration immaculée jusqu’en 1971. Il aura une longue descendance sous diverses décorations comme le Carlsberg réf 4636 immatriculé à la DSB produit de 1964 à 1971. Et l’histoire de ce modèle ne fait que commencer……

L’Europe des wagons tombereaux. Le wagon français réf 4623 à droite apparaît en 1964. L’intérieur sera peint en gris bleu jusqu’en 1965, il sera ensuite de la même couleur que la caisse jusqu’à la fin de fabrication en 1968. Au centre la version grise immatriculée à la SNCB réf 4638 fabriquée entre 1965 et 1973. A gauche la version hollandaise réf 4639 fabriquée de 1966 à 1987. Le chargement de bois figurant sur la photo n’est pas d’origine. L’intérieur n’a jamais été peint en gris pour cette référence.

Le locotracteur belge réf 3069 tracte un tombereau français vers le passage à niveau. Il n’y aura jamais dans la gamme Märklin de chargement pour ce type de wagon.

La BR 44 hérite de l’attelage Telex et d’un fumigème

En 1964 la vapeur BR 44 prend la référence 3047 et elle est maintenant équipée à la fois du dispositif fumigène et de l’attelage TELEX à commande à distance. En outre elle dispose de vitrage en cellon dans l’abri et de l’éclairage avant à trois feux par conduit de lumière. C’est donc une semi nouveauté du catalogue 1964.

La BR44 est un modèle qui n’en finira pas d’évoluer au fil des années et des catalogues en changeant de référence. Elle est issue de la G 800 sortie en 1950 avec un tender à rivets en zamac. Elle deviendra GN 800/ 3009 avec un tender soudé à carrosserie plastique en 1955. Ensuite elle sera en 1958 équipée de l’attelage TELEX sur le tender et deviendra la référence 3027 pour devenir en 1964 la référence 3047 avec le dispositif fumigène en plus. Elle survira jusqu’en 1984 où elle ressortira sous la référence 3108 en série spéciale commémorative des 50 ans de la naissance du HO chez Märklin en 1934.

La motrice Suédoise évolue vers la simplification

Les locomotives Suédoises type Da référence 3018 et 3019 sorties en 1957 à gauche se fusionnent en un seul modèle de couleur brune et portant la référence 3030 à partir de 1962 et en version simplifiée (visible à droite). Il s’agit de la reproduction d’une série de locomotives électriques mises en service à partir de 1925 par les SJ. La première série de 133 locomotives a été livrée avec des caisses en bois jusqu’en 1933 avant de passer à des habillages en acier. Märklin a également reproduit cette version en réalisant pour la première fois en modélisme une carrosserie en bois véritable sur le châssis moteur de la réf 3030. Sortie en 1986 il s’agit de la référence 3170 visible à l’arrière-plan. La série Da est donc une longue histoire pour la marque.

Gros plan sur les faces avant objet des principales modifications entre les références 3030 et 3019 à l’arrière-plan. Les deux rambardes frontales sont supprimées et une pièce en plastique transparente moulée pour conduire la lumière remplace les trois ampoules. Le gain en simplification est bien réel car sur chaque face, on remplace 12 pièces (ampoules, support visserie) par 4 pièces. Les pantographes évoluent aussi pour les modèles fins.

Le catalogue 1964 affiche en gros plan la nouvelle face avant et les nouveaux pantographes de la réf 3030.

Encore un très beau modèle pour la Suisse, pays fétiche

Si une locomotive incarne la réussite après guerre de l’industrie électromécanique Suisse, pays de l’énergie hydroélectrique par excellence, c’est bien l’Ae 6/6. Conçus à la fin des années 40, les deux premiers prototypes sont livrés en 1952 et 1953. Il fallait une locomotive puissante pour vaincre les pentes de la ligne du Saint Gothard qui assure un trafic important vers l’Italie. Ce sera 5400 Cv dont disposera l’Ae 6/6 en continu (6000 Cv en pointe) grâce à ses 6 moteurs. Entre 1955 et 1966, 118 unités supplémentaires seront livrées aux chemins de fer Suisse (SBB CFF). C’est le groupement de constructeurs SLM Winterthur, Brown Boveri et Cie et Oberlikon qui en assura la fabrication.

La CC Ae 6/6 réf 3050 possède une grande partie des attributs de la nouvelle génération des locomotives Märklin ; inscriptions sérigraphiées, nouveau pantographe, éclairage par conduit de lumière. Il lui manque des vitrages encastrés pour être au top de la technique de Märklin en 1964. La ligne de toiture est particulièrement détaillée.

La motrice est livrée avec un écusson représentant l’ours, symbole du canton de Bern. Mais une série de décalcomanies livrée dans la boite, permet de personnaliser sa machine avec les écussons des autres cantons Suisse.

La couverture arrière du catalogue 1964 montre les nouveautés dont l’Ae 6/6 remorquant une voiture inox SNCF.

Pour l’instant, en 1964, la CC Ae 6/6 réf 3050 est obligée de s’accommoder des vieilles voitures Suisse allégées qui commencent à dater et ne sont plus au bon niveau de réalisme. Il faudra attendre 1968 pour voir Märklin sortir un nouveau modèle, la réf 4066.

Nouvelles couleurs pour la rotonde

Illustration du catalogue 1964 présentant un dépôt composé de rotondes sous leurs nouvelles couleurs. Le brun foncé a remplacé le beige et gris bleuté utilisé jusqu’en 1963. Le toit bascule aussi de la couleur verte vers le rouge brun foncé. La remise est maintenant salie avec des traces de suie noire peinte au pistolet.

Les voitures grande ligne se perfectionnent au fil du temps

A partir de 1961, les voitures de grande ligne se voient dotées de reproduction des caisses à batteries et des réservoirs sous le châssis comme sur le modèle en arrière plan.

A partir de 1964, nouvelle série d’améliorations sur les voitures comme on le voit ici sur cette première classe réf 4027 au fond. Les voitures sont maintenant dotées de vitrages avec encadrements en relief argenté et encastrés. Autre perfectionnement, les rambardes d’extrémité au niveau des portes sont maintenant rapportées.

Avec la Pacific 01 réf 3048, les voitures grande ligne dotées de vitrages encastrés forment une très belle rame qui deviendra l’image d’Epinal du beau train Allemand de qualité produit comme jouet haut de gamme par Mârklin. Tous les petits garçons vont en rêver, même en France.

La gamme s’élargit avec des voitures dotées d’éclairage de fin de convoi. La voiture de première classe réf 4032 existe depuis 1960 alors que le fourgon à bagage réf 4044 apparaît en 1964 comme on le voit sur cette page du catalogue.

Les deux modèles de voiture grande ligne dotés de l’éclairage de fin de convois. Il est obtenu par des conduits de lumière venant s’appuyer sur l’éclairage situé vers le centre de la caisse.

La voiture de première classe bleue réf 4032 avec ses feux de fin de convoi et son éclairage intérieur quitte la gare.

Gros plan sur les détails du fourgon à bagages permettant d’admirer la plaque d’itinéraire Köln-Stuttgart et le compartiment à chiens. La version du haut est postérieure à 1964 et possède des vitrages encastrés avec cadre en relief souligné de peinture. Notez par ailleurs la bulle reproduite permettant au chef de train une observation vers l’avant ou l’arrière. Cette série améliorée possède aussi des mains montoires rapportées au niveau des portes et un toit patiné de noir.

Les premières versions de la série des diesels Nohab

Cette locomotive Européenne à une esthétique très Américaine et pour cause. Ce type de Diesel électrique a été construit par Anglo-Franco-Belge (AFB) Electromotive. Elles sont dérivées des célèbres F7 d’Electro-Motive Division (EMD) de Général Motors par le biais d’une licence donnée aux filiales européennes avec une adaptation au gabarit du vieux continent. Le premier repreneur fut la firme Suédoise Nydqvist Och Holm Aktiebolag (NOHAB) d’où le surnom donné à ce type de locomotive avant qu’AFB fasse de même. Ces diesels étaient aussi surnommés « nez rond », « doryphores » ou encore « Bulldogs ». Les moteurs diesels lents étaient des deux temps fabriqués par GM. Il entrainait une dynamo qui débitait dans 6 moteurs à courant continu situés dans les bogies.

Les deux premiers modèles de locomotives Diesel NOHAB sortis en 1964, la réf 3066 en version Belge au fond et la version Danoise réf 3067. La boite était commune et illustrait la locomotive Belge verte. La version danoise était vendue dans une boite identique avec simplement une étiquette collée avec la nouvelle référence.

Les « Doryphores » Belges visibles au fond furent construites à 40 exemplaires, réparties en «3 types ; 202 de 1720 Cv et 120 km/h et avec chaudière pour le chauffage des trains, 20 3 idem mais sans chaudière et 204 de 1900 Cv et 140 km/h avec chaudière. Elles furent livrées à la SNCB entre 1955 et 1957. Les dernières Nohab Belges ont circulé en 2001, mais il reste des locomotives musée. A droite la version Danoise avec la roue royale ailée.

Les premiers acquéreurs de « Doryphores » en Europe furent les chemins de fer Danois qui mirent en service à partir de 1954 les machines de la série My 1100 de la DSB. La différence essentielle avec la version Belge est qu’elles sont du type A1A-A1A au lieu de CC car elles ne possèdent que 4 moteurs électriques de traction au lieu de 6, l’essieu central de chaque bogie étant porteur. Ces machines ont été construites en Suède chez Nohab. Elles possèdent des moteurs poussés à 1950 Cv et elles sont numérotées My 1101 à 1154. A la différence des versions Belges, elle dispose d’une porte d’intercirculation à l’avant (que Märklin reproduit à l’aide d’une décalcomanie)

Comparatif des gabarits des deux produits de motrices de Général Motors, la F7 pour le continent Américain et la Nohab pour l’Europe. Il fallait faire tenir les gros moteurs diesel dans ce gabarit et malgré tout, développer des puissances comparables aux locomotives à vapeur pour emporter les marchés dans les années 50.

Comparaison en modèle réduit cette fois entre les modèles F7 et Nohab. Le style est approchant, bien que différent.

La descendance sera importante avec des modèles luxembourgeois et Norvégiens, mais c’est une autre histoire.

La couverture arrière du catalogue 1964 montre les nouveautés dont la CC série 204 belge et les nouveaux wagons.

Toute une série de beaux coffrets de départ

En 1964, la gamme des coffrets est très étendue et touche tous les pays comme ici la Suisse, l’Italie, les USA et bien entendu le marché intérieur Allemand.

Les prix d’attaque sont pratiqués avec les locomotives réf 3000 ou 3039. Ces coffrets comprennent des transformateurs de faible puissance qui ne sont pas vendus séparément. Deux wagons et un ovale donneront toute satisfaction aux enfants de l’époque.

Les coffrets de base avec transformateur présentés sur la page du catalogue 1964. Le plus du coffret comprenant la 030T réf 3000 est de posséder un éclairage ; un attrait certain pour jouer.

coffrets voyageur et marchandise comprenant la fameuse 030 réf 3000 existent aussi sans transformateur.

Le coffret de tous mes rêves d’enfance, celui que j’aurai voulu me voir offrir pour mes 10 ans. La réf 3148 qui comprenait la Pacific 01 à fumigène, une rame de 4 voitures express et un réseau avec aiguillages télécommandés le tout dans une boite illustrée d’une magnifique gravure. Il faudra que j’attende la quarantaine pour pouvoir reconstituer mon rêve d’enfant au travers de ce coffret.

L’aiguillage courbe compléte l’assortiment de voie M

Tout comme Fleischmann, Mârklin présente son aiguillage courbe qui permet de gagner de la place tout en multipliant les embranchements. Ainsi les réseaux style "plat de nouilles" typique des années 60 et dont les grandes marques font la promotion (pour vendre un maximum de matériel sur un minimum de place) vont ils ainsi pouvoir être encore plus denses.

Le passage à niveau prend des couleurs plus modernes

Dans le catalogue 1964, la route bitumée à la place des pavés sur la nouvelle version du passage à niveau.

Les trois versions du passage à niveau électrique avec leurs accessoires. A gauche au fond la version réf 459 MG de 1948 avec croix de St André éclairée. Au milieu, la nouvelle version.

La nouvelle version du passage à niveau placée dans un décor où il assure la sécurité de nombreux véhicules Wiking typique des années 60. L’écartement entre les voies M est maintenant de 7,5cm ce qui est très irréaliste par rapport à l’entrevoie de 5 cm que possédait la voie Modèle de 1953. Notez derrière la E 63, la version de la citerne Esso sortie en 1960 avec l’inscription « Mycket Eldfarligt » sous la référence 4524. Elle portait des inscriptions correspondant à une immatriculation auprès des chemins de fer Suédois. Ce modèle relativement rare ne sera fabriqué que jusqu’en 1967.

L’époque de la concurrence farouche avec Fleischmann

A partir de 1952, la firme Allemande Fleischmann va mener une concurrence acharnée à Märklin en démarrant une gamme à l’échelle H0 en système 2 rails isolés avec une alimentation par courant continu (mode d’alimentation qui deviendra universel).

Un dépliant présente les productions Fleischmann en 1959. On retrouve quasiment les mêmes modèles que dans le catalogue Märklin, que ce soient les locomotives allemandes ou étrangères. Le marché du système à courant continu étant sensé être distinct.

Tous les modèles classiques allemands sont reproduits par les deux marques, les vapeurs tender 030 et 131 BR 24, la locomotive électrique de manœuvre et le schienen bus.

La version de la E 44 à droite est sortie dès la première année de production du Fleischmann HO en 1952. Elle est déjà de qualité supérieure à celle de Märklin avec des rambardes et une ligne de toiture rapportée. Le modèle sera totalement revu en 1960, avec une version encore plus détaillée à droite qui dépasse totalement celui de Märklin.

Pour ce qui concerne le diesel de manœuvre V60, Fleischmann devance Märklin en proposant une reproduction en métal injecté dès 1959. Le modèle de Märklin sorti en 1964 sera bien plus fin, détaillé et reproduit à l’échelle, ce qui rendra celui de Fleischman obsolète, l’obligeant à le reprendre totalement en 1966. Fleischmann avait aussi produit une version verte belge, mais les inscriptions allemandes gravées en relief et non peintes le desservaient beaucoup.

Pour les modèles de diesel américain, même combat entre les deux marques avec un avantage à Fleischmann qui propose deux modèles, un ALCO GE 404 DL haut de gamme en métal dès 1957 et un diesel F7 semblable à Märklin en 1960 à carrosserie plastique simplifié. Les décorations Santa Fé et New Haven sont un point commun, avec pour Fleischmann d’autres teintes comme le jaune de l’Union Pacific.

La Suisse aussi est terre de concurrence autour du modèle phare que constitue l’Ae 6/6 sorti par Fleischmann en 1956 soit 8 ans avant Märklin, ce qui explique que cette dernière pourra bénéficier des progrès de la technique avec un modèle bien plus juste.

La locomotive Suédoise type D est apparue la même année en 1957 chez Fleischmann et Märklin, (espionnage industriel ?) Elles sont quasiment du même niveau de réalisme, du moins jusqu’à ce que Märklin simplifie son modèle sous la référence 3030, elle perdra alors ses rambardes avant.

Le modèle de CC 204/202 belge est apparu en 1961 chez Fleischmann pour 1964 chez Märklin. La différence de qualité est largement à l’avantage de Märklin à tel point qu’en 1966 Fleischmann sera obligé d’améliorer son modèle.

Même concurrence sur les voitures, ici les modèles grandes lignes. Les deux marques raccourcissent beaucoup la longueur (encore plus Fleischmann). Si Märklin utilise sa technique traditionnelle de la tôle emboutie, Fleischmann est passé au plastique dès 1962. La gamme est quasi identique, fourgon, restaurant, banlieue, etc.

Pour la série des wagons de marchandises américains, les deux marques s’éclatent avec de superbes lithographies. Avantage pour la variété et les couleurs à Fleischmann. La cabosse de Fleischmann est lui totalement en plastique moulé. Les wagons américains de Fleischmann apparaissent dès 1954 alors qu’il faudra attendre 1962 chez Märklin.

S’il y a un modèle ou Fleischmann distance nettement Märklin, c’est le wagon grue. Il est d’un perfectionnement jamais égalé pour une marque commerciale et il est accompagné de 5 types de wagon différents.