Maquettes Ferroviaires
et Collections

la marque doyenne qui inventa le HO


Chapitre 1, 1936-1952 : Naissance et renaissance



Dans les années 30, le train jouet règne en maître et l’échelle universellement pratiquée est le 0. Les réseaux sont montés à même le sol dans les chambres ou dans les salons. Cependant, au fil du temps, un mouvement vers la miniaturisation est déjà lancé, il a conduit à l’abandon progressif de l’échelle 1 ou profit du O au début de ce siècle. Au début des années 30, les firmes Bing, Trix en Allemagne Basset-Lowke en Angleterre tentent d’aller plus loin en commercialisant un train à échelle réduite jetant les bases de l’écartement de 16,5mm. Piquée au vif, Märklin, la doyenne des firmes de trains miniature qui va aller plus loin et donner la véritable impulsion à la naissance du 00 avec une gamme complète et des produits cohérents et attractifs . A la foire de printemps de Leipzig en mars 1935 apparaissent les premiers prototypes de ce qui est dénommé « die neue électrische Märklin Miniatur Tischbahn » (le nouveau train électrique de table de Märklin). Le concept est séduisant, fini les tours de rein pour les pères et grands père en se baissant pour aider l’enfant à construire son train ; Tout peut maintenant se dérouler confortablement installé autour d’une table, un grand moment de convivialité partagé avec la nouvelle génération, comme pour prendre ensemble un repas. Le 00 prendra un essor très rapide, propulsé par la puissance commerciale et les bureaux d’étude de la grande firme. Hélas pour les amateurs et pour l’humanité tout entière, la période sombre de la guerre mondiale de 1939 à 1945 va interrompre ce fulgurant développement. Dans l’Allemagne en ruine, Märklin relance ses productions avec un premier nouveau catalogue en 1947 qui misera tout sur le tout jeune écartement. En 1950 le 00 est rebaptisé HO (Halb O) sigle bien connu de nos jour pour désigner l’échelle du 1/87 ième. Ce premier chapitre vous raconte en images la naissance, puis la renaissance des trains Märklin 00/HO sur la période de 1936 à 1960.

Märklin, la légende de nos rêves d’enfants

Ces modèles sont de véritables exploits techniques tant leurs mécaniques sont sophistiquées. Les reproductions entièrement métallique de la 150 BR 44 et de la crocodile Suisse resteront très longtemps au catalogues des années 50 puis jusqu’aux années 70. La locomotive articulée DL 800 aura elle une carrière bien plus courte cantonnée aux années 50.

La crocodile CCS 800 tracte une rame de wagons marchandise en fonte injectée très détaillé pour l’immédiat après guerre dans un décor de montagne agrémenté de bâtiments en bois et carton Faller ou Vaupe.

Qui n’a pas rêvé d’une plaque tournante fonctionnelle alimentant un dépôt bien garni. Märklin sera la première marque à offrir cette possibilité aux amateurs de l’échelle HO. Il en est de même pour la grue entièrement fonctionnelle qui permet, dès 1949, d’effectuer des manœuvres réalistes.

Des trains Märklin des années 50 dans un décor des années 50. Pour un collectionneur il est nécessaire de rester cohérent. Ce sont donc des bâtiments en carton de Faller, des personnages bois de Preiser , de la végétation et des véhicules d’époque qui entourent ces magnifiques trains.

Un réseau « usine » illustré dans la brochure de plan de réseau des années 50. Il correspond aux désirs des amateurs de l’époque ; entièrement fonctionnel, compact mais offrant de nombreuses possibilités de manœuvres et de jeux. Il est de surcroit, joliment décoré avec des bâtiments Faller en bois et carton pour reproduire un morceau choisi du monde réel, bien que sa disposition ne soit pas du tout réaliste. C’est ce qui fait beaucoup de son charme de nos jours.

La vedette des années 50 dont la cote a explosé au fil du temps lors des bourses d’échange, la rame automotrice ST 800. Un monstre de technologie pour l’époque, impressionnant à voir fonctionner avec un bruit et une odeur d’électricité sans équivalent.

Märklin inventa le concept du Tischbahn, c'est-à-dire la possibilité de placer un réseau sur une table. Ainsi, en famille, au milieu du salon, il est maintenant possible d’observer les trains évoluer à hauteur des yeux dans de bonnes conditions de confort. Tout un programme qui sera avec l’échelle OO/HO à l’origine d’un essor considérable.

Le « Tischbahn » est ici poussé dans ses derniers retranchements avec ce grand réseau Märklin que j’avais construit en 1989, non plus sur une table mais sur un plateau de contreplaqué en forme de U recouvert de moquette verte. Il était provisoire, monté pour quelques semaines dans la chambre de ma sœur. Rien n’était fixé en dur, mais le système de montage des voies et de la caténaire de Märklin étant d’une parfaite stabilité, le tout fonctionnait à merveille. Un véritable plaisir à monter et à démonter. Une autre manière de pratiquer la passion du train miniature conforme aux pratiques de l’époque (montage d’une plaque réseau pour Noël avec Papa) et qui permet de faire vivre votre collection.

Le caractère provisoire du réseau n’empêchait pas d’avoir un ensemble totalement fonctionnel avec un éclairage complet des bâtiments, quais et des rames (ici en gare la fameuse rame ST800).

Même ambiance nocturne pour la partie gare de marchandise qui fait la jonction des deux branches du U de ce réseau avec la célèbre grue télécommandée, un élément incontournable sur un réseau Märklin.

Publicité indiquant que « chaque jeune doit avoir un train Märklin » figurant dans une notice Märklin métal.

six modèles vedettes illustrés dans le catalogue 1950. En moins de 3 années, Märklin à su reconstruire sa gamme.

Ce fût un challenge de collectionneur pour moi d’arriver à reconstituer cette page, quarante années plus tard, au début des années 90.

Depuis la période d’avant guerre, le destin de Märklin est associé aux locomotives électriques Suisse surnommées « crocodiles ». Sont illustrées ici, la célèbre locomotive CCS 800 devenu 3015 en version verte et brune rééditée pour le club Insinder en 1996. A l’avant plan, le modèle à l’échelle Z Märklin Miniclub commercialisé à partir de 1979.

Les deux rames de haut de gamme du début des années 50 illustrées ici en couleur dans un catalogue plus tardif de 1957. Toutes sont livrées avec des aiguillages électromagnétiques. La SK800 devenue 3007 tracte des voitures CIWL alors que la F800 devenue 3008 tracte des voitures DSG.

Du catalogue à la réalité, tout en haut de la gamme des trains complets, la boite référence SK 846/4 H qui comprend la vapeur 232 carénée SK800, une rame de 4 voitures dont une lit et une restaurant CIWL et un circuit complet en voie trois rails avec aiguillages électriques et poste de commande. Le transformateur 280 A devait être puissant (30 Volt Ampères) pour ce modèle Märklin et il représentait un investissement important et peu attractif pour l’amateur (35 Deutsch Mark en 1952) mais incontournable.

Dès le début, les modèles OO/HO sont prévus avec des systèmes d’éclairage. Les bâtiments de l’époque le sont aussi. Leurs murs sont en carton épais et ne posent pas le problème d’être « translucide » ce que rencontrent les modélistes actuels avec le plastique. De 1947 à 1960, les locomotives Märklin sont équipées d’une ampoule miniature pour chaque fanal qui procure un éclairage très puissant et réel à l’avant.

Il faut cette image pour comprendre la fascination que pouvaient provoquer les trains électrique sur la jeunesse de l’époque. Bousculade et nez aplatis contre la vitre sont à l’honneur sur cette photo d’un réseau Märklin illustré en couverture arrière du numéro 16/1953 de Miniaturbahn.

Un beau plateau sur le gril de ce dépôt composé des stars de Märklin durant les années de reconstruction qui font battre le cœur des collectionneurs, du fond à l’avant plan, les références G800, TT800, HR800N, ST800, F800, MS 800 et des wagons citerne zamac aux couleurs de Esso, de BP ainsi que Shell. La voie est ici de la traditionnelle voie à rail central produite de 1947 à 1957 avant l’avènement du plot. Les remises à deux voies peuvent se juxtaposer, elles ont été produites par Märklin de 1952 à 1961.


Autre image de Miniaturbahn illustrant l’intérêt de la génération des années 50 pour les trains miniatures. Sur ce réseau Märklin 3 rail, on notera que malgré la géométrie « ingrate »de cette voie, la disposition du faisceau de gare et du décor est réaliste avec une zone de pavillons desservis par une route bordée d’arbres. Notez aussi le fond de décor peint en complément de la disposition du paysage.

Le livre d’images de mon enfance était illustré en couverture d’une Pacific Allemande qui semblait être directement sortie des catalogues Märklin. Au titre « les beaux voyages » j’avais tout naturellement ajouté « en train ». La vocation déjà !

Qui se concrétisera des années plus tard dans ma collection avec la Pacific F 800 datant de 1952.

La collection de matériel Märklin est un phénomène universel qui touche de nombreuses personnes en dehors du milieu des modélistes et y compris des célébrités. Sur ce document, le pilote de formule 1 célèbre dans les années 70/80 Riccardo Patrese pose ici fièrement devant une magnifique collection de trains de la marque aux différentes échelles 1, O et HO.

Une pièce reine de la collection, la TT800, seule locomotive à vapeur de la gamme à posséder une porte de boite à fumée ouvrante dans la gamme Märklin, un luxe inoui en 1951. Elle manoeuvre ici une citerne ESSO de la première génération.

Le must du modélisme ferroviaire en 1952 est rassemblé sur ce cliché. Des wagons marchandises en fonte injectée Märklin manœuvrés par la vapeur TT 800. Des bâtiments en bois et carton de marque Faller ou RS Spital. Des véhicules Wiking ou Shucco. Des personnages en bois taillé à la main de Preiser. Rien que des matériaux naturels, bien que le plastique fasse une timide première apparition pour la carrosserie des wagons de la série des wagons 4500. Le modéliste peut déjà reconstituer des scènes réalistes et vivantes comme le débarquement d’un lot de tracteurs Lanz neufs ou le transfert de carburant BP du wagon au camion. Ce décor reproduit les modes de vie de l’époque avec notamment de nombreux attelages hippomobiles et une main d’œuvre abondante pour la manutention manuelle des marchandises.

Autre gare de marchandise plus importante située à la périphérie d'une ville. Elle est cette fois équipée de belles grues fonctionnelles animées par deux moteurs et un électroaimant, le tout commandé à distance. Une exclusivité Märklin dès 1949.

La réputation de la marque s’est faite sur les beaux jouets

L’usine Märklin est installée à Göppingen, non loin de Stuttgart. C’est dans cette région que la famille fabrique depuis 1859 des jouets en métal. Dans cette matière, essentiellement de la tôle découpée, emboutie et peinte ou lithographiée, sont fabriqués des trains bien entendu, mais aussi des bateaux, des machines à vapeur, des meubles de poupées, des jeux de construction.

Une reconstitution typique d’un réseau constitué de matériel Märklin O vers les années 1910. Ce sont de beaux jouets en tôle finement décorés constituant un bel ensemble à assembler à même le sol.

Entre les deux guerres, les modèles vedettes de la marque sont à l’échelle O. Elle a acquis une maitrise dans la fabrication de belles pièces qui font sa réputation internationale comme ici la Mountain ETAT française et la Pacific 01 carénée allemande.

Avant la déclaration de guerre de 1914, Märklin rachète à Meccano la licence du célèbre jeu de construction. Une fois les hostilités terminées, Märklin continuera à produire et à développer ce jeu de construction métallique sans payer de droit. Les deux systèmes vont ainsi vivre leurs existences en parallèle. Ici sur la couverture arrière du catalogue 1951, on voit que le jeu de construction assure un complément comme accessoire des trains HO dont on reconnait notamment une crocodile sous la grue.

La couverture arrière du catalogue 1947 présente la nouvelle boite de construction N°104, l’une des plus complètes avec de nombreuses poulies et engrenages et permettant notamment de construire un moteur électrique. Elle est composée de pas moins de trois étages de pièces.

J’ai eu la chance de retrouver une boite 104 en bon état moyennant quelques pièces manquantes à retrouver. Elle est ici photographiée au milieu d’un échantillon des productions Märklin métal, avec à droite la boite N°102 de composition bien plus modeste, le moteur mécanique et les différentes brochures proposant des modèles à construire. Sur la gauche, ma machine infernale qui met en œuvre un moteur électrique et toutes les sortes de pièces, engrenages, chaines de transmission, cardans et autres poulies qu’offre la gamme.

Sur le même principe que les boites de construction, c'est-à-dire l’assemblage par vis, Märklin lance des boites de construction d’automobile, avec un châssis, un moteur mécanique, un éclairage et de nombreux types de carrosseries allant de la voiture de course au camion plateau ou citerne. Basé sur le même principe que les jouets Citroën, ces jouets sont très appréciés en Allemagne avant et après la dernière guerre mondiale. Les modèles sont ici illustrés dans le catalogue 1953.

< Sur cette photo les modèles d’automobiles dans leur version datant des années 90 où ils ont été re-fabriqués. A gauche, le modèle d’avion Juncker sorti en 1998 et possédant trois moteurs à entrainement mécanique ainsi que tout un système reproduisant de manière réaliste la commande des volets et des gouvernes.

Le concept du tischbahn était à inventer, Märklin l’a fait

Clémentine vous montre comment jouer aux trains à évolué au fil du temps. Au début du 20ième siècle, il n’y avait pas d’autre recours que de monter les encombrants circuits en écartement O à même le sol. Hornby tenta bien de réduire l’encombrement de cette même échelle avec des rayons de courbure très serrés et des véhicules simples à deux essieux de sa série M à propulsion mécanique présentée sur la droite, mais les possibilités de jeux restaient réduites. Il fallait trouver autre chose pour rendre les petits trains plus attractifs et aussi pour que les constructeurs puissent en vendre plus.

Cet La nouveauté allait être l’écartement HO, de moitié plus petit que le O. Bien sûr, on pouvait aussi en profiter pour faire d’immenses réseaux dans une pièce, toujours à même le sol comme ici.

Mais cette réduction d’échelle à permis d’inventer ce que les allemands ont appelé le Tiscbahn (train de table). Un concept séduisant qui évite les tours de reins et qui ouvre la porte à toutes les possibilités de jeux. Permission spéciale le temps d’un WE pour reconstituer en plein salon un « train de table » avec du matériel Märklin d’avant guerre ou de la période d’immédiate après guerre. Sur cette période, la tôle peinte ou lithographiée règne en maître. Elle constitue la matière première pour réaliser les locomotives, wagons, bâtiments, tunnel, voie, etc. Il est important pour l’harmonie d’un réseau de respecter cette homogénéité d’époque et de matériaux. Les arbres ou la végétation sont aussi d’époque, de marque Faller ou Hornby, ces derniers étant destinés à accompagner les trains à l’échelle 0.

Les origines du OO de 1936 à la guerre

Apparition du nouvel écartement OO dans le catalogue de 1935/36. Il est présenté comme le plus petit train électrique du monde, chose rendu possible grâce au progrès réalisés dans la fabrication des moteurs électriques.

La locomotive fondatrice de l’écartement OO est sans doute la petite vapeur 020 à tender séparé référence R 700 des premiers catalogues. Très simple de conception, elle est idéale pour jouer avec le Tischbahn.

La toute première gamme du catalogue 1935/36 qui est déjà très complète. Locomotive électrique et vapeur, voiture à essieux, voitures à boggies, aiguillages manuel et électromagnétique, croisement.

Ma locomotive R 700 sur mon tischbahn reconstitué pour cette rubrique est une reproduction de 1985 éditée pour le 50 ième anniversaire du 00 de Märklin acheté à moitié prix au magasin Kaufhaus de Sarrebruck en Allemagne, alors que le coffret était resté sans doute longtemps comme invendu.

Dès le catalogue 1937 illustré ici, la gamme HO sera élargie. Notez la belle aquarelle représentant un paysage de montagne Suisse dans une ambiance hivernale. Elle est due à l’artiste Josef Danilowatz à qui Märklin confia les couvertures de catalogues de 1929 à 1939. Ce dessinateur né à Vienne en 1877, avait fait l’académie des beaux arts et travaillait comme illustrateur caricaturiste dans divers journaux viennois et berlinois. Passionné de trains, il affectionnait à les illustrer dans de beaux décors. A la suite de l’ « Anschluss » de 1938 annexant l’Autriche à l’Allemagne nazie, il éprouva de plus en plus de difficultés à publier ses œuvres. Après guerre, Märklin ne pouvait plus faire appel à ses talents car il décédait fin 1945, victime de la barbarie nazie. On conservera ses couvertures de catalogue en sa mémoire.

Ce beau réseau illustré sur une table est issue d’une seule boite de départ complète référence HR 742G.

Elle contient la locomotive à vapeur 231 référence HR700, première reproduction d’une Pacific BR 01.

En 1937 la gamme de matériel moteur comprend des autorails dans diverses décorations, une locomotive aérodynamique, une électrique E18 et des décorations anglaises LMS et LNER de la vapeur 020 R700.

Idem pour la gamme des voitures voyageurs et wagons de marchandises qui disposent de modèles à deux essieux ou à boggies qui seront tous repris après guerre, sauf les références 349 représentant des modèles Pullman conçus pour les marchés Français et Anglais.

Les accessoires ne sont pas en reste. Märklin a bien compris que l’intérêt d’un train à échelle réduite est dans la construction d’un décor autour du réseau, même si celui-ci est constitué de bâtiments sobres en tôle lithographiée. Tout y est, gare, passage à niveau, pont, tunnel, signaux, halle quais, lampes, poteaux télégraphiques et personnages.

Le caractère fonctionnel n’est pas négligé avec déjà avant guerre, des signaux, un passage à niveau et des aiguillages à commande à distance électromagnétique. Notez le chef de gare qui abaisse sa palette aussi grâce à une commande à distance. Les postes d’aiguillage servent de pupitre de commande.


Belle illustration sur le catalogue 1937 d’un réseau complet et décoré vantant l’intérêt des signaux ayant une influence sur la marche des trains.

Quel plaisir de retrouver un beau réseau Märklin de la première époque au sein du salon. Il est composé de pièces plus que soixantenaire qui méritent bien leur statut de noble antiquité.

Ambiance sombre et lugubre pour la couverture du catalogue 1939/1940 qui annonce la guerre. Notons la présence d’une locomotive à vapeur autrichienne au coté des engins allemands, l’anschluss est passé par là. Ce sera la dernière couverture de Josef Danilowatz et le dernier catalogue entièrement en couleur de Märklin avant une longue période (1953).

Sur le catalogue de 1939 apparaît une vedette qu’est la locomotive à vapeur SK800 de type 232. Cette locomotive possède un carénage aérodynamique très à la mode à cette époque. C’est une reproduction des deux exemplaires de la locomotive de la série 06 livrée par Krupp à la Deutsch Reichbahn (DR) à la veille de la seconde guerre mondiale. Développant 2800CV elles étaient les locomotives les plus puissantes et les plus lourdes de la DR. Endommagées par les bombardements et ferraillées en 1945, elles ne survivront pas à la guerre. Le modèle de Märklin aura lui par contre une longue carrière dans son catalogue et sur nos réseaux.

Les premiers modèles de SK800 possèdent une robe verte avec des bandes décoratives dorées, alors qu’à la Reichbahn elles étaient de couleur noire (Photo Kolls Preis Katalog).

Autre nouveauté sur le catalogue 1939, l’apparition de l’attelage à boucle qui va remplacer l’attelage à mâchoire des premières productions. Il va permettre le détalage à distance à l’aide d’un élément de voie à commande électromagnétique. D’abord vendu uniquement en coffret complet en 1939 avec la locomotive et la rame, cet attelage va devenir quelques années plus tard l’attelage universel des trains HO, celui que Jouef appellera « attelage international » lorsqu’il l’adoptera en 1963.

Le très grand réseau Märklin présenté à la foire de Leipzig en 1939 et qui est illustré dans le catalogue cette année là. On remarquera les nombreux éclairages, la gare monumentale de Stuttgart, mais aussi hélas, quelques oriflammes à l’effigie nazie. Même s’il a un statut de jouet, le train miniature n’échappera pas à la cruauté de l’histoire. La famille Märklin n’était pas du tout favorable au régime et y a perdu des proches collaborateurs, mais qui pouvait résister dans l’Allemagne d’avant guerre à une telle pression.

Le catalogue 1939 restera assez neutre, seules deux pages comme celle-ci, évoquent la terrible menace qui se profile sur le monde.

En 1947 Märklin renait de ses cendres et mise sur le OO

Les années de tourmente passées, l’économie Allemande repart à zéro. Märklin en pleine pénurie de matière première, redémarre la production dès 1945. Après 8 années d’interruption, le premier catalogue de la renaissance apparait en 1947. Il illustre la locomotive SK800 connue, mais l’on voit poindre la crocodile à droite. Du fait de la pénurie de papier, ce catalogue, uniquement destiné aux détaillants est devenu très rare. Deux feuilles d’additif seront ajoutées en 1948 avant le premier catalogue grand public en 1949. De 1947 à 1956 un nouvel artiste, Hans Liska va illustrer les couvertures des catalogues.

La SK 800 N, l’âme de la renaissance de Märklin

A partir de 1945, année zéro pour l’Allemagne, tout est à reconstruire. Märklin reprend son modèle SK800 pour se relancer comme le montre un reportage d’actualité hebdomadaire « Welt im Bild » d’octobre 1945 qui est consacré au redémarrage de la production à Göppingen. Ce reportage titre « Eine friedliche Industrie » ; une industrie pacifique, il était temps. Ici sur cette page du catalogue 1947 sont illustrés les deux vapeurs vedette d’avant guerre, la SK 800 et la HR 800 toutes les deux proposées en version améliorée portant la lettre N derrière la référence comme « Neukonstruction ».

La SK800 a fière allure avec sa ligne carénée. On la voit ici sur son emballage d’époque.

Les trois décorations de la première version de la SK 800, celle de la période noire de 1939 à 1947. La version verte produite de 1939 à 1941. Une mystérieuse version grise, dont personne n’est certain de l’authenticité. Et une rudimentaire version brunie produite en 1946/47 à une époque ou la peinture devait être rare. La technique consistait à plonger la carcasse nue de la locomotive dans un bain d’huile bouillante. Cette forme de décoration a souvent mal vieillie (Photo Kolls Preis Katalog).

Il existe de multiple variant de la SK 800 produite de 1939 à 1959. La particularité de certaines SK 800 comme la mienne produite de 1951 à 1953 est d’avoir un mécanicien et un chauffeur en métal peint qui garnissent le plancher de l’abri. Notez sur l’étiquette, la mention made in Germany, la puissance économique Allemande renait de ses cendres grâce à des entreprises comme Märklin.

Cette photo est toute entière dédiée à l’esthétique particulière de cette loco, toute en rondeur, mais néanmoins fluide. Elle m’a toujours fait penser à un phoque ou une baleine lorsque je l’ai découverte, intrigué, dans un vieux catalogue datant de 1959 que mon oncle m’avait prêté début des années 70.

La SK800 est ici dans un décor d'époque. Elle entre en gare de Bergheim en tête de son express.

La SK800 manœuvre sur le pont tournant pour se mettre en tête de sa rame alors qu’une autre pointe ses oreilles aux portes de la remise.

Une nouvelle voie trois rails de 1947

En 1947 une nouvelle gamme de voie est commercialisée dénommée « voie modèle » déjà à cette époque. Elle est plus détaillée, mais reprend la géométrie initiale de la voie sortie en 1936.

Sur cette photo, la nouvelle voie montre ses différences. Des traverses plus rapprochées et une lithographie plus fine des cailloux du ballast. Cela reste une voie à trois files de rails. Il y aura des versions à profil massif mais en majorité, ce sont des rails en tôle roulée. Notez que le ballast de la nouvelle voie est maintenant imprimé en relief. Une prise de masse dans le ballast existe sur chaque rail droit 1/1, ce qui permet d’enficher une prise.

La voie modèle devient à partir de 1953 voie Standard à rail central lorsque la voie à plot apparaît. Elle est ici illustrée dans le catalogue 1956, dernière année de production et une année très riche qui comprend pas moins de trois types de voie avec la voie Standard à plot et la voie modèle à plot. Notez la traversée à double jonction et la voie courbe à grand rayon de courbure.

Quelques éléments de la voie standard à rail central, le croisement ref 3600K, un aiguillage manuel 3600W au fond, un aiguillage électrique 3600MWS avec lanternes mobiles éclairées, le signal 445 A avec rail intégré, le butoir ref 462, l’élément dételeur ref 3600 EKS et la traversée jonction double 3600 DKWS. A noter que cette dernière possède deux moteurs et permet de chaque coté une orientation différente des lames. Cette position est scrupuleusement transmise à la lanterne latérale qui est certes de taille un peu forte pour l’échelle.

Les pacific BR01 ,des vedettes à travers le temps

Après la première guerre mondiale, la toute jeune Deutsche Reischsbahn avait un besoin pressant de locomotives car au terme du traité de Versailles, les chemins de fer allemands avaient été contraints de céder plus de 8000 locomotives à la France. Plutôt que de poursuivre la fabrication de locomotives des anciens Länder, le choix d’une locomotive unifiée permettait une standardisation. Construite en 241 exemplaires à partir de 1925, la Pacific 01 restera dans l’histoire comme la première locomotive unifiée Allemande elle restera en service jusqu’en 1973 en Allemagne de l’ouest et même 1982 en Allemagne de l’est.

Avec ses grandes roues de deux mètres de diamètre, la Pacific Type 01 incarne plus qu’aucune autre série le trafic voyageur rapide en Allemagne. Sur ce dessin de 1954 qui illustrait les coffrets de départ dans les années 50 signés Hanning, (l’illustrateur de Märklin après guerre) la Pacific 01 N°097 crée l’admiration auprès du petit garçon accompagné de son père et de leur chien visibles sur la droite.

Premier modèle d’après guerre de la Pacific 01, la référence HR800N (Neukonstruction) sort en 1947. Elle possède les grands pare fumées de l’époque de la Deutsch Reichbahn. Ce modèle est très détaillé avec des rambardes et des tuyauteries rapportées. Elle est construite entièrement en zamak moulé, y compris le tender de type à caisse rivetée. Dans la hotte est collé du véritable charbon. Notez le petit levier latéral sur le tablier qui permet une inversion du sens de marche manuellement.

A partir de 1952, Märklin reconstruit à nouveau sa Pacific et sort la F800 reproduisant le modèle 01 Nr 097. A part le tender repris de la HR 800N, tout est nouveau. Sur cette photo, la F 800 de première génération est visible au premier plan. A partir de 1955 elle sera équipée d’un nouveau tender de construction soudé et qui est maintenant moulé en plastique injecté (Modèle visible en haut). Au tout premier plan, la pacific 01 à l’échelle Z sortie par Märklin au tout début de l’aventure de cet écartement en 1972. La Pacific 01 m’a toujours fait rêver dans les catalogues, notamment lorsque plus tard, à partir de 1960, il sera équipé d’un dispositif fumigène sous la référence 3048. Pour mon bien ou pour mon malheur, c’est ce modèle qui m’a remis le pied à l’étrier du train miniature est qui est à l’origine de ma collection. En effet, par une belle après midi de 1985, au cours d’un voyage professionnel à Paris, je décide d’aller voir la boutique de Laurent de Beauvais « curiosité et jouet ancien ». C’est là que j’achète ma première locomotive d’occasion ainsi que quelques catalogues Märklin pour me rappeler ma jeunesse. Ce sera la première pièce, mais pas la dernière !

La fameuse rame ST 800 de tous les rêves de collectionneur

Le graal du collectionneur averti de la marque est de posséder les trois versions de la rame dite aérodynamique ST 800 qui fût fabriquée en couleur rouge, bleu et verte sur fond crème. Ce n’est pas mon cas, la cote de cette rame ayant atteint des sommets, je me contente hélas d’une seule version rouge et crème, la plus courant.

La rame ST800 rouge et crème fait la couverture du catalogue 1949, dans une ambiance encore sombre qui marque une période difficile de reprise économique. La présence des troupes américaines en l’Allemagne de l’Ouest occupée est une opportunité pour Märklin de trouver une clientèle à fort pouvoir d’achat. Elle est prête à dépenser quelque DM pour offrir un beau train à leurs enfants, ou à le ramener dans leur pays à leur retour. Aussi la marque n’hésite pas à investir dans une rame d’inspiration nord Américaine très marquée. Bien évidement, il ne faut pas oublier la clientèle allemande comme le rappel la Pacific 01 qui fait elle aussi la une de cette couverture.

Bien que la rame ST 800 ne soit pas la reproduction d’un modèle réel, la motrice est très inspirée des types E construites par Général Motors juste avant la guerre à partir de 1938. Märklin évoque les lignes dites « streamliners » typique des rames Américaines.

La décoration à l’avant évoque les célèbres peintures de guerre indienne de la compagnie Atchison Topeka and Santa Fé Railroad qui affrétait des trains transcontinentaux comme ici sur cette publicité le « EL Capitain »

La rame ST800 rouge et crème dans son emballage renforcé d’un cadre bois. Les pantographes étaient livrés démontés laissant ainsi le choix entre les modes de traction diesel ou électrique.

avant comporte trois feux blancs, alors qu’à l’arrière, la dernière voiture est de type « observation car » comme dans les trains transcontinentaux américains et possède deux feux rouges.

Première apparition de la rame dans supplément au catalogue 1947 (paru à l’été 1948). Elle est pour l’instant monocolore sur l’illustration alors que dans le texte, les couleurs bleu/ivoire et rouge/ivoire sont proposées. Les autres nouveautés sont la 131 TP 800 et les wagons modèles à bogies.

La couleur rouge ivoire est par contre utilisée pour l’illustration du catalogue à partir de 1953. L’automotrice DT800 utilise les caisses d’extrémité de la rame ST800 avec une mécanique simplifiée et un moteur moins puissant. Elle sera fabriquée de 1950 à 1954 uniquement.

La rame ST800 sort du tunnel sur un autre réseau provisoire construit en 1992 et encore plus évolué. Elle dispose de l’éclairage intérieur dans toutes les voitures.

Il est assez fabuleux de voir qu’à une époque où la locomotive à vapeur règne en maître sur tous les réseaux d’Europe, Märklin invente dès 1948 le concept du TGV avec le ST800, c'est-à-dire une rame électrique, articulée et profilée avec des voitures utilisant des boggies communs. Même si l’inspiration vient en partie d’Amérique, il n’y a pas de doute, les ingénieurs de Märklin étaient des visionnaires. Le supplément au catalogue de 1947 parle d’une vitesse de 200km/h ce qui dans le contexte de l’immédiat après guerre, avec la traction vapeur et l’état précaire des voies ferrés, était carrément impensable.

La rame ST800 était un monstre de technologie des années 50, ce qui explique qu’elle valait une petite fortune à l’époque (ce qui est toujours le cas de nos jours). Elle était entièrement démontable, avec un système d’attelage conducteur de courant.

Les plaques tournantes sont présentes très tôt

Les plaques tournantes sont un élément important du catalogue Märklin et elles sont en perpétuelle évolution à partir de 1939. Cette très belle gravure du catalogue Märklin de 1949 montre sur la droite, la plaque tournante électrique référence 410 M du premier modèle fabriqué pour le 00/HO de 1939 à 1950. Au départ, il n’y à pas de remise prévue pour le pont tournant.

A partir de 1950 Märklin propose une remise à trois voies sous la référence 411B. Elle est très joliment détaillée et possède des portes ouvrantes automatiques, directement commandées par les locomotives grâce à un système de poussoir au fond de la remise et de ressorts. On la voit ici illustrée en couleur dans le catalogue 1959 avec la plaque tournante réf 410 M qui vit sa dernière année d’existence.

J’ai réussi à caser une plaque tournante et une rotonde sur mon « Tischbahn » sur la table du salon, preuve de l’avantage indéniable du 00/HO par rapport au O. La remise 411B aura une longue carrière dans les catalogues Märklin, car on l’y retrouvera jusqu’en 1976 en prenant au passage en 1964 une couleur brune moins chatoyante que la livrée initiale.

Après la référence 410 M, apparaît en 1951 une plaque tournante desservant 10 voies sous la référence 410NG, (à gauche au premier plan). Sa particularité est d’avoir une petite lampe rouge sur le toit de la cabine qui s’allume durant la manoeuvre. Elle dispose aussi d’un mécanisme débrayable et elle peut être manœuvrée manuellement. Elle est très détaillée avec des rambardes sur le pont et une belle patine dégradée gris et beige. Une version simplifiée visible au premier plan à droite, est fabriquée sous la référence 410BG deux années seulement, en 56/57. Elle ne comporte aucune rambarde et ne possède que 4 voies de raccordement. Enfin en 1958, la plaque tournante desservant 10 voies est à son tour simplifiée sous la référence 7186 (Visible à l’arrière plan à gauche), elle perdra sont mécanisme manuel et sa lumière rouge. La patine sera différente et de couleur grise. Elle aura une très longue carrière, changera encore une fois de teinte en 1976 pour une couleur brune, et restera au catalogues de Märklin jusqu’en 1993, un beau record de longévité, compte tenu de l’évolution du modélisme sur la période.

Présentation sur le catalogue 1951 de Märklin de la nouvelle plaque tournante Réf 410NG qui dispose de six voies de garage et qui peut maintenant desservir deux rotondes, ce qui constitue un bel ensemble d’une ambiance toute ferroviaire de cette époque. A l’avant de la gravure est disposé le pupitre de commande électrique. Les plaques tournantes de Mäklin disposent toutes d’un mécanisme sophistiqué avec arrêt automatique devant chaque voie en alimentant électriquement celle-ci. Le mouvement de rotation est lent et spectaculaire, mais il est très bruyant.

Tentative de reconstitution de la présentation du catalogue 1951, la seule illustration de dépôt utilisant encore la vapeur 232 SK800. Sur les présentations suivantes ce seront les 150 G800 ou les 231 F800 qui se partageront la vedette. A l’abri des rotondes on retrouve de gauche à droite les TT 800, RM800, G800 et TM 800. A noter que sur la gravure du catalogue 1951 illustrée au dessus, il manque encore une voie d’entrée, la plaque fabriquée en série disposera de 10 raccordements, comme sur la photo ci-dessus.

La page du catalogue Märklin de 1956 qui présente les deux types de plaques tournantes et les deux types de remises. Notez la différence de prix entre la plaque simplifiée qui coûte l’équivalent de 18 de nos Euros actuels et la version « luxe » à 25 Euros actuels, des sommes qui nous paraissent bien dérisoires. Dans le même style que la rotonde, apparaît la remise à deux voies ref 409 LG qui sera fabriquée de 1952 à 1961. Elle est prévue pour être juxtaposée de manière double ou triple. Un élément de caténaire spécial permet de la rendre accessible aux locomotives électriques.

Comme le catalogue semble l’y inciter, pourquoi ne pas construire un grand dépôt associant rotonde et plusieurs remises double. Ainsi chaque type de locomotive, vapeur ou électrique, possède son quartier propre. La petite gare fait ici office de bâtiment administratif. Le poste d’aiguillage permet la régulation des mouvements. Notez l’utilisation du grand portique de caténaire qui permet d’enjamber de larges portées. Avouez qu’avec ces éléments d’un style naïf mais beau, l’ambiance est diablement ferroviaire.

Maintenant, pour être plus raisonnable, on peut ce passer de pont tournant et utiliser simplement une ou deux remises double. L’ensemble, s’il est plus économique, occupe néanmoins une vaste surface avec les aiguillages d’accès nécessaires.

L’évolution des ponts tournants se poursuivra avec la référence 7196 qui apparaît en 1958. Elle ne possède plus la fameuse petite lampe rouge de contrôle sur le toit de cabine. J’ai eu la chance de trouver cet exemplaire au début des années 90 dans une boutique de souvenir de la station de ski de Zweizimmen en Suisse. La gérante était heureuse de trouver enfin un client pour cet encombrant accessoire et moi j’avais déniché un exemplaire en parfait état qui avait traversé le temps avec son macaron de contrôle. La cale en carton blanc visible à droite sert à immobiliser le pont dans sa boite. A gauche, notez l’emballage austère en simple carton gris des remises.

La crocodile, une spécialité de Märklin à travers le temps

La couverture du catalogue 33/34 qui marque l’arrivée du premier modèle de crocodile à l’échelle 0 et I. Elle est encore dans sa couleur brune d’origine, alors qu’à l’intérieur du catalogue elle est déjà de couleur verte. Le 00 de Märklin est encore en gestation dans les bureaux d’études à cette époque.

L’histoire réelle des crocodiles commence en 1919 en Suisse. Ce seront 56 machines de la série CE6/8 II qui seront fabriquées par la Société Maschinenfabrik Oerlikon. Ces puissantes machines sont destinées à la traction des trains de marchandise sur la ligne du Gothard qui vient d’être électrifiée. De couleur brune à l’origine, elles furent repeintes en vert dans les années 20 car il était aussi prévu de les atteler à des voitures voyageurs. Vu la forme des machines et leur caractère articulé, le surnom de « crocodile » lui est rapidement attribué. L’union de Märklin à l’histoire de cette locomotive légendaire commence en 1933 à la foire de Leipzig où sont présentés les deux modèles à l’échelle I et à l’échelle illustrés ci-dessus. Pour pouvoir s’inscrire dans les courbes, un essieu moteur de chaque coté à été supprimé.

La page du catalogue 1939 ou sont illustrés les modèles Suisse et notamment la version à l’échelle 0 de la crocodile. On le distingue facilement du modèle à l’échelle I à son éclairage simplifié qui ne comporte que deux feux blanc et pas de feux rouge. Si la version standard du modèle 0 est équipée d’un seul moteur, une version à deux moteurs était aussi disponible. En 1935 la crocodile à l’échelle 0 coûtait 125 Reichsmarks, celle à l’échelle I coûtait 260 Reichsmarks, soit plus du double, ce qui la réservait aux personnes fortunées. Les crocodiles à l’échelle I disparaissent du catalogue Märklin en 1937 et celle à l’échelle 0 du catalogue 1939. Des traces de livraisons apparaissent encore en 1942 vers la Suisse, pays ô combien privilégié sur cette période, et puis plus rien. De nos jours, le prix d’un modèle 0 à deux moteurs peut atteindre 25000 Euros, aussi, je ne pourrais pas vous la mettre en scène pour une petite photo sur mon site.

Après la seconde guerre mondiale, le catalogue 1947 ouvre un nouveau chapitre de l’histoire d’amour entre ce modèle et la marque de Göppingen. Apparaît le modèle à l’échelle OO sous la référence CCS800. Il sera fabriqué jusqu’en 1975 sous différentes versions et sous la référence 3015 à partir de 1957. Elle est ici illustrée dans le catalogue 1949 dans la double page centrale en couleur tractant une longue rame de wagons marchandise modèle en zamak. Avec la rame ST800, la Crocodile est qualifiée de « plus beaux modèles pour voie 00 » . Ils sont tous les deux tournés vers l’exportation (Suisse ou Amérique), seule planche de salut ayant un fort pouvoir d’achat en cette période.

Cette illustration du catalogue 1949 montre la mécanique complexe de la CCS800 qui est équipée d’un gros moteur monté dans la partie centrale de la carrosserie. Ce type de moteur provient de la gamme 0. Une transmission avec cardans, engrenages droits et hélicoïdaux permet la transmission du mouvement aux six essieux moteurs de chaque coté. L’ensemble est totalement articulé et pèse la bagatelle de 1 kg. Ce poids et cette transmission procure à cette locomotive une extraordinaire force de traction et un bruit de martellement lourd qui marquera l’esprit des amateurs de l’époque.

Plusieurs versions de la CCS 800 seront fabriquées. La première, illustrée ici, se caractérise par ses pantographes à arceaux, sa rambarde de forme rectangulaire à l’avant et ses trois phares encastrés dans la carrosserie sous la tôle noir tenue par une petite vis permettant le remplacement des ampoules de l’extérieur. Cette disposition se retrouvera jusqu’en 1951, date à laquelle la CCS 800 est modifiée.

Ma collection de crocodiles. Au premier plan le modèle 3015 classique des années 60. Dans la gamme Märklin apparaît à partir de 1976, un modèle entièrement nouveau de crocodile, lancé sous la référence 3056. Cette nouvelle version, possédait à l’origine une carrosserie plastique de couleur verte. En 1987 apparaît sous la référence 3352 une version à carrosserie métal de couleur brune visible ici au second plan. Au fond on retrouve un modèle identique à la 3015, mais dans sa couleur brune d’origine. Il s’agit d’un modèle spécial du Club Insider Märklin sortie en 1988 sous la référence 30159. La course à la miniaturisation se poursuivant, Mäklin sort une version à l’échelle Z en 1979 (1/220ième). Il est visible ici à droite dans son emballage typique des premiers modèles, façon bois de teck.

A l’arrière de la couverture du catalogue 1952, la crocodile tient la vedette sur cette illustration placée au dessus du chapitre d’introduction. En 1952, la dénomination HO a remplacé depuis deux ans déjà la dénomination OO pour l’écartement fétiche de Märklin de 16,5mm.

Les déclinaisons les plus folles de la crocodile seront au catalogue Märklin au fil des années. Pour marquer le changement de siècle, en l’an 2000, le constructeur propose une version à carrosserie en platine, rambardes en or, bielles en titane, feux rouge en rubis, châssis en ruthérium et vitre en verre poli. Le prix était de 63 500 DM (environ 32 000 Euros). J’ai encore un bon de commande que je n’ai pas envoyé. Avis aux amateurs.

Autre modèle exotique sorti pour les 150 ans de Märklin. Une série de coffrets comprenant 3 modèles en production limitée à 1859 exemplaires (année de naissance de la marque). Parmi les trois modèles, un remake de la CCS 800/3015 décorée aux couleurs américaines de la compagnie New York Central Lines. La décoration évoque celle adoptée avant guerre pour les très rares versions produites en 0 spécialement pour l’importateur américain.

La crocodile de Märklin n’a eu véritablement que l’honneur d’être à moitié la vedette d’un seul catalogue, celui de 1952 illustré ici où elle est présentée avec la F 800. Elle aurait sans doute mérité mieux car le dessin est peu ressemblant.

Les locomotive électriques 1D1 E18 ou leurs dérivés

La E18 est illustrée ici sur la couverture du catalogue OO de 1939 et sur la brochure décrivant les trains OO Märklin d’après guerre, Dans la réalité le premier exemplaire de la locomotive électrique fût livré à la Deutsche Reichbahn en 1935. Début 1940, 53 exemplaires étaient construits et livrés par la société AEG. Ayant souffert de la guerre avec de nombreuses destructions, deux exemplaires furent encore fabriqués en 1954/55 portant l’effectif d’après guerre à 41. Elles terminèrent leur carrière à la DB en 1984.

Les deux modèles d’avant guerre de Märklin, dans un décor et sous une caténaire de la même période ; la RS 800 à gauche ne possède que deux essieux alors que la HS 800 à droite est bien plus complète avec sa formule 1C1, plus proche de la réalité, mais pas encore exacte.

La E18 est la locomotive électrique la plus populaire en Allemagne à cette époque. Elle est ici illustrée dans les pages centrales de mon livre d’images d’enfant dans une impressionnante verrière en béton armé très moderniste.



Sur ces deux pages du catalogue 1947, pas moins de 4 modèles de E18, de toutes les tailles, La RS 800 est le modèle le plus simple, produit de 1938 à 1949. La HS 800 est aussi une production d’avant guerre, dépassée et dont la fabrication cessera en 1948. Les nouvelles versions sont la MS 800, enfin un modèle qui reproduit la disposition exacte des essieux et la ES 800, modèle intermédiaire avec le nouveau type de pantographes.

Märklin déclina la E18 à toutes les sauces et pour toutes les bourses. Ici deux modèles d’après guerre. A gauche la MS800 produite de 1947 à 1953. C’est le modèle le plus accompli et le plus juste avec un entrainement des 4 essieux centraux. A droite, la référence ES 800 plus économique ne comporte que deux essieux centraux. C’est un modèle d’après guerre peu connu. La ES 800 ne fût produite que de 1947 à 1949, soit une très courte période, ce qui fait sa rareté de nos jours. Notez sur les deux modèles les curieux pantographes à archets surélevés typiques de la reprise. Dénommés type 4 ils n’équipèrent les locomotives électriques de Märklin que de 1947 à 1950. Il était très souple de fonctionnement et assez fin, mais trop haut pour les caténaires de cette époque.

La MS 800 entre en gare tractant une rame de voitures à jupes avec en tête la voiture postale. Les pantographes ont du mal à trouver la hauteur utile nécessaire au débattement de l’archet sous la caténaire Märklin.

La série des wagons marchandise modèles en alliage injecté

A partir du catalogue 1947 apparaît une série de wagons de marchandise réalisée en métal injecté (carrosserie et châssis) d’un haut niveau de réalisme. Les wagons à deux essieux seront numérotés sous les références 310 à 326. Ils seront fabriqués jusqu’en 1955. Sur la photo un échantillon de ces modèles sur leurs boites d’origine en carton gris de la toute première époque, avant les boites rouge bordeaux.

Extrait du catalogue 1947 qui présente les nouveaux wagons sous l’appellation « super-modèles » avec un niveau de détail présenté comme exceptionnel pour l’époque. Il est vrai que pour des modèles fabriqués en grandes série, ils sont très en avance sur leur temps au niveau de leur réalisme. A l’origine conçu pour avoir une carrosserie en zamac, c’est en fait un alliage léger qui fût adopté pour les superstructures , les wagons se révelant trop lourd pour les capacités de traction des machines qui n’étaient pas équipées de bandage d’adhérence à l’époque. Cette construction « tout métal » permettait à la fois un très bon niveau de réalisme tout en garantissant une solidité à l’épreuve des mains enfantines, chose très importante pour Märklin.

Différentes versions du couvert à guérite réf 316 reproduisant la série G-München. Il est d’abord de 1947 à 1949 équipé d’une guérite basse de même type que les plats ou les tombereaux comme sur les modèles gris et brun de droite. A partir de 1950 apparaît un nouveau type de guérite serre frein dite haute plus conforme à ce type de wagon. La version grise du couvert est relativement rare car elle ne fût fabriquée que de 1948 à 1949. Elle était plus spécifiquement destinée au marché Suisse, pays dans lequel les wagons avaient cette couleur. J’ai eu la chance d’en dénicher une atteint de la peste du zinc sous forme de poussière blanche. Après nettoyage et l’avoir enduit d’huile fine (liquide fumigène Steuhe) cela donne ce que vous voyez sur la photo. Pas mal non pour un wagon qui cote vers les 400 Euros alors que j’ai du le négocier pour les pièces à une dizaine d’euros.

La série des wagons en fonte injectée permet de garnir les gares de marchandise de l’immédiat après guerre avec un bon niveau de réalisme, pour le plus grand bonheur des amateurs.

Cette photo en gros plan montre la différence de construction entre les châssis au fil du temps sur le wagon de transport de bière Grambrinus réf 325. Sur la gauche la première version montée sans sabots de freins de 1947 à 1952 avec une boite d’essieux en tôle agrafée (qui se perd très facilement). Sur la droite le châssis revisité par Märklin produit de 1952 à 1955 avec la reproduction des sabots de frein en tôle et des boites d’essieux entièrement en zamac moulés avec les ressorts. Un pas de plus vers la qualité de reproduction pour le constructeur de Göppingen.

Autre évolution au cours du temps de la série en métal moulé vue ici sur les wagons citernes référence 314. Les guérites de serre frein qui comportent au début de la production des fenêtres débouchées et une petite tige métallique pour la commande des freins comme les deux de gauche. En 1950 les guérites sont simplifiées, la tige de commande est moulées et n’est plus rapportée.

Différentes versions du plat à rancher reproduisant la série R-Stuttgart ; bâché réf 322, chargé de bois réf 321 G ou vide ref 321. Les ranchers étaient fabriqués sous la forme d’une pièce en tôle estampée amovible venant s’emboiter à l’intérieur du plat. Au fond à droite le couvert dans sa version à guérite haute postérieure à 1950 vendu sous la référence 316 N.

Le catalogue Märklin 1950 illustre en couleur les wagons de la série métal. Les tombereaux référence 311 sont livrables avec des chargements de bois, de charbon ou de pierres. Ils sont très rares dans ces versions. Le couvert sans guérite ne sera fabriqué que de 1947 à 1953. Il est de ce fait plus rare que son petit frère réf 316.

L’incontournable wagon d’accompagnement pour le chef de train reproduisant la série Pwg. Il a existé dans trois séries différentes, La version en tôle référence 390 K de 1939 à 1951, la référence 310 dans la série des wagons zamak de 1947 à 1955 et enfin à partir de 1956 jusqu’en 1978. C’est le modèle universel que toutes les marques allemandes ont reproduit et qui doit être présent sur chaque réseau dans ce pays.

Le fourgon référence 310 ne possédait pas de portes coulissantes, mais sur un coté, elle était représentée ouverte, ce qui permet de reconstituer une scène de déchargement comme ici dans une petite bourgade rurale. Notez la puissante TT800 qui vient amener un wagon de bananes, un fruit rare à cette époque de disette d’après guerre.

Le voici en gros plan ce même wagon à banane Jamaica réf 325 avec le couvert à bière Gambrinus réf 326 reproduisant des wagons de la série Gk-Berlin. Les deux sont antérieurs à 1950 car ils possèdent la tige de commande des freins rapportés. Il est possible ainsi de dater assez précisément une Collection de wagon Märklin car les évolutions étaient nombreuses et régulières. Ce qui caractérise ces wagons, ce sont les inscriptions et dessins qui sont peints sur la caisse à l’aide de pochoirs.

Une partie de la gamme des citernes à deux essieux ; dans le sens des aiguilles d’une montre, le Shell référence 314 S, la première version du Esso réf 314 E avec une citerne grise et un logo présenté dans un carré rouge datant d’avant 1950. La deuxième avec citerne aluminium et logo Esso ovale et le BP référence 314 BP. Il manque à ma collection la version Gasolin-Motanol à citerne blanche. Il a existé aussi une version à citerne grise sans aucun marquage de 1947 à 1948. Ces wagons sont très détaillés avec leurs échelles et rambardes rapportés. La gravure des citernes comprend les lignes de rivets.

La série des wagons tombereaux simples, référence 311, ou avec guérite référence 315 à gauche. Ils reproduisent des modèles de la série Om-Essen. Ils ont aussi existé en couleur grise de 1947 à 1949. A droite sur sa boite, le couvert à guérite équipé de feux de fin de convois référence 320 S reproduisant la sérieG1-Dresden. Les deux feux rouges sont situés sur le toit, conformément à la réglementation de l’époque. Au premier plan à droite, le wagon à ranchers à bogies référence 392 né dans la série en tôle en 1937 et qui fût remis au gout du jour en 1948 avec une guérite en zamac moulé et des boggies américains de la série fonte injectée, ce qui l’apparente aux wagons modèles.

Différents chargements sont proposés en variante des wagons tombereaux. On retrouve ici sous la référence 311 H un chargement de bois (Holz). Seront disponible également des chargements de charbon sous la référence 311 K (Kohlen) et pierre sous la référence 311 S (Steine). (Photo Märklin Magazin).

Deuxième page couleur du catalogue Märklin de 1950 présentant le reste du programme des wagons en « fonte injectée ».

En 1948 la série en fonte injectée est complétée par des wagons de marchandise à bogies de type TP sur le modèle américain importés en Europe en 14/18. Ici les deux versions de citernes référence 334 S et 334 E aux couleurs Shell et de Esso. Les bogies sont de type Diamond en zamac spécifique à cette série.

sur ce cliché, une bonne partie des wagons Märklin de la série Super Modèles en fonte injectée.

Illustrés Sur le catalogue 1955, les wagons à boggies en métal injecté. Le wagon jumelé porte-bois reproduisant la série H-Regensburg, poursuivra sa carrière jusqu’en 1971 avec la série réf 4500 des wagons. Pourtant il était entièrement en métal avec une charge en bois véritable.

Gros plan sur le couvert TP à boggies brun qui sera le seul de la série doté de portes coulissantes. Cette particularité permettait d’intéressantes mises en scène, comme ici devant une gare de marchandise Faller dans un décor animé de personnages Preiser en bois taillé du milieu des années 50. Nous sommes à une époque où la traction chevaline règne encore en maitre pour les transports de marchandise de proximité. La main d’œuvre est abondante et la manutention reste encore entièrement manuelle.

Les couverts et tombereaux TP de Märklin qui étaient peut être inspirés des modèles en Presbahn de la marque VB. A cette époque, il y avait beaucoup de similitudes entre ces deux marques, à commencer par la voie Modèle de Märklin qui était issue d’un brevet de VB. La grande différence est que le tournant industriel vers la grande série a été négocié beaucoup plus tôt par la marque allemande, et que la conséquence a été la disparition prématurée de la marque française, à notre grand regret.

Pour l’Amérique des GI, des mécaniques infernales

La couverture du catalogue 1950 relève d’une atmosphère sombre et ténébreuse, à l’image de la situation économique de l’Allemagne dans cet immédiat après guerre. Ce deuxième catalogue « grand public » est clairement orienté vers l’Amérique avec l’automotrice double DL800 en premier plan et les gratte-ciel évoquant New York au fond. On peut se demander ce que fait la crocodile dans ce nouveau monde ?

La locomotive DL800 en version verte sortie en 1949, illustrée ici dans le premier catalogue entièrement en couleur de 1953. Il était d’usage en Amérique de multiplier les unités motrices pour augmenter la puissance de traction. Märklin va utiliser le même procédé, mais en articulant les deux caisses sur un même bogie central. Comme pour la ST800, les pantographes sont amovibles, laissant à l’amateur le choix entre un modèle diesel ou électrique.

La locomotive DL 800 passe de la couleur verte à la couleur brune en 1955. Au passage, le châssis est peint en noir. La filiation avec la rame ST800 est évidente en utilisant deux éléments de la carrosserie de l’engin moteur de cette rame. Seule différence, la jupe frontale est arasée pour permettre le passage de l’attelage, ce qui lui fait perdre un peu de son élégance.

Illustré sur le catalogue 1957, la locomotive double DL 800 devenu pour une année réf 4020 montre explicitement ses origines américaines avec un fond évoquant les gratte-ciel.

Sur le premier module de mon réseau encore équipé de la voie modèle, la locomotive double DL 800 en version brune tracte une rame suédoise dont la couleur est exactement assortie, ce qui constitue une rame homogène mais qui ne sera réalisable qu’à partir de 1957, date de sortie de ces voitures. A l’arrière plan la SK 800 d’avant guerre prolonge sa carrière alors qu’à l’avant plan la locomotive électrique E63 CE 800 qui sort du tunnel marquera l’entrée de Märklin dans l’ère du plastique injecté utilisé pour la carrosserie en 1953, mais ceci est une autre histoire de ma prochaine rubrique sur cette marque.

La DL 800 est un monstre de mécanique. Pesant plus d’un kilo, la motrice possède tous ses essieux entrainés par cardans et engrenages héliocoïdaux. Ci-dessus, les notices destinées aux détaillants qui précisent les pièces de rechanges nécessaire en cas de réparation. Il fallait être bon mécanicien !

Des mécaniques fiables et sûres

On voit ici sur cette photo, le montage en 1952 des transformateurs les plus puissants Ref 280 A. La MS 800 présente sur le banc d’essai sert à tester chaque pièce, il y va de la sécurité des jeunes utilisateurs. Dans le premier quart du vingtième siècle, c’était du courant de forte tension qui était utilisé comme force motrice pour les trains électriques, à savoir les tensions de 110 ou 220v du courant ménager. Malgré le réglage de tension par des lampes à incandescence, il était possible d’avoir l’ensemble de la tension du secteur présent dans la voie, d’où un très grand danger pour l’enfant. En 1927 la Verband Deutscher Elektrotechniquer (VDE) dont Märklin fait partie, règlemente la tension des jouets à 24 V maximum. A partir de cette date Märklin fait fonctionner tous ses modèles avec un courant « bénin » de 20V.

Les premiers trains à l’échelle OO de 1935 adoptent, comme leurs grands frères à l’échelle O, un système d’inverseur dit « à marche dirigée » breveté par Märklin et basé sur le redressement du courant dans la locomotive par une cellule au sélénium. La série de locomotive réf 700 était équipée soit d’une commande manuelle par levier, soit de cette fameuse cellule alimentant, les deux bobines des moteurs universels avec du courant continu redressé, ce qui est révolutionnaire pour l’époque.

A partir de 1938 avec la série réf 800, changement de cap, la cellule au sélénium, trop en avance sur son temps, se révèle fragile, elle pouvait être rapidement détruite par des courants de court circuit. De plus, se procurer cette matière « Stratégique » était difficile à cette époque où elle était réservée à d’autres domaines, notamment militaires, conformément aux directives du gouvernement. Märklin choisit alors le courant tout alternatif avec un interrupteur à surtension. Un électroaimant, munie d’une roue à contact s’active uniquement en cas de surtension portée à 24v pour inverser l’alimentation des bobines du moteur alimenté lui en 16v et ainsi changer de sens de rotation. Ce système complexe provoquait jusqu’en 1957 des bonds plus ou moins importants de la locomotive à chaque inversion, jusqu’à ce qu’un système d’interruption du courant de traction soit ajouté au relais. Les premiers relais comportaient 4 positions, avec deux positions à l’arrêt, alimentant uniquement les phares. Jusqu’en 1958, un petit levier passant à travers la carrosserie permettait une inversion manuelle en plus de la surtension.

Toute la variété des mécaniques Märklin du début des années 50. Elles sont généreuses et complexes, souvent propres à un seul type de locomotive, et donc chères à fabriquer, mais d’une qualité incomparable.

L’évolution de la locomotive tender TP 800 à la TT 800

Sortie en 1948, cette locomotive vapeur présente d’abord sous la référence TP 800 une disposition d’essieux de type 131, ce qui, avec l’essieu moteur central sans bandage, ne la rend pas très élégante. Elle reproduit sous cette forme le type vapeur BR 64 de la Deutsche Bundesbahn.

Les dirigeants de Märklin ont du s’en rendre compte au niveau des ventes, aussi, à partir de 1951, la disposition des essieux passe au type 141 tender s’inspirant des modèles réels BR 86 sous la référence TT 800. Ce coup-ci, avec un embiellage détaillé et quatre essieux moteur bandagés, la locomotive a belle allure et figure parmi les vedettes des productions de cette époque.

La TP 800 manœuvre des wagons zamac dans le catalogue 1949 à la page qui présente l’élément dételeur. Au fond, l’on voit une CCS800 prendre en charge une rame constituée.

La TT 800 entre dans une petite gare d’une zone montagneuse de Bavière, en tête d’une rame de wagons voyageurs à plateforme. A gauche, garé devant le dépôt de bois, le tout nouveau spider 356 de couleur noire du professeur Ferdinand Porsche qui va entrer dans l’histoire automobile. Ce doit être la voiture du patron.

Sous cet angle, on distingue bien l’aspect massif de cette locomotive tender. Elle est équipée de nombreux détails rapportés comme les rambardes, mains montoires, marchepied d’accès ou échelles en tôle à l’arrière. Les vitrages opaques rapportés ne sont pas d’origine, je les ai ajoutés.

Modèle détaillé et complexe à fabriquer, la TT 800 illustrée ici sur le catalogue en couleur de 1956 est plus chère qu’une locomotive à tender séparé comme la SK 800. Ceci expliquera sans doute le faible chiffre des ventes et la rareté de nos jours.

Le plus des TP et TT 800, est sans conteste sa porte de boite à fumée ouvrante. Une particularité unique dans la gamme de Märklin qui donne accès à la manette de commande manuelle de l’inverseur à surtension et qui laisse voir la reproduction des tubes à gaz de la chaudière. Un must incroyable pour l’époque, qui ne se retrouve même pas encore de nos jours sur les productions actuelles excepté sur les modèles très haut de gamme en laiton de Fulgurex ou de Lemaco.

Les catalogues présentent des réseaux qui font rêver

Ci-dessus un réseau illustré dans une brochure de plan Märklin Metal qui fait de la publicité pour les trains HO. Il est dit qu’il peut être installé dans une petite pièce de 3mx2m. On y retrouve tout le matériel roulant de ce début des années 50, crocodile, rame ST 800 à cinq éléments, SK 800, le tout dans un décor utilisant les bâtiments de la marque.

Autre réseau usine grandiose qui est présenté en couleur cette fois dans les pages centrales du catalogue 1950. Les rames automotrices ST 800 rouge/ivoire ou verte/ivoire sont omniprésentes. Les bâtiments de gare Märklin sont complétés de bâtiments urbains (peut être fabriqué dans les ateliers de la marque). Notez le port avec le paquebot à quai qui sert de faire valoir aux nouvelles grues dont on en dénombre pas moins de quatre exemplaires. Le fond de décor, avec la ville au loin, est très beau et prolonge admirablement bien la perspective du réseau avec un ciel gris, propre à l’Allemagne du nord.

La partie droite de ce réseau en forme de L est plus classique avec le dépôt et la gare de marchandise. Il y a toujours un beau panorama urbain en fond de décor. Le pont spectaculaire à trois arches et en double voie évoque celui sur le Rhin à Cologne. La légende nous donne la taille de ce beau réseau, pas moins de 4m x 4,5m x 1,4m. On se prend à rêver de reproduire en 2014 une pareille installation, avec les matériels et les techniques d’époque.

La série E 44 de la DB, la bonne à tout faire

Construite avant guerre par la Reichbahn de 1930 à 1942, l’électrique E 44 sera l’une des premières locomotives de type BB Allemande de moyenne puissance (environ 3000 CV). Le modèle réduit de Mäklin est produite à partir de 1950 sur la base du châssis commun avec la locomotive Européenne, type fausse BB , c’est une locomotive économique, seuls les deux essieux centraux sont moteur. Elle sera commercialisée d’abord sous la référence SE 800 avec deux feux éclairés sur un seul coté, puis à partir de 1955. sous la référence SET 800 avec l’éclairage sur les deux faces.

Illustré ici sur le catalogue 1956 en couleur, les trois coffrets de trains complets composés de trois motrices différentes utilisant le même châssis type « fausse BB » qui avait la particularité de se dandiner de manière peu élégante sur les voies type 3 rails à courbes prononcées.

A partir de 1957, l’électrique E44 poursuit sa carrière sous la référence 3011 et avec un nouveau boitage illustré de manière attrayante jusqu’en 1960. A noter que ce modèle ne possède aucune pièce rapportée contrairement à la E 18 ou la RE 4/4 Suisse, ce qui confirme sont caractère de modèle économique de base. La ligne de toiture et les rambardes sont simplement peintes.

La E44 est ici illustrée en couverture arrière de la brochure des signaux ref 446 (édition de 1956) croisant un train composé de Schurzenwagen (voitures à jupes). Ce magnifique dessin signé Hanning sera retouché quelques années plus tard pour illustrer les nouvelles voitures série 4023/24/26 sorties en 1958.

A partir de 1952, la firme Allemande Fleischmann va mener une concurrence acharnée à Mäklin en démarrant une gamme à l’échelle H0 en système 2 rails isolés avec une alimentation par courant continu (mode d’alimentation qui deviendra universel). La version de la E 44 à droite est sortie dès l’origine de cette série. Elle est déjà de qualité supérieure à celle de Märklin avec des rambardes et une ligne de toiture rapportée. Le modèle sera totalement revu en 1960, avec une version encore plus détaillée à droite qui incitera Märklin à jeter l’éponge et à arrêter la fabrication de son modèle trop dépassé pour passer à la reproduction de locomotives électriques plus modernes type E 40 ou E 10 E 44

La 150 à vapeur BR 44, un exploit technique

La couverture du catalogue 1951 montre explicitement la nouveauté, la locomotive vapeur 150 de type BR 44. Les premières études du modèle Märklin dataient de 1939. Elles se concrétiseront par le modèle référencé G800 qui fit sensation au salon de jouet de Nuremberg en février 1950.

L’intérieur du catalogue 1951 présente la BR 44 comme un géant du rail idéal pour remorquer les trains lourds. A noter une erreur du catalogue qui présente la manette d’inversion du sens de marche présente dans la boite à fumée atteignable en ouvrant la porte, ce qui n’a jamais été le cas sur les modèles de production. Peut être que le même raffinement consistant, comme sur les TT 800 ou TP 800, en une porte de boite à fumée ouvrante, a été envisagé à la conception par Märklin.

Il faut la puissance de la BR44 Märklin pour tirer cette lourde rame de citernes en métal dans les rampes en courbe de la montagne Bavaroise.

La décapode est représentée ici sur le catalogue Märklin de 1954. Le modèle réel de la BR44 a été construit à 1989 exemplaires de 1937 à 1949, la guerre étant là, par la plupart des usines de locomotive européennes. Elle resta en service à la DB jusqu’en 1977 pour la traction des trains de marchandise lourds, tandis qu’en Allemagne de l’Est elles furent retirées du service en 1981 seulement.

boite de la G800 fait elle aussi appel au bois pour maintenir solidement ce lourd modèle.

La G 800 en tête d’un convoi de marchandise croise les autres vedettes de son époque que sont la CCS 800 et la MS 800.

Standardisation des châssis pour les modèles de base

Un seul châssis moteur pour trois modèles différents. Dans le sens des aiguilles d’une montre, la RM 800, l’électrique RSM 800 toutes deux sorties en 1950 et la 030 tender de base TM 800 de 1949. Sous ces trois apparences très différentes, ces modèles ont la particularité d’utiliser la même base pour minimiser les coûts de production comme le prouve la notice d’utilisation commune.

L’électrique RSM 800 est produite de 1950 à 1955 et illustrée ici dans le premier catalogue en couleur de 1953. Elle possédait deux feux fonctionnels sur les trois présents d’un seul coté (de l’autre, ils sont factices). Le faux embiellage particulier à cet électrique est minutieusement reproduit. Il lui manque malheureusement quelques centimètres et deux bisels pour reproduire le type E 32 réel comme Fleischmann le fera quelque temps plus tard. L’avantage de ne posséder que trois essieux est une bonne facilité de mise en voie pour les enfants de l’époque et un risque de déraillement minime.

Toujours la RSM 800 entre en gare de Friedrichshafen sur mon tischbahn improvisé sur la table du salon le temps d’un WE pluvieux sans visite.

La RSM 800 tire vaillamment ses wagons de marchandise alors que la TM 800 entre en gare avec un omnibus.

Couverture arrière du magasine Miniaturbahnen N° 11 de 1953 montrant un couple heureux partageant la passion des trains Märklin et utilisant les modèles RSM et TM 800 pour la traction.

Photo de la production dans les usines Märklin en 1952. Précision et patience obligent, la main d’œuvre est essentiellement féminine. On aperçoit le montage de la TM 800 et l’on constate que le test des essieux et de l’embiellage est systématiquement effectué pour détecter un faux rond ou un dur.

Toujours la concurrence avec Fleischmann avec des différences ici flagrantes. La vapeur 030 BR 80 possède un embiellage complet. La vapeur BR 24 est une véritable 130 à tender alors qu’il manque le bisel avant sur le modèle Märklin. Quand à l’électrique E 32 c’est deux essieux qui lui manquent, sans parler les rambardes et lignes de toitures rapportées.

Franquin rencontre Märklin pour les gags de Gaston

Dans le journal Spirou N° 1180 du 24 novembre 1960 Gaston vient de gagner une vache comme gros lot lors d’une tombola à un concours de village chez son oncle. Et voilà qu’il la ramène à la rédaction du journal au grand dam de Spirou et Fantasio. Le journal titre ce jour là « Inouï !, il y a une vache dans la rédaction »

Seulement voila, une vache par définition, ça aime regarder passer les trains. Alors Franquin et son co-dessinateur Jidehem cherchent dans la gamme de Märklin ce qu’il lui faut pour que Gaston puisse monter son réseau. On voit que rien n’est improvisé, du transformateur ref 280 A , au tunnel ref 452/1 , à la demi barrière ref 455 et au train tracté par la RM 800 et comprenant dans l’ordre les wagons de marchandise 4513, 4503, 4501, 4517, 4510 et 4600.

Voici la rame reconstitué 54 ans plus tard. Il ne manque que Gaston, Fantasio et la vache.

Franquin était un dessinateur réaliste, il dessinait les objets autour de lui. Tout au long des pages de ce numéro de Spirou 1180 on retrouve les voies de train Märklin qui cheminent au bas des pages, comme ici, les belles histoires de l’oncle Paul. On y reconnaît la RSM 800, la TM 800 et les célèbres éléments de pont de Märklin.

Fantasio n’hésite pas à marcher sur les rails (ce que les rails en tôle de Märklin supportent très mal) ce qui provoque le déraillement de la rame cheminant le long de la voie.

L’aventure de la vache va durer plusieurs numéros et Gaston inventera d’autres stratagème que le train électrique pour rendre sa bête heureuse. Pour la vache on ne sait pas, mais visiblement, pour ses collègues de bureau ; le vert ne calme pas.

Cet épisode de la vache dans le bureau vaudra d’ailleurs à Gaston un licenciement très provisoire. Plébiscité par le courrier des lecteurs, il revint bientôt pour poursuivre ses gags dans les bureaux de Spirou. Qu’à t il fait de son train Märklin ?

La série des voitures dites « Schurzenwagen »

A partir de 1938 apparaît une première génération de voiture longue très détaillée dite « Schürzenwagen » (voitures à jupe). Märklin colle à l’actualité car dans la réalité, la série des voitures dites « Schürzenwagen » a été produite par la Deutsch Reichsbahn à partir de 1938. La construction de ce type a été poursuivie par la toute jeune Deutsche Bundesbahn jusqu’en 1951. Ces voitures sont restées en service à la DB jusqu’en 1982.

Cette série de voitures mesure 22,5cm ce qui est une longueur respectable pour l’époque. La toiture est détaillée par différents types d’aérateurs rapportés et elle possède une peinture ombrée. Sont illustrées sur les photos ci-dessus la voiture verte de seconde classe référence 351 et la voiture restaurant Mitropa référence 352.

Les voitures de la période noire en 1939 sont dotées de l’emblème du troisième Reich.

La série des voitures rapides illustrée en couleur dans le catalogue 1950. A noter que sur ce catalogue est illustrée une rame Rheingold qui sortira bien des années après en 1988 (mais toujours fabriquée en tôle).

En 1951, Märklin renouvelle complètement sa gamme de voitures voyageurs datant d’avant guerre. Apparaissent la série allant des références 346/1 à 346/6.

La construction est raccourcie en passant à une longueur de 20,5cm et simplifiées, notamment par la suppression des aérateurs de toiture rapportés, ils sont maintenant emboutis dans la tôle du toit. La nouvelle série comprend un fourgon à bagages (avec 8 petites portes coulissantes), un fourgon postal (avec de curieuses fenêtres sur le toit) Un voiture voyageur de première puis de deuxième classe, des voitures lits et restaurant en deux décorations: Ciwl de couleur bleu et DSG de couleur rouge. Plus tard, en 1957, le fourgon et la voiture seront décorés aux couleurs brunes des chemins de fer Suédois sous les références 4020 et 4021 et seront ainsi les dernières survivantes de cette série qui s’éteindra en 1959.

La série illustrée dans le catalogue 1957 et qui porte les nouvelles références de 4006 à 4014. Cette dernière référence reproduit une voiture aux couleurs bleues du célèbre train Rheingold avec une large inscription Deutsche Bundesbahn.

Ce gros plan permet d’apprécier la finesse des inscriptions sur la tôle sérigraphiée. Noter les références figurant sur les marquages comme il était de tradition chez Märklin à cette époque. La voiture restaurant reprend la référence 346/2 mais suivi de la lettre J pour la distinguer de sa consoeur de la DSJ illustrée en arrière plan. Les bogies de type Görlitz possèdent des flans articulés qui sont moulés d’abord en zamac sur les premières séries de 1950 jusqu’en 1953, puis en plastique.

Sur cette photo de qualité médiocre, une rame de Schürzenwagen éclairés croise la motrice ST800 en entrant dans le tunnel de mon second réseau provisoire datant de 1992. Toutes ces voitures pouvaient être équipées de l’éclairage intérieur ref 7077 (socle et lampe) et 7075 (ensemble frotteur à fixer sur le boggie)

La suisse, un marché privilégié

Epargné par la guerre, la Suisse devient, une fois la paix retrouvée, un marché privilégié pour Märklin. On voit ici les deux locomotives helvètes sur les pages du catalogue 1957 joliment illustré sur fond de montagne, de barrage et de viaduc : la BB Re 4/4 et bien entendu la Crocodile.

La gare de Bergheim de Faller est ici utilisée avec tout un ensemble de bâtiments Faller en bois et carton des années 50 pour représenter un petit village touristique des Alpes Suisse compte tenu du matériel roulant.

En 1950 apparaît une première reproduction de la Re 4/4 sous la référence RE800. Cette version possède une transmission sur les huit roues et un éclairage des deux cotés inversé en fonction du sens de marche.

Sans examiner la mécanique, une RE 800 se reconnaît à la présence de marchepieds en tôle au droit des boggies.

En 1952 apparaît sous la référence RES 800 une version simplifiée avec uniquement les quatre roues centrales entrainées par le moteur et un éclairage sur une seule face. Cette version reprend en fait le châssis des locomotives électriques E 44 de la DB et de la locomotive Européenne. Elle est proposée à un prix 30% moins chère que la version RE 800.

Fin 1953, les deux références sont supprimées et fondues en une seule ; la RET 800 qui reprend le châssis simplifié à 4 roues motrices, mais avec un éclairage inversé des deux cotés. Cette version poursuivra sa carrière sous la référence 3014 jusqu’en 1967 dans le catalogue Allemand et même jusqu’en 1980 en Suisse.


Cette charmante fillette joue à califouchon avec une RE 4/4 dans un parc d'attaction Suisse. Il s'agit d'une reproduction au 1/25 ième circulant sur le réseau du parc "Swissminiatur" situé à Melide, au bord du lac de Lugano. La Vie du Rail d'avril 1961 consacre tois pages à la description de ce magnifique parc faisant la part belle aux trains. Plus de 50 années sont passées, et ce magnifique Parc existe toujours, sans doute largement complété en ce qui concerne le matériel roulant et les ouvrages. Que sont devenus notre modèle RE4/4 et notre fillette depuis ce temps ?

Egalement en 1950 et d’abord exclusivement pour la Suisse apparaît la première voiture voyageur Suisse de la série dite « allégée » sous la référence 348/1. Elle est alors équipée de 8 portes ouvrantes. Suivra en 1951 le fourgon référence 348/4 et en 1952 la curieuse voiture restaurant de couleur verte référence 348/2 équipée d’un pantographe.

La gamme suivra une longue évolution dont toutes les versions sont présentées sur cette photo. En 1959 sort une version de couleur rouge de la voiture restaurant et en 1961 une version simplifiée de la voiture voyageur, cette fois équipée de porte fixe apparaît sous la référence 4035. Ces voitures seront produites jusqu’en 1969.

Comme il se doit, c’est dans un paysage de montagne que la RE 4/4 Märklin tracte sa rame de voitures allégées. Les tunnels étant nombreux sur cette ligne, l’éclairage reste allumé dans les voitures.

Même scène une fois la nuit tombée. Notez l’intensité de l’éclairage avant à trois feux de la Re 4/4 qui sature mon appareil photo. C’est une caractéristique du matériel Märklin de cette époque qui m’impressionnait beaucoup lorsque j’avais moins de 10 ans.

La voiture voyageur 348/1 devenu référence 4015 en 1957 était équipée d’un ingénieux système de commande des portes ouvrante à partir de boutons formés par deux des aérateurs de la toiture. Succès du jeu assuré pour les enfants de l’époque. Le pantographe de la voiture restaurant peut être utilisé pour la prise de courant et l’alimentation de l’éclairage intérieur via une ligne de train. Ainsi l’alimentation est indépendante du courant traction et votre rame peut majestueusement s’arrêter en gare tout en conservant son éclairage à pleine puissance. Les bogies de type Görlitz articulés sont les mêmes que ceux qui équipent les voitures Allemande à jupes. Ils seront en zamac jusqu’en 1954, année ou le plastique remplacera le métal moulé.

La rame allégée arrive en gare Bergheim, les mains invisibles du chef de gare viennent d’ouvrir les portes grâce aux boutons de commande sur les toitures.

Gros plan sur les passagers en bois de Preiser datant du milieu des années 50 qui descendent de la rame de voitures allégées Märklin. Notez sur les quais, le kiosque à journaux à gauche, entièrement fabriqué en bois lui aussi.

Le toit démonté pour visualiser l’ingénieux mécanisme de commande des portes de la voiture 4015. Un système de glissières en escargot transforme le mouvement de rotation en mouvement de translation des portes qui coulissent sur un guide. Au fond la voiture 4035 à portes fixes, équipée de l’éclairage intérieur.

Le fourgon possède quatre portes coulissantes dans des glissières en tôles rapportées. Il est ici équipé de feux de fin de convoi référence 7079 qui se clipsent directement sur les tampons.

Les locomotives dites européennes

Au catalogue 1951 apparaît une locomotive dite « construite d’après des modèles des réseaux européens de l’Ouest » En fait il s’agit de la reproduction à la fois du prototype Français de la BB 8051 fonctionnant sous 25000V alternatif, (exemplaire unique en réalité), et de la série 1100 des chemins de fer néerlandais (NS) alimenté en 1500V continu. Le premier modèle, sous la référence SEW 800 ne possède qu’un éclairage sur un coté, alors que sur l’autre face les phares sont occultés. Il sera fabriqué jusqu’en 1954. A partir de 1955 une version améliorée avec éclairage des deux cotés apparaît sous la référence SEF 800.

Scène de nuit dans la grande gare de mon réseau provisoire de 1989 où l’on aperçoit une BB 1100 des NS en tête d’une rame voyageur composée de voitures à jupes. La correspondance est assurée entre le ST800 à quai à gauche et une rame de voitures à portières latérales au fond.

Le catalogue 1956 illustre les deux versions en couleur ; la ref SEF Française de couleur verte et SEH Hollandaise de couleur bleu produite à partir de 1955. En réalité, la série des locomotives 1100 des NS comprenait 60 exemplaires construits par Alsthom en France et livrés de 1950 à 1956. Les premiers exemplaires étaient de couleur gris turquoise garnie sur les parois latérales d’une bande bleu rehaussée de liseré en aluminium. Cette livrée fut reproduite par Märklin pour l’exportation vers la Hollande en très peu d’exemplaires sous la référence SEW H entre 1952 et 1954. Cette teinte décolorant très vite, les NS adoptèrent dès 1954 la livrée bleue pour la série 1100, livrée reproduite par Märklin à partir de 1955.

Les deux couleurs verte pour la SEF et bleu pour la SEH. avec leur nouvelle boite commune illustrée d’une gravure qui fût diffusée à partir de 1958.

Paradoxalement, la BB 8051 française aurait aussi du être de couleur bleu, comme toutes les locomotives destinées au courant alternatif 25000V à l’époque des débuts de ce mode de traction. Il est rare de trouver des documents en couleur, mais cet extrait de couverture d’une Vie du Rail spécial matériel électrique de 1952 le prouve. Elle est ici présentée avec un autre prototype contemporain, la CC 7001 circulant sous courant continu 1500V.

La BB 8051 est un prototype unique de construction Alsthom, fût construit en un temps record en partant d’une caisse de la série hollandaise pour des expérimentations sous courant alternatif 25000V. Livré à la SNCF en 1951, il sera mis en service sur l’étoile de Savoie entre Annecy, Aix les Bains et la Roche sur Foron. Dès 1951, il sera renuméroté BB 10001, puis BB 20006. Très proche des BB 8000 à 8100 de la SNCF circulant sous courant 1500V continu, ce prototype sera sans cesse modifié pour tester toutes sortes de composants électrotechniques permettant de redresser le courant alternatif à l’intérieur de la locomotive. Sur cette image, la BB 8051 tracte un train de nuit composé d’une rame de voitures CIWL de Märklin dans un décor qui pourrait bien être celui d’une vallée savoyarde au cours des années 50.

La locomotive Européenne sert de moyen de traction à un train complet vu ici sur le catalogue 1953 désigné « Rapide de type Europe occidentale » composé notamment de voitures CIWL lit et restaurant.

Les wagons plateforme et portières latérales

Toujours en 1951, année de renouveau riche en nouveautés, sort une série de wagons pour service secondaire, une voiture à plateforme ref 329/1 et fourgon réf 329/4 une voiture à portières latérale réf 330/1 et la même munie d’une guérite serre frein sous la réf 330/2.

Correspondance en gare de Bergheim entre un express composé de voitures à jupe et un train régional composé de voitures à plateformes. Même en roulant, la présence de passagers à l’air libre sur la plateforme était possible, chose inconcevable de nos jours sous l’aspect sécurité (quoi que ce serait pratique pour fumer une cigarette à l’air libre). Toute une époque..

La TM 800 tracte une rame de voitures 329 et 330. Ces voitures à plateforme étaient surnommées « donnerbusche » (boite à tonner) à cause du bruit insupportable qu’il devait y avoir à l’intérieur de cette caisse métallique qui devait faire résonnance.

Les différentes versions des voitures pour ligne secondaire avec les différents types d’emballages qui évoluèrent au cours du temps. Le fourgon est muni de deux portes coulissantes.

D’abord immatriculés en troisième classe, les wagons furent reconsidérés en version de seconde classe à partir de 1956.

Le fourgon 329/4 fût plus tard décliné dans une version équipé d’un éclairage de fin de convoi à partir de 1960 sous la référence 4040.

Un système complet avec de multiples accessoires

La grande gare ref 419 et son bâtiment latéral ref 415 fabriqués de 1948 à 1954 constituent des ensembles importants associés au quai ref 423 qui prolongera sa carrière jusqu’en 1956. Le matériau de base est la tôle laquée, une spécialité de Märklin. Ce fabriquant à mis un point d’honneur à fabriquer ses propres bâtiment jusqu’à ce que, au milieu des années 50, des firmes comme Faller, Vaupe ou RS Spital ont débuté la fabrication de modèles plus réalistes et moins chers en bois et carton. Mäklin a alors laissé ce marché du décor et du bâtiment à ces firmes spécialisées.

La grande gare et son quai sont si longs (51 cm) qu’ils sont difficiles à placer sur mon « tischbahn » de salon.

La deuxième page d’accessoires illustrés ici dans le catalogue 1954. On y retrouve des grues, des signaux, une passerelle, une gare de marchandise, un quai court, une petite gare et la fameuse gare de Friedrichshafen ref 418. C'est ce bâtiment en tôle qui aura la plus longue carrière de 1937 à 1956 sous différentes finitions et couleurs de toit (rouge brique ou vert).

Gros plan sur la gare de Friedrichshafen, ici dans sa version à toit rouge, portes ouvrantes et quai gris fabriquée de 1947 à 1951. A l’avant le quai court de 20cm de long ref 422 produit de 1935 à 1956. Les personnages en métal blanc de Märklin, vendus sous trois assortiments différents, auront une longue vie, de 1949 à 1970 pour certains types.

La gare de marchandise ref 428 est de conception assez simpliste, mais elle possède 4 portes coulissantes. Elle aura aussi une vie relativement longue de 1937 à 1954 avec des variantes de couleurs.

Chez Märklin, les accessoires sont aussi fonctionnels et font appel à des techniques très sophistiquées. Les exemples les plus marquants sont la grue pivotante télécommandée ref 451 G sortie en 1949 et le poste d’aiguillage ref 456 équipé d’un système de sifflet avec commande à distance.

Le mécanisme très complexe du poste d'aiguillage est hérité de celui qui équipait certains trains à l’échelle O avant guerre. Un moteur entraine une petite turbine qui comprime l’air vers le sifflet, lui-même commandé par une palette pilotée par un électroaimant qui fait varier de débit et donc la fréquence du son. Ce système était destiné à imiter les sifflets des locomotives à vapeur de l’époque. Pour l’avoir refait fonctionner, il faut avouer qu’il n’est pas très puissant. C’est ainsi que l’on mesure le chemin parcouru lorsqu’on le compare à nos systèmes de sonorisation électroniques actuels. Vu sa complexité et son prix élevé pour l’époque, il ne fût fabriqué que 3 années de 1949 à 1956 et il est devenu très rare de nos jours.

Les postes d’aiguillage peuvent aussi servir de poste de télécommande des aiguillages et des signaux comme celui très « modern style » avec son architecture ovale référence 473/6 produit de 1936 à 1948. Ce furent ensuite les pupitres de commande qui assuraient cette fonction, sans aucun rôle décoratif. Autre accessoire sonore complémentaire au sifflet, la cloche 'signal' pour passage à niveaux ref 438 fût produite de 1937 à 1961 (sous la référence 7034 à partir de 1957)

La grue pivotante télécommandée ref 451 G sortie en 1949 et qui aura une longue carrière sous la référence 7051 jusque dans les années 90.

La première version de la grue pivotante ref 451g est superdétaillée. Elle possède des échelles sur le coté de la cabine et sur la fléche, un dispositif à manivelle avec tiges latérales pour régler l'angle de celle-ci et un éclairage de flèche asservi à la commande de l'électroaimant. Notez aussi le caisson au dessus de la cabine qui disparaitra par la suite.

La grue pivotante se découpe en ombres chinoises sur mon réseau provisoire de 1991. Elle constitue le complément indispensable de la gare de marchandise. Grâce à ses deux moteurs permettant l’un la rotation de la flèche et l’autre la montée/descente du crochet, toutes les manœuvres sont permises. Un électroaimant permet de saisir à distance les objets et de les lâcher à volonté à condition qu’ils possèdent une partie métallique.

Comparaison à gauche de la version superdétaillée d'origine produite de 1949 à 1954 avec la version simplifiée à droite produite de 1955 à 1978. L'éclairage sous la flèche a disparu avec les échelles et d'autres détails. Un nouveau système de crémaillère permet le réglage de l'angle de la flèche. A partir de 1979, la cabine sera de couleur jaune, façon bois. Ce jouet fonctionnel aura une longue carrière jusqu'au début des années 2000 et sera même décliné en version à commande digitale de 1990 à 1996, possèdant dans ce cas une cabine de couleur bleue.

La page des passages à niveaux dans le catalogue couleur de 1953. Celui à commande électromagnétique réf 459 MG est commercialisé à partir de 1949 avec feux rouge et route pavée. Les feux rouges disparaîtront en 1959 pour devenir la référence 7193 qui fût ensuite commercialisée avec une route asphaltée à partir de 1964 et pour de longues années. L’ensemble complémentaire 459 ZG permet d’augmenter le nombre de voies. De construction bien plus rustique, le passage à niveau mécanique ref 457 B apparaît lui en 1950. Les croix de St André lumineuses réf 450G sont elles fabriquées de 1950 à 1955 en complément des passages à niveaux.

Tout un choix de passages à niveaux et d’accessoires associés commercialisés par Märklin. De gauche à droite ; le mécanique à feux rouge ref 457B de 1950, l’électrique à route asphaltée réf 7193 apparu en 1964, l’électrique à route pavée avec feux rouge de 1949 réf 459MG, l’électrique à route pavée sans feux commercialisé à partir de 1959 sous la réf 7193, et le vétéran à commande manuelle référence 458 produit de 1935 à 1939. Sur l’avant, les rails de télécommande et les éléments de route intercalaires versions pavée ou asphalte des passages à niveaux électriques.

A partir de 1948 apparaît un système de pont qui se monte comme un jeu de construction. Les éléments de tablier possèdent de la voie trois rails et s’emboitent dans les piles qui permettent de choisir toutes sortes de hauteur de 6mm en 6mm par simple empilement. Le pont en arc de 36cm de portée rappelle le célèbre pont ferroviaire de Köln sur le Rhin. Cette série sera fabriquée de longues années jusqu’en 1969 après avoir évolué de la voie trois rails à la voie à plots en 1957.

Les wagons de marchandise de la série 4500 à carrosserie
« thermoplastique » apparaissent

A partir du catalogue 1951 apparaît une nouvelle série de wagons marchandise à carrosserie en plastique montée sur un châssis en tôle emboutie. Moins chère à fabriquer que les wagons de marchandise modèles en zamak injecté, la série va petit à petit remplacer les modèles en tôle d’avant guerre encore au catalogue. Les premiers modèles seront le plat à bords bas, le frigorifique blanc et le wagon foudre bordeaux. Suivront en 1952 la série des citernes à essence et le couvert brun type Gmh 39 de la DB. En 1953 apparaissent un plat et un wagon à ranchers, tous les deux à boggies, les wagons plats à boggie. Cette série sera régulièrement complétée jusqu’en 1959.

Les premiers modèles de la série sont équipés d’axes cylindriques comme le modèle à droite. A partir de 1955, ce sont des axes à pointes qui équipent les wagons avec un petit trou percé dans la boite d’essieux comme à gauche. Les inscriptions sont faites par décalcomanie (plaque noire) pochoir (bonhomme bananier) ou peinture de la gravure en relief (immatriculations et marquage d’angle).

Un échantillon de la série dessert la gare de marchandises ; les couverts Stückgut- Schnellverkehr circulant toujours par deux. Noter le plateforme à boggies livrant des tracteurs Lanz flambant neuf.

Une des pages du catalogue Märklin 1957 présentant la série des wagons marchandise 4500.

Mis à part le châssis, la série 4500 est aussi détaillée que la série zamac, ce qui permet de les mélanger comme ici le transport de bananes qui a tout à fait sa place sur les plus beaux réseaux de l'époque.

Deuxième page du catalogue 1957 illustrant en particulier les modèles à boggies, plateforme bâchée, plateforme chargée de camions et plat à ranchers. A noter que le Truck jumelé chargé de bois est un survivant de la série des wagons modèle en zamak, les châssis étant dans cette matière. Né en 1947 il survira dans la série 4500 jusqu’en 1971. Le chargement est fait d’un bloc de bois véritable strié.

Pour le wagon foudre Bordeaux sorti en 1951, Märklin s’est-il inspiré des beaux modèles de VB ? Ce n’est pas impossible, compte tenu des liens qui unissaient les deux marquent suite au rachat de brevet à VB pour la fabrication de la voie modèle de Märklin. Toujours est-il que ce wagon sorti sous les références 308, puis 4510 après 1957, ne dépare pas sur un réseau Français.

Parmi les premiers wagons de la série, le frigorifique blanc (Kühlwagon) que l’on voit ici dans ses différentes versions. A gauche celle de 1951 référence 307/1 portant une inscription rouge transversale. A droite celle de 1957 portant la nouvelle référence 4508 et une inscription par décalcomanie en petites lettres noires horizontales. Au fond la référence 4908, sans doute destinée plus particulièrement à la Suisse et qui portait l’inscription « chocolat Tobler » disponible uniquement en kit de 1958 à 1959. Les wagons montés possèdent un toit patiné et des inscriptions en relief peintes, alors que les wagons en kit sont livrés brut, la seule décoration est constituée des décalcomanies à poser par l’amateur.

La série des wagons couverts type Gmh 39 apparue en 1952 dans ses différentes versions, brun simple référence 306/1, la décoration « Stückgut-Schnellverkehr » (circulation rapide de marchandises et colis) ref 306/2, la version avec feux de fin de convoi ref 306/1S. Les modèles blancs Kühlwagen et jaune transport de bananes sont des versions vendues sous la marque Primex plus tardivement, respectivement sous la référence 4543 de 1977 à 1978 pour le premier et sous la référence 4544 en 1976 pour le second.

Le couvert avec feux de fin de convoi apparu en 1955 sous la référence 306/1 S devenue 4506 en 1957. La position des feux rouge et celle réglementaire au début des années 50, en haut sous le toit.

Les wagons de la série peuvent être quelques fois vendus par boite de deux, distribués individuellement chez le marchand. Notez la très belle peinture réaliste du toit doté d’une patine dégradée.

La série des wagons citerne apparue en 1952 en trois décorations ; Aral réf 304 A, Shell réf 304 S et Esso Ref 304 E. Cette série aura une longue vie jusqu’en 1976 sous la marque Märklin, puis elle réapparaitra sous la marque Primex. La citerne BP n’était livrable qu’en boite de construction sous la référence 4900 de 1958 à 1969. Les modèles Klockner à l’avant plan sont hors catalogue, j’ignore leurs origines.

Une rame de pétrolier Shell, Esso et Aral est tractée par la locomotive Française SEF 800. Contrairement à la série en métal moulé, la série 4500 à carrosserie thermoplastique est dotée d'un châssis en tôle est légère. Elle possède de bonnes qualités de roulement et n’épuise pas le matériel moteur dans les rampes comme ont peut le voir sur ce cliché.

Au cours de sa longue carrière, le citerne Shell ref 304 S devenu 4502 a connu de nombreuses variantes. A droite, une version produite entre 1958 et 1961 caractérisée par des inscriptions en relief sur la citerne, l’ancien emblème Shell et la présence du nouvel attelage Relex. A gauche, une version plus récente produite de 1965 à 1974 avec une nouvelle plaque d’inscriptions, le nouveau logo Shell et l’absence d’inscription sur la citerne. La boite est passée de la couleur orange à la couleur bleu claire.

Le wagon à benne basculante fait aussi partie des modèles incontournables que l’on retrouve chez Märklin à travers toutes les époques. Ludique et économique à fabriquer, il compose les coffrets de départ à prix réduit. Le modèle apparaît en 1953 sous la référence 361 G (devenue 4513 en 1957) pour remplacer l’ancienne référence 362 construite entièrement en tôle et visible ici à droite. Chaque modèle dispose d’un dispositif de verrouillage en position de la benne, mais de principe différent. Il est l’un des rares à ne posséder aucune inscription, sans doute par souci d’économie.

Les seuls trains mécaniques fabriqués par Märklin à l’échelle HO sont représentés sur cette page du catalogue de 1954. Le train de marchandises possède le wagon à benne basculante.

Les deux versions du wagon à bananes sorti en 1952 sous la référence 307/2. Le modèle de gauche possède des inscriptions peintes, des axes de roues épais et une patine sur le toit conforme aux modèles fabriqués entre 1952 et 1954, alors que celui de droite possède des inscriptions Jamaica et un bonhomme appliqués par décalcomanies, des axes à pointes et un toit tout blanc, conformément aux séries fabriquées de 1958 à 1968.

En 1953 la série est complétée de deux types de wagons à bogies, un plat à bords bas et un plat à ranchers. Ce dernier a la particularité d’être entièrement en tôle emboutie très fin. Chaque rancher possède son petit anneau métallique à son extrémité. A partir de 1955 le plat à bord bas est livrable avec deux camions Mercedes amovibles. De la même manière le plat à deux essieux est livré avec une voiture Ford Taunus 12M. Le plat à bord bas chargé de tracteurs Lanz de marque Wiking et le wagon à rancher équipé d’une guérite, de renfort de châssis et de bogies zamac sont des versions extrapolées de la série et issues de mon imagination.

Les véhicules qui font office de chargement sur ces wagons sont issus d’une gamme très complète de voitures, camions et autobus fabriquée par Märklin à l’échelle HO durant seulement deux ans de 1953 à 1954. Ces véhicules sont très rares de nos jours, seul la Ford Taunus 12M et le camion Mercedes ont eu une vie plus longue du fait de leurs fonctions de chargement sur les wagons.

livraison de camions Mercedes type 3500 neufs en gare de Bergheim sur le plat à boggies ref 391/2 tracté par une TM 800 qui manoeuvre devant le quai où attendent les passagers du prochain omnibus.

Il était de tradition pour les marques de train miniature Allemandes de sortir des wagons bâchés avec leur propre marquage. Comme ici TRIX, Märklin a longtemps répondu à cette tradition dès la période d’avant guerre jusqu’à nos jours. En 1953 apparaît le plat à bord bas muni d’une bâche blanche avec le traditionnel marquage « Märklin »

Märklin et le jeu des enfants

S’il y a une marque traditionnellement dévolue aux jeux des enfants, c’est bien Märklin, comme le montre et l’indique le dépliant publicitaire de gauche et comme le confirme le contact avec la nouvelle génération à droite.