Maquettes Ferroviaires
et Collections

Egger-Bahn et le Decauville VE de Jouef.


Deuxième partie, grandeur et décadence



La marque est alors à son apogée, commence alors le déclin, les modèles vont à partir de 1966 se simplifier et baisser en qualité et en détail. Pourtant 1966 est encore une année prolifique pour Egger-Bahn, des innovations technologiques comme la Magnakraft, système d’adhésion magnétique destiné à augmenter la force de traction, le Permaligth (éclairage permanent) ou une nouvelle voie très réaliste à traverses irrégulières. Une nouvelle locomotive « western » et un autorail à vapeur ainsi que des nouveaux wagons voyageurs et marchandises apparaissent. En 1966 également, Jouef se lance dans l’aventure du HOe avec son « amour de petit train », une reproduction de matériel Decauville : locomotive vapeur, benne basculante, baladeuse pour voyageurs, truck à bois et système de voie avec aiguillages. En 1967 Egger-Bahn disparaît, après avoir présenté des nouveautés qui ne seront jamais commercialisées au salon du jouet de Nuremberg. Jouef reprendra le flambeau en commercialisant certains modèles Egger-Bahn à prix réduit à partir de 1968. En 1972 tout parait terminé pour le HOe chez Jouef, puis les produits Egger-Bahn sont à nouveau commercialisés 12 ans après en 1982 et 83. Ensuite nouvelle éclipse pour une réapparition de 1990 jusque 1996.A cette date le HOe est fini pour Jouef, mais le concept et le charme de la voie étroite est lancé dans le monde du modélisme. Cette rubrique vous raconte l’histoire de ces deux gammes en détaillant les modèles et en les mettant en scène sur mes réseaux ‘collection’ et sur des dioramas improvisés pour cette rubrique.

Reconstitution d’une rame avec le matériel caractéristique de la seconde période d’Egger-Bahn sur mon réseau collection.

Trois moyens de transport pour les voyageurs de nos campagnes Françaises sont en concurrence; l'autorail SNCF, le car et l'autorail Egger-Bahn, nouveauté de l'année 1966 qui poursuivra ensuite sa carrière chez Jouef.

La vedette incontestée du catalogue 1966 est la locomotive dite « Winnetou » avec tender. Elle va vous permettre, à travers l'univers d'Egger-Bahn, de voyager dans le monde de la conquête de l'ouest américain. Elle est équipée à l'avant d'un chasse buffle doré très caractéristique. Cette scène illustre bien l'utilité du chasse buffle lors de la traversée des contrées sauvages du grand Ouest. Comme c'est malheureusement la coutume en Amérique, l'homme n'hésite pas à utiliser les armes à feu. C'est le cas dans cette circonstance et Brigitte Bardot n'était pas encore de ce monde pour s'en indigner.

Les très belles boites cristal servent d'écrin aux productions Egger-Bahn. On y reconnaît les productions de 1965 (diesel Gmeinder à châssis rouge et wagon voyageur à deux essieux) ainsi qu'une vedette nouveauté 1966, la locomotive Far West verte.

A partir de 1966, le Jouef VE Decauville règne en maître sur le territoire français. Au fond, la première version du coffret V01, alors que le dépôt accueille deux vapeurs Decauville V10.

La vapeur vedette d’Egger-Bahn est très détaillée dans sa première version à droite dans sa boite. En 1965 elle perdra sa bielle d’accouplement, à l’extrême gauche, puis à partir de 1966, l’embiellage métallique fait place au plastique beaucoup moins fin. Ces simplifications sur ce modèle mythique sont- elles la cause profonde de la perte d'Egger-Bahn ?

Transporté sur des wagons spéciaux, deux générations du locotracteur Gmeinder, à droite la version 1965 à châssis rouge, à gauche, la version simplifiée de 1966 à châssis entièrement gris.

A partir de 1968, Jouef intègre dans sa propre gamme, une partie des modèles Egger-Bahn, dont le matériel Western regroupé dans le coffret V03 qui sera une des plus grosses ventes par Jouef de l'ancienne gamme .

Le renouveau technique de 1966, ou le chant du cygne

La page 6 du catalogue 1966 présente deux des trois innovations de l’année. Le Magnakraft, un système d’adhérence magnétique qui permet d’augmenter l’adhérence et le permalicht qui donne un éclairage permanent à partir de 1,5 volt. L’apparition de l’éclairage sera un cas unique de la gamme Egger-Bahn sur la locomotive électrique bleu réf 1008 de 1966.

Le système Magnatraction ou Magnakraft permettait d’après le catalogue d’augmenter la force de traction de 300%. Il n’était efficace qu’avec la nouvelle voie Egger-Bahn qui a partir de 1966 possédait un profilé en acier. C’est un moins bon conducteur que le maillechort utilisé précédemment, mais celui-ci n’était pas magnétique et les aimants du système magnatraction n’agissaient donc pas.

Les trois versions de la petite locomotive électrique Siemens-Schukert. De gauche à droite la verte à châssis rouge de 1965 réf 1003, la bleue à éclairage de 1966 réf 1008 et la verte à châssis gris réf 1003 produite à partir de fin 1965.

Les châssis à partir de 1966 sont équipés des aimants permanents du système magnatraction à droite placés entre les roues et agissant directement sur les nouveaux rails en acier.

Troisième innovation technique du catalogue 1966, les nouveaux attelages à tampon central large illustrés au centre et à droite. Ils devaient permettre un refoulement sécurisé des longues rames de wagons.

En 1966 encore beaucoup de nouveautés

Cette charmante personne en uniforme aux couleurs d’Egger-Bahn présente les nouveautés 1066 en couverture de la brochure de 16 pages. Seule la couverture et la dernière page sont en couleur, les pages intérieures sont en noir et blanc sur fond jaune. La brochure est imprimée avec des textes en trois langues et a sans doute du être distribuée à partir de Nuremberg 1966. Les nouveautés sont encore très nombreuses ; trois locomotives, 5 voitures voyageurs, 9 types de wagons marchandises et la nouvelle voie. La firme encore très jeune semble avoir le vent en poupe, et pourtant, la fin est proche !

Pages intérieures de la revue Miniaturbahnen de mars 1966 présentant le stand Egger-Bahn à la foire de Nuremberg et mettant en valeur les nouveautés. Noter le petit réseau style Far-West avec un décor de circonstance.

De nouvelles voitures à portières latérales

Les très belles nouvelles voitures coupées de couleur bleu ou verte référence 2006/2007 et les fourgons à guérites référence 2008/2009, Les compartiments sont de deuxième et troisième classe , les encadrements de fenêtres sont dorés et la toiture est équipée de lanterneaux et d’aérateurs.

Durant les années 50, comme le montre ce cliché du PN 62, autorail et cars routiers i se partagent la clientèle avec notre chemin de fer secondaire préféré que l'on aperçoit en arrière plan.

Gros plan sur la rame de voitures coupées. La couleur des voitures bleues est très bien assortie à la locomotive référence 1005 « Steinz » comme le montre cette photographie.

La page du catalogue 1966 montrant les nouvelles voitures coupées.

La locomotive des Western qui passionnera les foules


Reconstitution d’une autre scène Nord Américaine. La locomotive Winnetou porte la référence 1009 et elle est accompagnée de voitures voyageurs assorties référence 2010 et portant l’inscription Western Union.

Présentée sur la page arrière du dépliant des nouveautés 1966, la locomotive Western Winnetou. Elle est photographiée sur le réseau usine dans le style Far West de la foire de Nuremberg dans un décor à la John Allen (modéliste Américain bien connu pour ses décors sauvages).

Faites jouer le rôle de «cheval de fer» à votre modèle Egger



Deux bandes dessinées mythiques de ma jeunesse, le Lucky Luke «Des rails dans la pairie » de Morris et Goscinny parue dans le journal Spirou en 1957 et L'homme aux poings d'acier chez Dargaud éditeur narrant les aventure du lieutenant Blueberry de 1970. Ces deux bd ont en commun d'associer le chemin de fer dans ce monde d'aventure et de confrontation entre cow boys et indiens. Je vous propose d'utiliser notre petite Winnetou et votre imagination pour créer cette fois des aventures signées « Egger-Bahn ».


Au pays des cow-boys, une des premières missions du chemin de fer est de transporter le bétail à travers les immenses plaines fertiles Américaines.


Aussitôt le modèle Winnetou d'Egger-Bahn sorti, il suscite l’attention des fabricants d'accessoires ferroviaires comme Kibri qui sort une série de bâtiments style Far West et Preiser qui place dans son catalogue des indiens et des Cow Boys ainsi que des tentes. Le succès ne sera pas au rendez vous pour Preiser dont est illustrée ci-dessus la page du catalogue 1967/68 intitulée où aller avec Winnetou ? La réponse étant naturellement sur votre installation reproduisant une scène du grand ouest américain et sauvage. A noter que Preiser suggère aussi de réaliser une scène de prise de vues cinématographique, ainsi il était possible de caser sur un coin de réseau reproduisant la campagne allemande une scène évoquant l'Amérique des westerns.


Les tipis de Preiser sont installés sur mon diorama. Les personnages de Winnetou parlementent avec les indiens pendant que le petit train Egger-Bahn circule dans la région des Rocheuses. La cohabitation est souvent difficile à cette époque.


L'attaque du train par les Indiens, un grand classique de nos Westerns Spaghetti. Ici sont utilisés les fameux personnages des deux boites réf 130 et 131 de Preiser sur un diorama de ma composition, et ceci 45 ans après leur commercialisation sans suite.

Gros plan sur une petite ville fraîchement bâtie par les pionniers conquérants, « Nugget Gulch », qui d'après le panneau à l'entrée ( une spécialité des aventures de Luky Luke) ne parait pas très accueillant pour les étrangers, les incitant plutôt à passer leur chemin. Peaux Rouges et hommes blancs semblent cependant cohabiter en bonne entente comme le prouve le salut fraternel de l'indien au soldat, sur le premier plan de la scène.

Le trafic est intense à Nuggets Gulch, les trains partent pour l'est ou l'ouest américain. On note l'apparition des premières automobiles, sans doute des Ford T. Mais le cheval est encore roi pour un temps et le train son serviteur pour l’emmener aux quatre coins de l'Amérique à l'aide de la bétaillère de Egger-Bahn. La gare et la cabine d'aiguilleur sont des bâtiments de marque Atlas commercialisés au début des années 60. Elles ont un moment figuré au catalogue Faller pour une importation en Allemagne.


La série des bâtiments style Far West de Kibri commercialisée fin des années 60 est précieuse pour reconstituer un décor pour notre petit train Egger-Bahn. Je n'en possède malheureusement pas pour agrémenter les dioramas que je vous présente ici.


Le catalogue Merten au début des années 70 présentait une gamme encore plus étendue d'indiens et de cow boys. De quoi reproduire toutes sortes de batailles à l'échelle HO.


Voilà une de ces nombreuses attaques. Les conquérants de l'Amérique veulent sans doute déloger le camp indien trop proche de la voie ferrée et qui menace sa sécurité. Dans cette bataille acharnée sont en scène des personnages Preiser et Merten.

L'arrivée sur la cote Ouest coté pacifique nécessite de traverser les montagnes Rocheuses. Pour cela, il faut percer des tunnels. Tout le matériel nécessaire à ce chantier est bien entendu disponible dans la gamme Egger-Bahn.

Les Américains sont impitoyables et utilisent les prisonniers pour des travaux forcés. Les bagnards, dignes des Dalton sont sous la haute surveillance de leurs geôliers.

Dans ces contrées sauvages, les motifs d'interruption du voyage sont nombreux, comme ici un troupeau de buffles. C'est l'aventure à l'état pur pour le petit train d'Egger-Bahn.

Moment historique ; la jonction entre l'est et l'ouest américain est enfin assurée par le rail d'acier dans le petit monde d'Egger-Bahn. Une petite cérémonie est organisée ou indiens et cow-boys sont fraternellement réunis.

La même scène illustrée dans l'épisode de Lucky Luke, "Des rails sur la Prairie"

Gros plan sur la locomotive réf 1009 dans sa boite cristal. Le fond de décor est spécifique et représente les acteurs du film Karl May/winnetou avec les acteurs Pierre Brice (Winnetou) et Old Shatterhand(Lex Barker) . Dans ce film, une locomotive de ce type était utilisée. Le modèle Egger-Bahn était aux couleurs de la compagnie Américaine Union Pacific Railroad qui a existé réellement, mais n'a sans doute jamais utilisé ce type de locomotive. En fait cette locomotive n'est pas une véritable nouveauté en 1966, elle utilise la carrosserie de la locomotive Réf 1005 Steinz. Seuls sont ajoutés le chasse buffle (ou chasse Boeuf, voir chasse pierre selon les désignations), la grande lanterne et la cheminée pare-escarbille en laiton tourné. On lui a ajouté un tender chargé de bois qui lui, est entièrement nouveau.

Les nouvelles locomotives commercialisées en 1966

La page du catalogue Egger-Bahn 1966 qui présente les deux principales nouvelles locomotives. Outre la Winnetou que nous connaissons bien maintenant, l'autorail à vapeur est l'autre pièce de choix offerte aux amateurs de HOe. Il reproduit un modèle de la ligne Allemande Ruhr-Lippe. C'est une pièce originale car les autorails fonctionnant à la vapeur sont relativement rares en réalité, la propulsion a rapidement basculé vers les moteur diesel, gage d'économie et de simplicité d'utilisation, contrairement à la vapeur. L'autorail Egger-Banh est composé d'une motrice à deux essieux moteurs sur laquelle est articulée une voiture à un bogie.

L'autorail Egger-Bahn assure son service sur notre petite ligne Vosgienne. En traversant les immenses forêts de cette région, il passe devant la ferme Fresse.

Gros plan sur l'autorail Ruhr-Lippe dans sa très seyante livrée crème et bleu qui fait penser aux voitures de la célèbre Compagnie Internationales des Wagons Lits (CIWL) . Il porte le N°10 en lettre d'or conformément à la logique de numérotation d'Egger-Bahn (c'est la référence 1010 du catalogue). Est illustrée ici la version commercialisée plus tard par Jouef qui se caractérise par l'absence de dorure sur le sigle E-B gravé sur les flancs.

Des wagons couverts et plats courts

Page du catalogue Egger-Bahn 1966 présentant les nouveaux couverts et plats courts, disponibles dans les couleurs gris et brun et portant les références 2201 à 2204 .

Le transport de lait utilise une citerne d'origine Autrichienne que Liliput montait sur ses wagons plats à l'échelle HO. Il porte le N° 2005. L'alternance des wagons courts et longs permet une diversité agréable pour composer des rames variées d'importance moyenne.

Tous les différents types de wagons courts des nouveautés 1966, les plat couvert et citerne, composent cette rame qui sort de la forêt Vosgienne.

Wagon frigorifique à vigie et nouveau wagon grue

Deux autres nouveautés Egger-Bahn de 1966, le couvert « Kaiser Friedrich Kelle » qui permet le transport d'eau minérale et la nouvelle version du Wagon grue, composé d'une flèche Vollmer (utilisée sur la maquette de son parc à charbon) montée sur un plat version longue.

Gros plan sur le couvert « Kaiser Friedrich Quelle ». Si la caisse est commune avec les couverts longs, Il est équipé d'une guérite serre frein spécifique.

Petite composition avec les deux nouveautés, le wagon grue et le couvert blanc à vigie tracté par une électrique Siemens Schuckert .

Les deux versions de wagons grue Egger-Bahn, celle de 1965 à bogies à gauche et celle montée sur un plat long à droite.

Une série de citernes longues et courtes et un étrange wagon à trémie

Alors qu'en 1965, le petit train Egger-Bahn n'en possédait pas, c'est une pléthore de versions qui sont présentées sur cette page du catalogue 1966. On peut maintenant transporter toutes sortes de liquides dans son petit monde ; lait, huile, essence ou goudron.

Les trois versions des citernes longues utilisent cette fois des caisses de wagon ROKAL à l'échelle TT, tout comme la caisse du wagon à ballast gris présenté en haut à droite. Il n'est pas adapté au châssis Egger-Bahn et laisse apparaître un jour disgracieux. En 1966 Egger-Bahn a tout fait pour réduire ses coûts de revient en utilisant des moules d'autres constructeurs.


Une rame de produits pétroliers traverse la forêt Vosgienne. Le petit train Egger-Bahn a perdu en 1966 une grande part de son caractère écologique.

Page du catalogue 1966 au chapitre des wagons marchandises. A coté des modèles romantiques de 1965 à droite figure le moderne et rationnel wagon à ballast référence 2310, nouveauté 1966. Ce n'était pas la plus heureuse, le petit train Egger-Bahn aurait il perdu son âme ?

Un choix de coffrets de départ toujours très large

Les rames de base du catalogue 1965 sont toujours disponibles. Elles sont représentées par des illustrations fidèles dans le catalogue 1966 qui tiennent compte des simplifications adoptées ; châssis noir sur le diesel Gmeinger, truck ne possédant plus de renforts rapportés noirs, et voitures voyageurs simplifiées.

Face à la page du catalogue 1966, la version de cette même année du coffret train de voyageur Réf 5002.

Le contenu du coffret ref 5000 « train industriel » avec la nouvelle version du Gmeinder à châssis gris et trompe moulée sur le toit.

Seconde page de coffret du catalogue 1966, à part le type de rails, l'Ardent Elias n'a pas évolué en 1966. Les voitures sont cependant encore représentées avec les petits bogies des marchandises, alors qu'elles n'ont jamais été commercialisées avec.

Au chapitre des trains complets, la véritable nouveauté consiste en deux ensembles complets de trains livrés sans rails, présentés en boite cristal. Un joli fond de décor spécifique à chaque boite les rend très attrayants.

Le nouveau système de voie Egger Bahn

La nouvelle voie figure dès la page d'introduction du catalogue 1966 qui met l'accent sur la comparaison avec les trains HO.

Egger-Bahn a du totalement refaire son système de voie ce qui a du nécessiter un investissement considérable. La nouvelle voie est maintenant très réaliste avec des traverses espacées et irrégulières. Pour le profilé, l'acier a remplacé le maillechort qui était meilleur conducteur, mais qui présentait l'inconvénient d'être magnétique, donc de ne pas permettre au nouveau système Magnakraft d'agir. D'un point de vue esthétique, seul Peco fera mieux quelques années plus tard avec sa voie Hoe toujours disponible actuellement et avec de la voie flexible.

L'ensemble du programme est disponible sous la nouvelle forme, mais toujours pas de voie flexible ou de grands rayons disponibles. On imagine la grogne des détaillants qui distribuaient Egger-Bahn en 1966 en voyant arriver toute cette nouvelle gamme, sans nouvelle référence et qui n'était pas très compatible esthétiquement avec l'ancienne, lorsque des amateurs venaient chez eux pour compléter ou terminer leurs réseaux.

La boite de garniture de rail est bien entendu maintenant garnie des nouveaux rails, ce n'est que la troisième version de cette boite en trois ans, si l'on compte le changement de technologie des aiguillages en 1965. C'est beaucoup d'investissement en peu de temps pour une petite firme comme Egger-Bahn et cela va lui jouer des tours.

Au centre du catalogue, une page présente la spécialité d'Egger-Bahn, la possibilité de créer de petits réseaux sur un espace réduit tout en conservant la présence et le détail des accessoires à l'échelle HO. Ce petit réseau met en scène la nouvelle voie.

Les nouveaux accessoires spécifiques

Au chapitre des accessoires on retrouve la remise en bois, mais qui n'est plus disponible qu'en boite de construction. La plaque tournante a disparu du catalogue (en fait elle n'a jamais été fabriquée en série). Par contre, on trouve un nettoyeur de roues très pratique inspiré d'un accessoire mis au point par Minitrix pour l'échelle N.

Le principe est simple pour ce nettoyeur de roues référence 6004 ; il est équipé de brins en fils de laiton conducteurs qui alimentent les roues via les deux polarités lorsque vous le posez sur les rails et que vous mettez votre transformateur en action. Les roues des locomotives tournent et le nettoyage est assuré par les brosses métalliques.

Dans le catalogue 1966 Egger-Bahn présente toute une gamme d'appareils d'alimentation comprenant transformateur, pupitre et régulateur. Pas moins de cinq références que l'on peut combiner à souhait et qui sont modulaires.

Dans le catalogue 1966 tous les wagons à 2 essieux vendus tout chargés ont disparu du catalogue. En contrepartie une boite d'assortiment de chargements est mise en vente. Quatre types sont disponibles, destinés aux wagons : truck, caisse ou benne basculante.

Simplification et baisse de qualité à l’origine du déclin ?

Une des pages du catalogue présentant les locomotives. Si toutes sont équipées du système Magnakraft, hormis la locomotive Ardent Elias, toutes évoluent vers la simplification. Châssis gris sans pièces rapportées pour les diesels, embiellage et coulisse en plastique pour la référence 1005. Imperceptiblement la marque Egger-Bahn baisse en qualité.

La version 1965 à châssis rouge de la locomotive diesel de chantier en haut et la version 1966 à châssis gris en bas. Sur ce modèle, l'évolution ne dégrade pas son aspect.

Il n'en est pas de même des simplifications opérées sur la vapeur référence 1002 qui au fil du temps et à partir du modèle figurant en haut à gauche va perdre sa bielle d'accouplement, va voir son embiellage et sa coulisse métallique remplacés par des éléments en plastique plus grossier, va perdre ses rambardes rapportées en laiton ainsi que la reproduction de la tôle striée sur son platelage. Pour finir, le tampon rapporté est supprimé , il est maintenant gravé directement sur la traverse de tamponnement sur la dernière version en bas à droite. Au fil du temps, le modèle perd de sa finesse de reproduction.

La page du catalogue illustrant la vapeur réf 1002. La gravure est honnête et reproduit bien les caractéristiques des versions 1966.

Comparaison du truck version 1966 à gauche et 1965 à droite. Les ferrailles de renfort rapportées en plastique noir ont disparu. Par contre les boites d'essieux sont plus finement détaillées en 1966 avec bossage et visserie.

Sur certains wagons, comme le voyageur référence 2001 les simplifications sont drastiques. Plus de plancher ni de dessus de rambarde en bois clair rapportés. Idem pour les aérateurs noirs sur la toiture. Le modèle possède un nombre de pièces considérablement réduit, au détriment de la diversité des couleurs.

La fin de Egger-Bahn

La dernière page du catalogue ferroviaire 1966 annonce que la route est libre pour Egger-Bahn, il n'en est rien, l'avenir est sombre, ce sera le dernier catalogue de la marque.

Publicité de la marque dans la revue Miniaturbahnen de décembre 1966 et de novembre 1967. Celle-ci est la toute dernière publiée , c'est le dernier souffle d'Egger-Bahn. Elle représente un très beau réseau construit autour d'une carrière et d'un embranchement à voie normale.

Dans le numéro spécial nouveauté de Nuremberg de Miniaturebahnen de mars 1967, des nouveautés sont pourtant annoncées. Une locomotive 131 type américaine (encore) et une rame du chemin de fer Autrichien Zillertal-bahn. Ces modèles ne seront jamais commercialisés par Egger-Bahn, ils seront repris respectivement par Mehanotechnica, marque Yougoslave dans sa gamme Tempo Minitrains comme le montre la page du catalogue à gauche et par Liliput pour la locomotive et les wagons du Zillertal-bahn.

Pendant ce temps, Jouef développe son Decauville

Alors que Egger-Bahn vit ses derniers mois, Jouef fait un tabac en 1967 en France avec son Decauville. Sur cette photo, les locomotives et le matériel Jouef ont envahi le petit réseau de la scierie de Verpellière de mon réseau collection. Les couleurs chatoyantes et la finesse de décoration apportent beaucoup de charme à la scène.

Avec la collaboration du magazine ferroviaire RMF, une brochure de plans de réseaux est éditée par Jouef en 1968. Dans celle-ci sont présentés des réseaux constitués uniquement de matériel Hoe comme cette importante installation de 2 m x 1 m dénommée dans la brochure « Un grand réseau pour un petit train ».

Il n'y aura que peu de modèles spécifiques Decauville. Fin 1967 les balladeuses référence V40 viendront compléter les wagons porte grumes et les bennes basculantes. Et ce sera tout pour les productions « made by Jouef ».

D'autres exemples de petits réseaux Decauville de la brochure de 1968. Le nombre de pages important où l'on voit apparaître « l'amour de petit train » comme le désignait Jouef, montre les espoirs importants que la marque plaçait dans son nouveau produit.

Si des réseaux spécifiquement en voie de 9 mm sont présentés, très souvent c'est en complément de l'écartement HO 16 mm que le Decauville apparaît dans la brochure , comme ici avec le thème de la carrière justifiant l’existence de la voie étroite.

Le plan de ce réseau très complet évoquant bien la campagne Française sur une surface réduite.

En 1966 Jouef rachète la totalité des moules de l'artisan André Porte qui depuis 1959 produisait des maquettes de bâtiments typiquement français comme cette maison de garde barrière mise en scène sur cette photo. Ces éléments de décors se marient à merveille avec le Decauville.

En plus des bâtiments du commerce, rien n'empêche l'amateur de faire preuve d'imagination et de créer des constructions spécifiques, adaptées au Hoe comme je l'ai fait ici vers 15 ans, il y a très longtemps, avec mes moyens de l'époque, le carton et le balsa.

A partir de 1968 de nouveaux coffrets apparaissent illustrés à droite sur cette photo. Plus compacts, ils possédent toujours de belles illustrations signées RenéLetourneur. Sur le coffret V02 comportant le train voyageurs avec balladeuses, une image sytilisée représente les premiers trains de la ligne "Paris - Saint Germain".

Une Illustration de la brochure de plans de réseau Jouef, édition 1968 mettant en scène le Decauville en action en forêt.

Pendant ce temps, en France, les premiers réseaux de chemin de fer touristiques se constituent grâce à des amateurs qui ont la volonté de sauver notre patrimoine ferroviaire. C'est le cas à Abreschviller, le plus important réseau français en voie de 70 cm d’écartement. Construit par l'administration Allemande et agrandi suite aux tempêtes de 1892 et 1902, il atteindra à son apogée en 1939 avec 70 km.

Une deuxième série de fabrication de la Décauville possède une excroissance sur les caisses à eau, comme illustré à droite sur le cliché. Ce renfort externe est sans doute nécessaire pour compenser l'échancrure interne de la carrosserie nécessaire pour laisser la place à l'écrou des moteurs Jouef. Ces moteurs sont extrapolés de ceux utilisés pour les voitures des circuits routiers Jouef Record 64. Ils rentraient tout juste dans la caisse et leur encombrement a sans doute freiné le développement d'autres modèles HOe par Jouef.

Et en 1968, Jouef vient à la rescousse d’Egger-Bahn

Les premiers contacts entre les deux marques sont commerciaux. En effet en 1966/67 Egger-Bahn commercialise sous la marque Silberpfeil (flèche d'argent en référence au succès des Mercedes dans les années 50) un circuit routier électrique. C'est la grande mode du « slot car » et Egger-Bahn veut, comme beaucoup de fabricants de trains miniature, se diversifier.

En l'occurrence, le Silberpfeil n'est autre que le fameux circuit routier « Record 64 » de Jouef importé sous forme de coffrets au packaging remanié.

A partir du catalogue 1968 de Jouef, certains modèles Egger-Bahn apparaissent en plus de la gamme Decauville. Les illustrations sont directement reprises de l'ancien catalogue Egger-Bahn. Sur cette page sont illustrées toutes les références vendues individuellement, soit deux locomotives, l'autorail Ruhr-Lippe et 10 wagons ou voitures. A noter que le couvert « Kaiser Friedrich Quelle » a ses inscriptions effacées sur le catalogue Jouef. En réalité, il fût commercialisé sous une forme absolument identique à la version Egger-Bahn avec les inscriptions en allemand.

Le train Far-West d'Egger-Bahn est intégré dans la gamme sous la forme d'un coffret joliment décoré par René Letourneur, le célèbre illustrateur de Jouef

Avec le train Far-West d'Egger-Bahn , Jouef renoue avec une longue tradition de jouets associés aux aventures entre Cow Boys et Indiens. Comme le montrent ces pages du catalogue 1957, il existait déjà à cette époque une gamme Far-west. avec une adaptation de la fameuse locomotive à vapeur 020T équipée de chasse-boeufs et d'une cheminée spécifique, des wagons voyageurs, une halte et même un mystérieux diorama dont il n'est pas certain qu'il a réellement été mis en vente. Un coffret magnifiquement illustré a été commercialisé avec le train, un ovale de voie et la halte. Il est devenu rare de nos jours. A noter illustré à droite, le petit bonhomme Jouef coiffé d'une parure en plume indienne sur les pages du catalogue consacrées aux modèles Western.

De 1958 à 1968, il n'y a que 10 ans de l'histoire de Jouef, et pourtant quel parcours. La petite halte de "Golden River" pourrait trés bien reprendre un rôle avec la locomotive Far West d'origine Egger-Bahn. Même si son design est trés sommaire, elle compense par son charme. Sur le quai, tout ce petit monde de chercheurs d'or et d'indiens attend le train à Golden River Station pour continuer à parcourir les distances infinies du continent Américain.

Tandis que le train entre en gare, une grand mère accompagnée de son petit fils se hâte pour ne pas le rater. Sans doute a-t-elle connu dans sa jeunesse la vieille Europe avant de rejoindre le nouveau monde, munie d'un billet de troisième classe au fond de la cale d'un vapeur transatlantique. L'esprit des pionniers est maintenant véhiculé par le petit train Egger-Bahn.

Page voie étroite du catalogue Jouef 1971/72. Les locomotives Jouef (V10) et Egger-Bahn (V11, V12, V13) sont mélangées sur la photo alors que le gabarit de la locomotive Decauville Jouef est beaucoup plus important et rend les matériels difficilement compatibles sur l'aspect esthétique.

Des productions difficiles à différencier

Les productions Jouef sont difficiles à différencier par rapport aux modèles d'origine Egger-Bahn. La locomotive Western du coffret V003 à droite se distingue de son aîné référence 1009 par le sigle E-B sur les flancs, toujours présent mais qui n'est plus doré, la présence d'un moteur Jouef beaucoup plus encombrant à l'intérieur de la cabine pour remplacer le Minitrix et une couleur de plastique de la carrosserie plus terne.

Jouef créera un emballage spécifique pour le train Western, mais pour le reste, la marque adaptera les belles boites cristal d'Egger-Bahn. Plusieurs étapes de différenciation des boites apparaissent. C'est d'abord une simple étiquette avec la référence qui est collée latéralement comme sur ce cliché les références V11, V25 et V22 du bas. Ensuite, un carton à trois faces rouge et blanc est inséré à l'intérieur de la boite cristal comme sur les références V26 et V22 du haut. Ce carton comporte la marque Jouef et le fameux slogan « un amour de petit train ». Le couvercle des boites cristal possède toujours les inscriptions Egger-Bahn en lettres dorées. A noter que des locomotives vendues par Jouef, comme la V11 illustrée ici, possèdent encore un moteur Minitrix et que les fonds de décor des boites n'ont pas changé et présentant de la publicité au verso pour des modèles Egger-Bahn que Jouef ne commercialisera jamais. Jouef a-t-il d'abord écoulé des stocks de fabrication Egger-Bahn avant de reprendre sa propre production ? Sans doute au début.

Réunis sur ce cliché plusieurs générations de boites Egger-Bahn et Jouef. Par ordre Chronologique d'apparition, les boites à fond en plastique blanc, les boites cristal, les boites cristal à fond de décors, et les boites à étiquettes ou insert carton Jouef. Les versos de certains fonds de décor servent soit à faire de la publicité pour des modèles de locomotives (pour les wagons) ou servent de notice d'instruction (pour les locomotives).

L'ajout des modèles Egger-Bahn à la gamme Jouef ne correspond pas vraiment aux chemins de fer à écartement réduit que l'on trouve en France ou en Suisse et que le marché attend. Ils sont d'aspect typiquement germanique et c'est sans doute ce qui explique le relatif échec commercial. On pourrait imaginer l'engouement qu'aurait pu provoquer la reproduction en voie métrique des modèles comme ceux qui sont illustrés ici en couverture de ces « Vie du Rail « des années 50/60 ; le chemin de fer Suisse du Gornergrat, les chemins de fer Corse, la ligne à voie métrique Chamonix-Argentière ou le chemin de fer du Montenvers qui conduit les touristes vers la mer des glaces sous le Mont Blanc.

La page wagon d'origine Egger-Bahn du catalogue Jouef 1971/72. A partir de 1968 on voit apparaître au catalogue Jouef une voie à l'échelle N qui n'est pas une simple transposition de la voie Hoe. Cette voie va susciter un grand espoir chez les amateurs Français, mais nous allons être déçus !

Et si le Jouef à l’échelle N avait existé !

Du HOe au N il n’y avait qu’un pas que Jouef avait commencé à franchir en 1968 avec sa voie. Détaillons les aiguillages de la prometteuse voie N de Jouef. Les moteurs sont de même conception que ceux de la voie HOe. Elle possède un rayon de plus grand diamètre (222mm) et les traverses sont de couleur noire, beaucoup plus rapprochées. La géométrie des éléments est calquée sur la voie HO. Elle possédait déjà deux rayons de courbure. Cette voie prouve que Jouef à bien voulu se lancer dans le N, mais ce projet ne s’est malheureusement pas réalisé.

Le N a toujours été l’arlésienne chez Jouef. Après l’espoir de 1970 suscité par la voie, nouvelle annonce dans le catalogue 1980/81 du lancement d’une gamme à cette échelle. On y voit dessiné une 231C, a-t- elle été étudiée ? Il paraîtrait qu’il y a eu un prototype de 141R et des bâtiments étudiés par le modéliste Alain Pras. Dans tous les cas plus de trace dans le catalogue suivant de 1983, lorsque Jouef est repris par CEJI, une nouvelle fois, les projets à l’écartement N sont passés à la trappe ; dommage pour les modélistes Français.

Roco et Méhanothehnika prennent la relève pour le HOe

En 1972, les trains Hoe disparaissent du catalogue Jouef. Quelle solution reste-t-il aux amateurs de trains de chantier ? Il y aura deux marques qui reprendront le flambeau ; Mehanotehnika, la marque Yougoslave avec sa gamme « tempo-Minitrains » et Roco la marque Autrichienne bien connue et qui a le vent en poupe. Sur ces images, le diesel à trois essieux référence 4150 et le wagon à caisse en bois référence 4345 que j'avais acquis dans la période de pénurie de matériel H0e début des années 70.

Les pages « trains industriels » d'un catalogue Mehanothenika du début des années 70. La série des wagonnets sera reprise par Roco et reste commercialisée de nos jours. Les rails sont du même modèle que ceux pour l'écartement N.

Le catalogue 1975 de Roco (un des premiers) qui reprend les wagonnets de Mehanotehnika.

La mécanique de vapeur Roco 030 référence 4100 est de bonne qualité. Elle peut être équipée de différents types de cheminées pour la personnaliser. Equipée d'un éclairage et super-détaillée, c'est elle qui assure le service régulier tous les jours sur mon réseau collection.

L'autre marque Autrichienne, Liliput développa aussi sa gamme Hoe en reprenant notamment la locomotive vapeur et les wagons à deux essieux du Zillerthal-bahn qui figuraient parmi les nouveautés sans suite d'Egger-Bahn en 1967.

Alors que l'on considérait que le petit train Egger-Bahn appartenait au passé, Jouef le ressort de l'oubli en 1985. Après une longue traversée du désert réapparaissent le train Decauville avec ses voitures, le train Western, un train voyageur avec des voitures coupées vertes et l'autorail à vapeur. Ci dessus la publicité Jouef ( qui appartient à cette époque au groupe CEJI) au dos du journal RMF N°262 d'octobre 1985 et qui présente ces nouveautés toutes relatives. Cette nouvelle fabrication mettra fin à une période de spéculation qui vit le prix du matériel Egger-Bahn atteindre des seuils très élevés.

L'emballage modernisé de l'autorail à vapeur commercialisé en 1985. Si le contenu n'a pas changé, la boite s'est fortement modernisée.

En 1989 est ajouté à la gamme, un train de chantier et la rame « Ardent Elias ». Ci-dessus les illustrations des différents produits au dos de la boite de l'autorail à vapeur version 1985. En 1994, la production est cette fois définitivement arrêtée.

Et de plus en plus d’accessoires pour le petit train en complément de l’écartement HO

La vocation première du petit train était de compléter son grand frère HO en utilisant ses accessoires. Ici la petite vapeur chargée sur un wagon spécial VB by FR passe au PN 62 sur mon réseau collection devant une Aronde Taxi et une 2cv Citroën fourgonnette aux couleurs de la Poste au début des années 50.

La mine est aussi un thème quasi incontournable pour les trains de chantier. Les marques Quick puis Pola commercialiseront cette pittoresque installation en bois qui permet le chargement des wagons à voie normale.

L'usine de concassage de la gamme Pola est aussi un accessoire qui peut très bien compléter un réseau Egger-Bahn.

La voie étroite, une discipline inscrite maintenant dans les gènes du modélisme ferroviaire

Quelques réseaux qui ont marqué l’histoire du modélisme à voie étroite jouent les vedettes en couverture de Loco Revue. De gauche à droite, ceux de Michel Denonfoux en 1981 et de Christian Vallée, tous les deux en HOm, celui de Philippe Leveque en HOe et le très original réseau au 1/160 ième en Nm sur voie Z d’Alain Joigneau, Dominique Pion et Gérard Rodriguez en 1988.

Diverses couvertures des magazines Loco-Revue et RMF illustrant des réalisations à voie étroite. Sur le numéro à l'extrême gauche, du matériel Egger-Bahn est directement utilisé sur des modules HO/HOe représentant le dépôt de Pithiviers présenté au congrès de la Fédération Française de Modélisme Ferroviaire qui se déroulait à Limoges en 1987.

Le mouvement est tel qu'un magazine spécialisé apparaît ; Voie Libre. Issu des éditions Loco Revue, ce journal parait tous les deux mois. Comme le montrent les trois couvertures, il fait largement référence à la marque fondatrice de la voie étroite qu'est Egger-Bahn.

Egger-Bahn Renaissance, et la légende réapparait

Un collectionneur Suisse passionné de la marque, Roald Hofmann a repris le flambeau en accord avec le docteur Egger. Depuis 2004 il commercialise d'abord des châssis et des pièces de rechange, puis en 2005 apparaît un premier engin moteur, le locotracteur Gmeinder.

Au fil des années, la gamme s'agrandit et comporte presque tous les engins de traction. La mécanique est une pure merveille d'horlogerie Suisse, au fonctionnement impeccable avec une forte inertie. Les caisses et les châssis sont maintenant en bronze moulé pour donner du poids à l'engin. Des détails sont ajoutés par rapport aux modèles originaux (mains montoirs, plaques constructeur) Bref, un modèle idéal, a une exception près, le coût. La qualité a un prix et ces modèles ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Pour en savoir plus, l'adresse de ce constructeur est sur le site http://www.egger-bahn.ch/ Sur la photo ci-dessus, le modèle Egger-Bahn renaissance du locotracteur Gmeinder à gauche et la version originale à droite (Photographie Voie Libre, édition Loco Revue)

La cote du matériel Egger-Bahn ne tarit pas

Pour satisfaire la ferveur des amateurs, l'éditeur Allemand Mikado a fait paraître des cotes de notre petit chemin de fer. Ces documents, permettent de lister et de différencier les différentes productions car pour un constructeur qui n'a produit ses modèles que durant 4 années, les variantes sont presque infinies.

Le « Feldbahn » de Busch perpétue l'esprit de nos jours

Ces magnifiques photos illustrent des réseaux construits avec le Feldbahn récemment mis sur le marché par la firme d'accessoires Allemande Busch. Ce train roule sur une voie de 6,5mm d'écartement soit l'équivalent à l'échelle Z pour la voie normale. Au 1/86 ième, l'écartement est dénommé Hof et il correspond cette fois réellement à une voie de 60 centimètres d'écartement. Il est alimenté en 3V par des boîtiers à piles. Ce train reprend le principe de l'adhésion magnétique pour compenser le faible poids des engins de traction (10g!), mais cette fois, l'effet est obtenu avec une plaque métallique insérée entre les traverses, ce qui permet de préserver une bonne captation du courant avec des rails en maillechort. On n'arrête pas le progrès. On retrouve sur les photos ci-dessus les thèmes habituels, la briquerie et la carrière de sable.

Dernier regard sur une gamme inoubliable

En commençant bien attendu par la vedette, la vapeur N°2 qui passe ici devant la ferme Fresse avec sa cargaison de grumes et de bois extraite de la forêt Vosgienne.

Sur cette photographie, les principales variantes des engins moteurs vedettes. Des variantes qui n'ont cessé de baisser en qualité, pour finalement mener à la disparition de la marque.

Nous sommes un soir d'été, au soleil couchant. Un train de travaux sort de la forêt pour traverser la campagne. Le petit train Egger-Bahn est le compagnon de tous les chantiers et l'outil de travail préféré des petits ouvriers Preiser.

Le locotracteur Gmeinder des débuts est l'emblème incontournable de la marque. Ici, il a littéralement envahi la scierie de Verpellière.

Autre symbole de l'imagination débridée qu'a apporté Egger-Bahn aux modélistes ferroviaires, le train Western qui permettait de mettre en scène l'attaque des indiens. Il fallait oser en 1966 alors qu'en pratiquant simplement le train miniature de manière tout à fait sérieuse, vous étiez directement traité d'enfant attardé.

Les belles couleurs bleues de cette rame de voitures « coupées », tractées par la vapeur Steinz assortie, symbolise bien la dernière période de Egger-Bahn, le chant du cygne de 1966.

En 1963, ce n'était pas encore l'époque de l'union libre. Cependant, un couple indissociable qui s'est formé cette année, la carrière et le petit train Egger-Bahn avec son locotracteur et ses wagonnets à bennes basculantes comme témoins.

Et pour finir en beauté sur une suggestion de Monsieur Creze, je vous offre une dernière scène. Vous avez sans doute tous vu le Film « les grandes gueules » avec Bourvil dans le rôle de Hector Valentin, le propriétaire de la petite scierie Vosgienne qu'il veut faire renaître avec des prisonniers en phase de réinsertion. Ci-dessus une reconstitution de la scène de dispute avec les chauffeurs du grumier de l'entreprise concurrente. Bourvil voulait rester fidèle au petit train, alors que la concurrence est passée aux camions plus modernes. Hélas, ce n'est pas Bourvil qui aura le dernier mot sur ce point. Tous les amateurs ferroviaires le regrettent aujourd'hui.